Devoir de Philosophie

Le moi n'est-il qu'une illusion ?

Publié le 12/03/2005

Extrait du document

illusion

A. La pensée n'est pas nécessairement consciente

Tout d'abord, Nietzsche fait de l'inconscient une propriété de tout être vivant. Ce faisant, il se montre cette fois proche de Descartes, affirmant avec lui que la conscience n'appartient qu'à l'être humain. Pour Nietzsche cependant, l'inconscient n'est pas de nature simplement physiologique : il est psychique. L'inconscient ne concerne pas uniquement, comme chez Descartes, les mécanismes corporels : il y a bien une pensée inconsciente, agissant en deçà de la conscience. Nietzsche préfigure ainsi les thèses de la psychanalyse. Il ne donne cependant aucune définition de la « pensée « inconsciente, dans ce texte du moins. L'existence d'une pensée inconsciente demeure en effet problématique : comment définir la pensée sinon par la conscience ? C'est une interrogation que le texte laisse sans réponse.

  • I) Le moi n'est qu'une illusion.

a) L'évidence interne est stérile. b) Le cogito ne tient pas. c) Le moi est un fantasme, une mataphore.

  • II) Le moi est consistant.

a) Une théorie du sujet est nécessaire. b) Le sujet est défini par son caractère. c) Le sujet est la pierre angulaire de la philosophie moderne.

.../...

illusion

« SECONDE CORRECTION [Le moi n'est pas une illusion mais une réalité substantielle.] Je pense donc je suis (Descartes). Cette phrase apparaît au début de la quatrième partie du « Discours dela méthode », qui présente rapidement la métaphysique de Descartes.On a donc tort de dire « Cogito ergo sum », puisque ce texte est lepremier ouvrage philosophique important écrit en français.Pour bien comprendre cette citation, il est nécessaire de restituer lecontexte dans lequel elle s'insère.

Le « Discours de la méthode »présente l'autobiographie intellectuelle de Descartes, qui se fait leporte-parole de sa génération.

Descartes y décrit une véritable crise del'éducation, laquelle ne tient pas ses promesses ; faire « acquérir uneconnaissance claire & assurée de tout ce qui est utile à la vie ».En fait, Descartes est le contemporain & le promoteur d'une véritablerévolution scientifique, inaugurée par Galilée, qui remet en cause tousles fondements du savoir et fait de la Terre, jusqu'ici considérée commele centre d'un univers fini, une planète comme les autres.

L'homme estdésormais jeté dans un univers infini, sans repère fixe dans la nature,en proie au doute sur sa place et sa fonction dans un univers livré auxlois de la mécanique.

Or, Descartes va entreprendre à la fois de justifierla science nouvelle et révolutionnaire qu'il pratique, et de redéfinir laplace de l'homme dans le monde. Pour accomplir cette tâche, il faut d'abord prendre la mesure des erreurs du passé, des erreurs enracinées ensoi-même.

En clair, il faut remettre en cause le pseudo savoir dont on a hérité et commencer par le doute :« Je déracinais cependant de mon esprit toutes les erreurs qui avaient pu s'y glisser auparavant.

Non quej'imitasse en cela les sceptiques, qui ne doutent que pour douter ; car, au contraire, tout mon dessein netendait qu'à m'assurer, et à rejeter la terre mouvante & le sable, pour trouver le roc & l'argile.

» (« Discoursde la méthode », 3ième partie).Ce qu'on appelle métaphysique est justement la discipline qui recherche les fondements du savoir & deschoses, qui tente de trouver « les premiers principes & les premières causes ».

Descartes, dans ce tempsd'incertitude et de soupçon généralisé, cherche la vérité, quelque chose dot on ne puisse en aucun casdouter, qui résiste à l'examen le plus impitoyable.

Cherchant quelque chose d'absolument certain, il vacommencer par rejeter comme faux tout ce qui peut paraître douteux.« Parce qu'alors je désirais vaquer seulement à la recherche de la vérité, je pensais qu'il fallait [...] que jerejetasse comme absolument faux tout ce en quoi je pourrais imaginer le moindre doute, afin de voir s'il neresterait point après cela quelque chose [...] qui fut entièrement indubitable.

»Le doute de Descartes est provisoire et a pour but de trouver une certitude entière & irrécusable.Or il est sûr que les sens nous trompent parfois.

Les illusions d'optique en témoignent assez.

Je dois doncrejeter comme faux & illusoire tout ce que les sens me fournissent.

Le principe est aussi facile à comprendreque difficile à admettre, car comment saurais-je alors que le monde existe, que les autres m'entourent, quej'ai un corps ? En toute rigueur, je dois temporairement considérer tout cela comme faux.A ceux qui prétendent que cette attitude est pure folie, Descartes réplique par l'argument du rêve.

Pendantque je rêve, je suis persuadé que ce que je vois et sens est vrai & réel, et pourtant ce n'est qu'illusion.

Lesentiment que j'ai pendant la veille que tout ce qui m'entoure est vrai & réel n'est donc pas une preuvesuffisante de la réalité du monde, puisque ce sentiment est tout aussi fort durant mes rêves.

Par suite je dois,si je cherche la vérité : « feindre que toutes les choses qui m'étaient jamais entrées en l'esprit n'étaient nonplus vraies que l'illusion des songes ».Mais le doute de Descartes va bien plus loin dans la mesure où il rejette aussi les évidences intellectuelles, lesvérités mathématiques.

« Je rejetai comme fausses toutes les raisons que j'avais prises auparavant pourdémonstrations.

»Nous voilà perdu dans ce que Descartes appelle « l'océan du doute ».

Je dois feindre que tout ce quim'entoure n'est qu'illusion, que mon corps n'existe pas, et que tout ce que je pense, imagine, sens, meremémore est faux.

Ce doute est radical, total, exorbitant.

Quelque chose peut-il résister ? Vais-je me noyerdans cet océan ? Où trouver « le roc ou l'argile » sur quoi tout reconstruire ? On mesure ici les exigences derigueur et de radicalité de notre auteur, et à quel point il a pris acte de la suspicion que la révolution. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles