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La métaphysique s'oppose-t-elle à la science ?

Publié le 16/03/2004

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Le « méta « signifie après. Autrement dit, la physique a besoin d'un complément, elle n'est pas l'achèvement de la science dans cette optique. Dès lors, « méta « peut aussi signifier « au-delà « de la nature (métaphysique = ce qui transcende la phusis). En effet, la physique ne porte que sur le sensible (les causes du devenir, du mouvement, ne s'intéresse qu'au changement) et ne permet nullement d'atteindre ce qui est au principe du devenir sensible : la métaphysique lui est nécessaire. Elle se fait, avec l'aristotélisme, « science de l'être en tant qu'être «. On remarquera alors que le rôle de la métaphysique dans l'édifice de la connaissance est crucial : elle est, selon Descartes, ce qui constitue les « racines « de l'arbre de la philosophie ; elle est le sous-bassement nécessaire, ce qui soutient la science en la fondant, en la rendant possible. Mais alors, comment expliquer le discrédit jeté sur cette discipline par les positivistes ? Un tel rejet est-il légitime pour autant que la métaphysique vise à éclairer le monde sensible ?   b)      Les apories du matérialisme mécaniste illustré par le problème du vivant Un bon exemple de la difficulté qu'il y a à nier en bloc toute validité à la métaphysique sous prétexte que celle-ci serait toujours au-delà du sensible, et donc, détachée de la réalité (empirique), se trouve en biologie : la science s'empare de la question du vivant, de l'ensemble des êtres animés, en rapportant le régime d'intelligibilité de leur mouvement sous le  schème mécanique qu'est l'automate. Cependant, quel est le principe de l'animation du vivant ?

  • I) La métaphysique comme non-science.

a) La connaissance métaphysique dépasse nos facultés intellectuelles. b) La métaphysique n'a pas de fondement rationnel. c) La métaphysique a une origine existentielle.

  • II) La métaphysique est une science véritable.

a) Le possible est plus que le réel. b) Une connaissance métaphysique de l'homme. c) La métaphysique est doublement une science.

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« Un telle « sortie » hors du devenir, est faiblesse : incapable d'assumer le devenir, le métaphysicien, est l'homme qui trouve refuge et consolation dans une sphère idéal (et donc illusoire) d'idées et de choses en soi épurées de toutes la gangue sensible, c'est-à-dire corporelle.

La métaphysique = haine du corps, des instincts, et donc de la vie = symptôme d'une volonté dégénérée.

b) Dieu, le monde et l'âme sont illusoires De manière moins radicale, Kant fait lui aussi remarquer que la métaphysique « tourne à vide ». La science, au contraire, à affaire au réel et ne présuppose aucunement l'existence de la chose en soi, ou de l'être en tantqu'être, dans la mesure où la connaissance humaine est conditionnée à priori(par l'espace et le temps comme mise en forme nécessaire de l'intuitionsensible, et par les catégories de l'entendement) pour n'avoir accès qu'auphénomène.

Ainsi Dieu (comme cause première), le monde (idée cosmologiqued'une totalité unifiée de l'ensemble des phénomènes) ou l'âme (possibilitéd'une substance immatérielle et immortelle), ne sont que des Idée de la raisonpure, de la raison qui étend illégitimement les concepts de l'entendement, dela science, hors de l'expérience sensible.

La métaphysique est un idéal auquel il faut renoncer pour connaître. KANT : la métaphysique comme illusion L'emploi logique de la raison implique qu'elle recherche toujours la raison dechaque raison, la condition du conditionné, et ce, en une régression à l'infini.Cependant cet emploi logique ne peut décider si le conditionné l'estrelativement ou absolument, en d'autres termes s'il existe un inconditionné.En revanche, l'usage transcendantal de la raison, voulant donner duconditionné une explication complète, postule que le conditionné ne peut avoir d'existence réelle que s'il procède d'un inconditionné qui fonde la réalité.

Cet usage refuse donc la régression àl'infini.

Mais cet inconditionné ne pouvant être trouvé dans le monde phénoménal de l'expérience, la raisontranscendantale le place dans un monde suprasensible, qui est celui de la métaphysique.

Ainsi naissent les idéestranscendantales d'âme, de monde et de Dieu, lesquelles entraînent paralogismes et antinomies.

Or, tandis que lavérité de la science réside dans la coïncidence entre le concept fourni par l'entendement et l'intuition fournie par lasensibilité, il ne peut y avoir, par définition, aucune intuition métaphysique correspondant aux idées métaphysiquespuisque la métaphysique prétend saisir des objets qui sont hors du monde de l'expérience.

L'usage transcendantalde la raison est donc illégitime, et la métaphysique une pure illusion. Transition : Cependant , si la science est bornée par l'expérience, si rien, au-delà des conditions de toute expérience possible n'est connaissable sur le mode scientifique, est-ce pour autant qu'il faille renoncer aux « penchants » naturels de laraison pure ? Si celle-ci est insatisfaite par la connaissance déterminée et limitée de la science, est-ce à tort ?Dieu, du Monde, de l'Ame = idées dépassées, sans intérêt actuel ? 3- DISTINGUER PHÉNOMÈNES ET CHOSES EN SOI N 'INVALIDE PAS LES POSTULAT DE LA RAISON PURE a) La métaphysique = prétention illusoire dans l'ordre du connaître … La métaphysique s'oppose à la science en ce qu'elle prétend lui donner ses objets et la diriger : la science doit pouvoir totaliser la somme de ses connaissances ou concepts sur le mode de l'idée, c'’est-à-dire de ce qui estimprésentable dans l'expérience.

Or, selon Kant, il y a là une tendance dangereuse pour l'esprit qui vient, comme ledit Nietzsche à se réfugier dans un « arrière-monde », qui selon Kant, ne pourra jamais être vérifié par l'expérience.Qui de nous en effet, peut dire, qu'il connaît Dieu ou l'âme sur le modèle des objets physiques ? b) … mais non dans l'ordre pratique Toutefois, Kant fait remarquer que les idées de la raison pure sont cependant nécessaires à la raison en tant qu'elle est pratique , c'est-à-dire en tant qu'elle est capable de rendre compte de nos actions.

Si la métaphysique est incapable d'apporter une réponse à la question « Que puis-je connaître ? », elle est en revanche la plus à mêmede résoudre la question pratique par excellence : « Que dois-je faire ? ». Autrement dit, les idées de la raison pure permettent de donner un sens à nos actions.

L'idée la plus essentielle = la liberté.

Celle-ci est pour la science, absolument impossible : le concept de liberté comme auto-causalité, c'est-à-dire comme capacité d'inaugurer par soi-même une série d'évènement ne se rencontre nulle partdans le monde phénoménal.

En effet, le système des causes et des effets interdit une telle possibilité ; dès lors,comment penser que l'agent peut être moral et répondre de ses actes ainsi que la présuppose la justice ? L'idée deliberté est indispensable, et celle-ci résulte bien de ce penchant de la raison à se porter hors de la sphèreconditionnée et limitée de l'expérience.

On a alors un renversement : c'est la science qui vient s'opposer aux objetstraditionnels de la métaphysique en tant que résultat de la raison pure pratique .. »

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