Monadologie
Publié le 12/04/2013
Extrait du document
Né en 1646, Leibniz fu t un génie très précoce : à quinze ans, il avait déjà lu et assimilé les doctrines philosophiques des Anciens. A dix-sept ans, il publia une thèse remarquée sur le Principe d'individuation. Leibniz est illustre auprès des scientifiques comme auprès des philosophes : il est en effet l' inventeur du calcul différentiel (1 676). Il est en outre le père de l'algorithme.
«
Maison de Leibniz
à Hanovre
EXTRAITS
La première page de la Monadologie
définit la monade de façon claire
et accessible à tous
1.
La Monade, dont nous parlerons ici, n'est
autre chose
qu'une substance simple, qui
entre dans les composés ; simple, c'est-à
dire, sans parties.
2.
Et il faut qu'il y ait des
substances simples, puis
qu'il y a des composés : car
le composé
n'est autre
chose qu'un amas ou
aggregatum des simples.
3.
Or là, il n'y a point de
parties, il n'y a ni étendue,
ni figure , ni divisibilité
possible.
Et ces Monades
sont les véritables Atomes
de la Nature
et en un mot
les Éléments des choses.
4.
Il n'y a aussi point de
dissolution à craindre, il
n'y a aucune manière
concevable par laquelle
une substance simple
puisse périr naturellement.
5.
Par la même raison, il n'y en a aucune
par laquelle une substance simple puisse
commencer naturellement, puisqu'elle ne
saurait être formée
par composition.
6.
Ainsi, on peut dire que les Monades ne
sauraient commencer, ni finir, que tout
d'un coup, c'est-à-dire, elles ne sauraient
commencer que par création et finir que
par annihilation ; au lieu, que ce qui est
composé, commence ou finit par parties.
7.
Il n'y a pas moyen aussi d'expliquer
comment une Monade puisse être altérée,
ou changée dans son intérieur
par quelque
autre créature ; puisqu'on
n'y saurait rien
transposer, ni concevoir en elle aucun mou
vement interne, qui puisse être excité, dirigé,
augmenté ou diminué là-dedans ; comme
cela se peut dans les composés, où il y a des changements
entre les parties.
Les Monades
n'ont point de fenêtres, par lesquelles
quelque chose y puisse entrer ou sortir.
Les
accidents ne sauraient se détacher, ni
se promener hors des substances, comme
faisaient autrefois les espèces sensibles des
Scolastiques.
Ainsi ni substance, ni accident
peut entrer de dehors dans une Monade.
8.
Cependant il faut que les Monades aient
quelques qualités, .autrement ce ne seraient
pas même des êtres.
Et si les substances
simples ne différaient
point par leurs
qualités, il
n'y aurait pas de moyen de
s'apercevoir d'aucun changement dans les
choses ; puisque ce qui est dans le composé
ne peut venir que des ingrédients simples ;
les Monades étant sans qualités, seraient in
distinguables l'une de l'autre, puisqu'aussi
bien elles ne diffèrent point en quantité; et
par conséquent le plein étant supposé,
chaque lieu ne recevrait toujours, dans le
mouvement, que l 'Équivalent de ce
qu'il
avait eu, et un état des choses serait indis
cernable de l'autre.
Ouvrage écrit par Leibniz en faveur de
la christianisation
de la Chine
Delagrave, 1880
NOVISSIMA
,.SINICA
HJSTORTAM NOSTlll TEM- .
PORIS ILLUSTRA.TURA .
.
l•flÙ;,., DE CHRfS'Tf.ANISMO Publica nunc primum aurorira te propagato misrainEuropam rela- .,~.dcq,.c&Yan::~ Europa:arumae -=.cr..::..;~=~dc ......
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Iadicem dabit 1>32iDa verfà.
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Accealiœe partispoftcrioris au(b,
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NOTES DE L'ÉDITEUR
Dans son livre consacré à Leibniz, Halbwachs
justifie l'optimisme de Leibniz,
si critiqué par Voltaire: « Ce n'est point par
hasard, c'est-à-dire pour des raisons de
chance ou de tempérament que Leibniz en
vint à une appréciation optimiste des
événements naturels et humains : sa
philosophie tout entière
l'y inclinait( ...
)
tout l'univers lui apparaissait exprimer en
toutes ses parties de la spontanéité et de
l'intelligence et
il ne mettait point autre
chose en Dieu.
» Halbwachs, Leibni z,
Michel Serres voit dans Leibniz un
précurseur :
« Leibniz est de notre temps, il
A.
Robinet montre comme il est simple de
lire ce philosophe :
« La vision leibnizienne
du monde semble aisée à épouser, comme
ces langues que
l'on se met à parler après
quelques leçons.
(
...
)En de courtes œuvres,
il pouvait à chaque fois, et pour n'importe
qui, exprimer sa vision du monde.
Si bien
qu'on entre dans cette philosophie de
partout et de divers niveaux.
»A.
Robinet,
Leibni z, Seghers, 1962.
1.
2.
4 Lauras -Giraudon I B.N.
3 Roger-Yiollet I B .N.
Éd.
Mellottée, 1906, publié en 1950.
..
est notre prédécesseur.
Il a commencé de
construire le monde où nous vivons,
il la
reconnu avant nous, mieux que nous.
Nos
mathématiques naissent avec
lui( ...
)
Leibniz habite nos débuts,
il hante nos
achèvements.
» M.
Serres, Le système de
Leibni z et ses modèles mathématiques,
PUF, Épiméthée, 1968.
LEIBNIZ02.
»
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