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Mentir involontairement, est-ce mieux que de mentir volontairement ?

Publié le 05/03/2004

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mentir
On pourrait dire qu'il existe deux sortes de mensonges : le mensonge volontaire, qui consiste à dire le faux tout en sachant que ce que l'on dit est faux, et le mensonge involontaire, qui consiste à dire le faux, mais sans savoir que ce que l'on dit est faux. À tous les mensonges que l'on peut faire en connaissance de cause s'ajoutent donc ceux que l'on peut faire de manière involontaire. Mais parmi ces deux sortes de mensonge, l'une est-elle plus excusable que l'autre ? Peut-on dire qu'un mensonge involontaire est préférable à un mensonge inconscient, ou doit-on au contraire admettre que les mensonges involontaires sont d'autant plus déplorables qu'ils manifestent une inconséquence dans les propos, une absence de connaissance tout aussi condamnable que les mauvaises intentions du menteur. Est-ce que celui qui affirme alors qu'il ne peut être sûr de la vérité de ses propos est plus excusable - en raison de son innocence - ou moins excusable, en raison de son inconséquence - que celui qui ment volontairement et en connaissance de cause et?

On pourrait dire qu’il existe deux sortes de mensonges : le mensonge volontaire, qui consiste à dire le faux tout en sachant que ce que l’on dit est faux, et le mensonge involontaire, qui consiste à dire le faux, mais sans savoir que ce que l’on dit est faux. À tous les mensonges que l’on peut faire en connaissance de cause s’ajoutent donc ceux que l’on peut faire de manière involontaire. Mais parmi ces deux sortes de mensonge, l’une est-elle plus excusable que l’autre ? Peut-on dire qu’un mensonge involontaire est préférable à un mensonge inconscient, ou doit-on au contraire admettre que les mensonges involontaires sont d’autant plus déplorables qu’ils manifestent une inconséquence dans les propos, une absence de connaissance tout aussi condamnable que les mauvaises intentions du menteur. Est-ce que celui qui affirme alors qu’il ne peut être sûr de la vérité de ses propos est plus excusable – en raison de son innocence – ou moins excusable, en raison de son inconséquence – que celui qui ment volontairement  et en connaissance de cause et?

mentir

« c'est que celui qui ment volontairement connait la vérité, tandis que celui qui le fait involontairement ne laconnait pas.

Il explique que c'est la même différence qui réside entre le technicien qui commet une erreurinvolontairement, ce qui est signe d'incompétence, et celui qui la commet volontairement, ce qui est signe demaitrise absolu de son savoir.

En effet, tout savoir est savoir des contraires : le médecin est celui qui saitsoigner, mais aussi qui sait tuer.

Du point de vue de la connaissance, et non plus du point de vue de lamorale, le mensonge volontaire est donc supérieur au mensonge involontaire.

B.

Pourtant, on pourrait rétorquer à Socrate qu'il confond vérité et véracité.

Saint Augustin ( Du mensonge, III, 3) écrit que qui dit le faux ne ment pas nécessairement, de même que qui dit le vrai ne dit pasnécessairement la vérité.

Dire ce qu'on sait n'implique pas, en effet que ce que l'on sait est vrai.

Autrementdit, il se pourrait tout à fait qu'en pensant mentir, on dise en réalité la vérité, tout simplement parce qu'on neconnait soi-même pas la vérité.

Il n'est donc pas évident que celui qui mente volontairement sache plus quecelui qui ment involontairement.

C.

La définition même du mensonge se prête donc mal à prétendre que le mensonge involontaire consiste vraiment à dire quelque chose de faux alors qu'on pensait dire quelque chose de vrai.

Dans ce cas, on nepeut tout simplement pas parler de mensonge, puisqu'il fait partie de la définition même du mensonge de direce qu'on pense être faux.

Que faut-il alors entendre par un mensonge involontaire ? Transition : c'est la définition même du mensonge involontaire qui semble insuffisante.

Comment un mensonge peut- il être involontaire, alors que par définition celui qui ment doit savoir qu'il ment ? III. Le mensonge involontaire défini comme cas de conscience A.

La distinction que fait Aristote entre les actes volontaires et les actes involontaires au livre III de L'éthique à Nicomaque peut se révéler très éclairante.

En effet, il prend l'exemple des voyageurs qui se retrouvent contraints de jeter par-dessus bord la cargaison d'un bateau parce qu'autrement, celui-cicoulerait.

Quel degré de volonté réside dans cette action ? d'un côté, ils auraient pu ne pas le faire, on peutdonc dire que l'action est volontaire, mais absolument parlant, elle ne l'est pas, puisque personne nesouhaiterait faire ces actes absolument.

B.

On pourrait donc définir le mensonge involontaire comme un mensonge que l'on fait alors même que l'on n'apas le choix.

Benjamin Constant, dans le chapitre 8 des Réactions politiques intitulé « Des principes » explique que c'est souvent la trop grande dureté des principes qui les décrédibilise, car ils ne semblent alorsplus applicables.

Il donne l'exemple d'un homme qui ment à des assassins venus tuer son ami : il ne leur ditpas que celui-ci est dans sa maison.

Le mensonge est donc bien involontaire, puisque ce même homme peuttrouver le mensonge moralement condamnable, mais qu'il est pourtant préférable dans ce cas de mentir, etdire la vérité, ce serait commettre une mauvaise action.

Le mensonge involontaire est donc préférable aumensonge volontaire, car le mensonge involontaire, que l'on fait contre son gré, on le fait au nom de lamorale, et non contre elle.

C.

Pourtant, à cette argumentation, Kant a répondu dans Du prétendu droit de mentir par humanité en expliquant que Constant confondait lui aussi la vérité et la véracité.

Je suis responsable de la véracité demes propos, mais non de leur vérité : par conséquent, dire que mon ami ne se trouve pas dans la maisonalors qu'il s'y trouve n'est pas nécessairement faux, mais ce sera un mensonge.

En effet, il se pourrait qu'il sesoit échappé de la maison en ayant vu les meurtriers arriver, et dans ce cas, si je mens, non seulement jedis la vérité, puisqu'il n'y est vraiment plus, mais en plus, je peux aider les meurtriers alors même que jepense les empêcher de commettre un crime.

Autrement dit, Kant veut montrer qu'il est illusoire de penserque l'on peut avoir une quelconque influence sur la réalité par ses propos.

Dire quelque chose, ce n'est pas lerendre vrai, ni faux si l'on pense dire un mensonge.

Dire la vérité n'est pas toujours en notre pouvoir, car onn'est jamais à l'abri d'une erreur, par contre, dire ce qu'on pense être vrai, et faire preuve de véracité, celaseul est en notre pouvoir, c'est pourquoi on ne doit pas s'y soustraire.

Le mensonge involontaire est donctout aussi condamnable que le mensonge volontaire. Conclusion En conclusion, on peut dire qu'il ne faut pas parler de mensonge involontaire dans le sens où l'on pourrait croire dire la vérité alors que l'on dit quelque chose qui n'est pas vrai.

Cela ne serait tout simplement pas unmensonge.

Par contre, si l'on définit le mensonge comme volontaire par essence, alors le terme de mensongeinvolontaire prend un tout autre sens : le mensonge fait sous la contrainte est-il préférable au mensongeentièrement libre ? On pourrait dire que même si d'un point de vu moral il reste un acte condamnable, il n'empêcheque les circonstances atténuantes qui expliquent un tel mensonge le rendent plus compréhensible.. »

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