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Sa mécanique intellectuelle, orientée vers la solution de problèmes concrets, était donc en bon état de marche.

Publié le 31/10/2013

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Sa mécanique intellectuelle, orientée vers la solution de problèmes concrets, était donc en bon état de marche. e 2 janvier 1873 eut lieu la première opération qui parut se solder par un succès. Bien que la douleur ait écessité l'administration d'opium, on crut pouvoir tenter, le 6, une nouvelle intervention pour tenter d'extraire es débris de la pierre. Le malade en sortit très fatigué. Son pouls comme son visage indiquaient l'aggravation de son état. Pourtant, Louis Napoléon ne se plaignait pas. Le lendemain, il demanda simplement à l'impératrice « Où est Louis? «. Elle lui répondit qu'il était retourné à Woolwich et qu'elle allait lui demander de venir: «Non, on. Il travaille. Je ne veux pas qu'on le dérange. « omme il paraissait aller mieux et qu'il fallait aller jusqu'au bout, sir Henry Thompson décida une troisième ntervention. Mais tout à coup, l'état du malade s'aggrava à un point tel qu'on imagina le pire et l'impératrice xprima le désir d'en informer elle-même son fils. Mais les médecins lui demandèrent de ne pas s'éloigner... On ppela l'abbé Goddard qui administra l'extrême onction. 'impératrice annonça à Louis Napoléon la venue imminente de leur fils que le comte Clary était parti chercher 'urgence à Woolwich. L'empereur en éprouva sans doute une dernière joie, mais c'était trop tard. Les deux erniers mots qu'il prononça furent « Louis. Sedan. « Il s'éteignit sans avoir revu son fils, dans la matinée du 9 anvier, à 10 h 45. ouis arriva peu après pour découvrir le corps sans vie de son père. Il tomba à genoux après avoir embrassé sa mère, quitta la pièce et, se faisant raconter les derniers moments de l'empereur, il éclata en sanglots. ans la poche de la dernière redingote que Louis Napoléon aura revêtue, on retrouva le portefeuille en cuir dont il ne se séparait jamais. Blanchard Jerrold, qui l'avait rencontré souvent à Chislehurst et allait écrire le remier grand livre à lui être consacré, en a décrit le contenu. Il y avait, nous dit-il, [la] « dernière lettre de sa ère (tachée et froissée, quand nous l'avons vue, par la mer de Boulogne), quelques lettres de l'Impératrice, 'écriture enfantine de son fils et une collection bizarre de dessins populaires de saints et d'autres morceaux de journaux qui lui ont été envoyés de temps en temps, très souvent par les plus humbles de ses sujets «. ans sa lettre écrite à l'âge de cinq ans, le prince impérial exprimait toute sa tendresse pour son père : « Mon her papa, je vous adore et j'ai le coeur bien gros quand vous n'êtes pas là. « n Angleterre, c'est un véritable deuil national. Un quart d'heure a suffi pour qu'à Londres se répande la ouvelle. Les messages de condoléances ne tardèrent pas à affluer. Apportés par le télégraphe, ils viennent de outes les Cours d'Europe; d'Italie, arrivent -- enfin -- des marques de reconnaissance pour le libérateur de 1859; et puis, venant de toute la France, c'est l'expression des sentiments des amis et partisans, grands ou petits, illustres ou inconnus. Mais le témoignage le plus émouvant est peut-être encore le deuil silencieux du village de Chislehurst : habitants vêtus de noir, visages affligés, boutiques fermées depuis l'annonce de la mort jusqu'aux funérailles. Le lendemain du décès, le prince de Galles, accompagné d'un de ses officiers, se rend à Camden Place et y embrasse le prince impérial. Arrive le comte Chouvalov en mission en Angleterre et qui a reçu, par télégraphe, du tsar Alexandre l'ordre d'exprimer ses condoléances. Puis ce sont le prince Christian, gendre de la reine Victoria, le prince et la princesse de Saxe-Weimar, le comte d'Aquila avec le prince Louis de Bourbon, son fils. uelques heures plus tard, les exilés français arrivent à Chislehurst et assistent à la messe dite par l'abbé oddard dans la petite église Sainte-Marie. A Londres, dans tous les offices religieux, les sermons prennent pour thème la mort de Louis Napoléon. La duchesse de Sutherland, grande maîtresse de la aison de la reine, vient s'informer de la santé de l'impératrice. Le lord-maire, les ambassadeurs, les ministres ont là pour signer le registre funèbre. u moment même où l'impératrice charge son fils de diriger les obsèques, une Marseillaise aussi poignante u'inattendue est chantée dans le parc. Ce sont des réfugiés de la Commune venus rendre hommage à 'empereur. 'autres Français se pressent le jour suivant. Parmi eux, Eugène Delessert apportant une caisse de terre des uileries. près l'autopsie pratiquée le 10 janvier par le docteur Bardon-Anderson, le corps est embaumé le 11. La pierre etirée de la vessie de l'empereur a la taille d'un oeuf de pigeon. Elle sera exposée au musée de Compiègne. ans la chapelle ardente qui a été dressée, Louis Napoléon repose, revêtu de l'uniforme de général de division, 'épée au côté, le képi à ses pieds, avec sur sa poitrine, à la fois, le grand cordon et la croix de chevalier de la égion d'honneur, la médaille militaire, la médaille de la Campagne d'Italie et le glaive de Suède. u-dessus de ses mains croisées, un crucifix de nacre et de part et d'autre le portrait de l'impératrice et celui du rince impérial. A la main gauche, il porte l'anneau de son mariage et la bague qu'avait au doigt Napoléon Ier orsqu'il mourut à Sainte-Hélène. ur les draperies noires du fond de la grande galerie de Camden Place se détache une grande croix blanche surmontée des armes impériales et du « N « couronné. Le prince impérial a tenu à ce que son père reposât ous les couleurs de sa patrie et ce sont des drapeaux tricolores qui forment la voûte. e 14 janvier à 11 heures, le prince impérial pénètre dans la chapelle ardente, suivi du prince Napoléon érôme, du prince Louis Lucien, du prince Joachim Murat, du prince Achille Murat, du duc de Mouchy et etrouve la princesse Clotilde, la princesse Mathilde, la princesse Achille Murat et la duchesse de Mouchy. Si la eine Victoria, pour des raisons protocolaires, n'a pu venir en personne, ses fils, le prince de Galles et le prince rthur, et leur beau-frère le prince Christian, la représentent. vant le défilé du public -- plus de vingt mille personnes, estime-t-on - le prince impérial, qui maîtrise ifficilement son émotion, a ces simples mots : « N'est-ce pas que c'est une apothéose ? « Rouher est là. C'est lui qui dicte le procès-verbal de la mise en bière : le corps de l'empereur est placé ans un cercueil de bois d'orme doublé de plomb. On ferme le cercueil. Sur le couvercle soudé on fixe la plaque ù figurent ces mots: NAPOLÉON III Empereur des Français né à Paris le 20 avril 1808 mort à Camden Place Chislehurst le 9 janvier 1873 R.I.P. Le lendemain, 15 janvier, ce sont les funérailles. Plusieurs milliers de personnes y participent, des personnalités les plus illustres jusqu'aux plus simples des particuliers : un représentant de la famille royale d'Angleterre, deux maréchaux de France, un amiral, vingt-sept anciens ministres, quinze généraux, quatorze députés, trente-cinq anciens préfets, deux cents membres du Sénat, du Corps législatif, du Conseil d'État, du corps diplomatique ais aussi trois mille Français de toute condition, un coiffeur, un boulanger, un ouvrier, des cordonniers. anrobert, malgré l'avis de son médecin, est venu. On le sait très malade et tout le monde salue son courage. Le gouvernement a interdit à tous les militaires en activité de faire le voyage, et même les officiers d'ordonnance ayant servi l'empereur n'ont pu enfreindre cette interdiction. De Camden Place à l'église où va être déposé le cercueil, huit cents policemen forment une haie. Le tombeau, en granit d'Aberdeen, a été offert par la reine Victoria. a dépouille de Louis Napoléon allait rester à Chislehurst jusqu'au 9 janvier 1888. A cette date, Eugénie s'installa à Farnborough, dans le Hampshire, où elle acheta une maison et fit construire une église que devait desservir une communauté de religieux français. Dans la crypte, deux tombeaux avaient été aménagés: celui de Louis Napoléon et celui du prince impérial, tué par les Zoulous en 1879. L'impératrice ne devait les rejoindre qu'en 1920. Né au temps de la splendeur du premier Empire, Louis Napoléon après vingt-sept ans d'exil, six ans de prison et un peu plus de vingt et un ans de pouvoir, repose toujours, cent dix-sept ans après sa mort, dans une humble chapelle d'un village anglais, car il demeure un réprouvé. Épilogue Dans une lettre du 7 mars 1871 à Pierre Ernest Pinard, son ancien ministre de l'Intérieur, qui avait été arrêté ous l'inculpation de menées bonapartistes, Louis Napoléon, vaincu, prisonnier, eut ce cri du coeur : « J'espère ue la France pourra se relever des terribles événements dont elle est victime. Il faut s'attendre pour moi à bien es injustices mais la réaction viendra et j'attends avec patience. « ette longue attente qu'il avait lucidement prévue n'est pas parvenue à son terme... Le temps des injustices n'a as encore pris fin. allait-il le défendre? A cette question, Hugo lui-même, le terrible Hugo, apporte involontairement une réponse ui mérite réflexion. evant la dépouille de George Sand, le 10 juin 1876, il martèle ces fortes paroles qui éclairent, comme à ontre-jour, ses propres réquisitoires, et qui se passent de commentaire : « L'admiration a une doublure, la aine, et l'enthousiasme un revers, l'outrage. La haine est comptée pour la postérité comme un bruit de gloire; ui est couronné est lapidé. C'est une loi, et la bassesse des insultes prend mesure sur la grandeur des cclamations. « e 5 septembre 1870, au lendemain de la proclamation du Gouvernement provisoire, quelques heures à peine près cette journée que les plaques de nos rues, de nos avenues et de nos places célèbrent à jamais, Louis asteur, le grand Louis Pasteur, celui dont nos manuels n'évoquent la gloire que dans le chapitre qui suit mmédiatement celui du second Empire, a le courage et la lucidité d'écrire ces quelques lignes au maréchal aillant: Je me souviendrai éternellement des bontés de l'Empereur et de l'Impératrice et je resterai jusqu'à mon ernier jour fidèle à leur mémoire... Malgré les vaines et stupides clameurs de la rue et toutes les lâches éfaillances de ces derniers temps, l'Empereur peut attendre avec confiance le jugement de la postérité: son ègne restera l'un des plus glorieux de notre Histoire. « t après lui, laissons parler Émile Zola, celui de J'accuse : A vingt ans, en plein Empire, je tenais le neveu du grand Napoléon pour le bandit, le "voleur de nuit" qui, elon l'expression célèbre, avait allumé sa lanterne au soleil d'Austerlitz. Dame, j'avais grandi au roulement des oudres de Victor Hugo : Napoléon le Petit était pour moi un livre d'histoire d'une vérité absolue... Je le voyais 'oeil terne, furtif, les traits pâlis, à travers cette rhétorique hennissante, écumante, géniale. Mais j'en suis revenu depuis. Car, au fait, le Napoléon III des Châtiments, c'est un croquemitaine sorti tout botté et tout éperonné de 'imagination de Victor Hugo. Rien n'est moins ressemblant que ce portrait... sorte de statue de bronze et de oue élevée par le poète pour servir de cible à ses traits acérés, disons le mot, à ses crachats. Non l'Empereur : n brave homme, hanté de rêves généreux, incapable d'une action méchante, très sincère dans l'inébranlable onviction qui le porte à travers les événements de sa vie qui est celle d'un homme prédestiné, à la mission bsolument déterminée, inéluctable, l'héritier du nom de Napoléon et de ses destinées. Toute sa force vient de à, de ce sentiment des devoirs qui lui incombent... « *** 'où vient alors le discrédit que l'on continue de réserver à Louis Napoléon? n hasardera qu'il est peut-être dû à une sorte de décalage anachronique entre ce qu'il voulait faire et ce qu'on ttendait de lui. Anachronique : le vocable a été effectivement souvent utilisé pour caractériser son passage au ouvoir, lequel n'aurait constitué qu'une parenthèse quelque peu bizarre, une interruption difficile à expliquer ans la marche de la France vers la démocratie libérale. e qualificatif n'est certes pas à rejeter. Mais il s'applique sans doute moins bien au règne qu'à l'homme. e second Empire, en effet, n'est rien moins qu'un anachronisme. Si l'on oublie les aigles et les dorures, l'étiquette et les cérémonies, on le perçoit comme un temps fort, une tape imposée dans la construction de la France moderne. Son bilan est considérable. Probablement inégalé. ucun régime n'aurait sans doute fait à sa place autant qu'il a fait. Certes, demeurent une impression 'inachevé et le sentiment de beaucoup d'occasions perdues. Mais comment s'en étonner, dans une époque 'intenses transformations où il était déjà méritoire d'entamer la besogne même si l'on ne pouvait en venir à out. Lorsqu'on replace cette période dans la perspective historique, on peut affirmer sans crainte que les vingteux années du gouvernement de Louis Napoléon n'ont pas été des années perdues pour la France. 'homme en revanche est assurément anachronique. Parce qu'il est en avance sur son temps. t c'est là tout le paradoxe de Louis Napoléon Bonaparte. n l'a souvent considéré comme un homme du passé, un pastiche loupé de son oncle prestigieux, dont il

« surmontée desarmes impériales etdu «N »couronné.

Leprince impérial atenu àce que sonpère reposât sous lescouleurs desapatrie etce sont desdrapeaux tricoloresquiforment lavoûte. Le 14janvier à11 heures, leprince impérial pénètredanslachapelle ardente,suividuprince Napoléon Jérôme, duprince LouisLucien, duprince Joachim Murat,duprince Achille Murat,duduc deMouchy et retrouve laprincesse Clotilde,laprincesse Mathilde,laprincesse AchilleMuratetladuchesse deMouchy.

Sila reine Victoria, pourdesraisons protocolaires, n'apuvenir enpersonne, sesfils,leprince deGalles etleprince Arthur, etleur beau-frère leprince Christian, lareprésentent. Avant ledéfilé dupublic —plus devingt millepersonnes, estime-t-on -le prince impérial, quimaîtrise difficilement sonémotion, aces simples mots:« N'est-ce pasque c'est uneapothéose ? » Rouher estlà.C'est luiqui dicte leprocès-verbal delamise enbière :le corps del'empereur estplacé dans uncercueil debois d'orme doublédeplomb.

Onferme lecercueil.

Surlecouvercle soudéonfixe laplaque où figurent cesmots: NAPOLÉON III Empereur desFrançais né àParis le20 avril 1808 mort àCamden Place Chislehurst le 9janvier 1873 R.I.P. Le lendemain, 15janvier, cesont lesfunérailles.

Plusieursmilliersdepersonnes yparticipent, despersonnalités les plus illustres jusqu'aux plussimples desparticuliers :un représentant delafamille royaled'Angleterre, deux maréchaux deFrance, unamiral, vingt-sept anciensministres, quinzegénéraux, quatorzedéputés,trente-cinq anciens préfets,deuxcents membres duSénat, duCorps législatif, duConseil d'État,ducorps diplomatique mais aussi troismille Français detoute condition, uncoiffeur, unboulanger, unouvrier, descordonniers. Canrobert, malgrél'avisdeson médecin, estvenu.

Onlesait très malade ettout lemonde saluesoncourage. Le gouvernement ainterdit àtous lesmilitaires enactivité defaire levoyage, etmême lesofficiers d'ordonnance ayantservil'empereur n'ontpuenfreindre cetteinterdiction. De Camden Placeàl'église oùvaêtre déposé lecercueil, huitcents policemen formentunehaie.

Letombeau, en granit d'Aberdeen, aété offert parlareine Victoria. La dépouille deLouis Napoléon allaitrester àChislehurst jusqu'au9janvier 1888.Acette date, Eugénie s'installa àFarnborough, dansleHampshire, oùelle acheta unemaison etfitconstruire uneéglise quedevait desservir unecommunauté dereligieux français.

Danslacrypte, deuxtombeaux avaientétéaménagés: celui de Louis Napoléon etcelui duprince impérial, tuépar lesZoulous en1879.

L'impératrice nedevait lesrejoindre qu'en 1920. Né autemps delasplendeur dupremier Empire, LouisNapoléon aprèsvingt-sept ansd'exil, sixans deprison et un peu plus devingt etun ans depouvoir, reposetoujours, centdix-sept ansaprès samort, dansunehumble chapelle d'unvillage anglais, carildemeure unréprouvé.. »

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