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Le monde n'est-il qu'un immense spectacle ?

Publié le 24/10/2004

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 Le spectacle est une présentation de quelque chose, il en fournit une image. En ce sens, il n’est pas le réel. Il ne s’agit alors ni plus ni moins d’une illusion. Dire que tout n’est que spectacle, c’est dire que tout repose sur l’apparence, sur le paraître. En ce sens, on aurait alors raison de parler d’une société du spectacle (1ère partie). Pourtant, si tout ce que nous percevons n’est que spectacle cela signifie aussi et inversement qu’il existe un réel au-delà de cette image que nous devons absolument trouver pour être dans le vrai et non plus dans la fantasmagorie (2nd partie). Cependant, on le voit bien, on parle du spectacle que d’une manière négative alors qu’il paraît possible d’envisager positivement le spectacle si l’on étudie l’origine et la valeur de l’opposition fondamentale qui structure ce sujet qui est celle de l’être et de l’apparaître.

 

« discours de vérité est possible.

Dans l'ascension dialectique de la science l'objet est donc la recherche de l'Etre.

Ils'agit donc d'énoncer les vérités sur le monde, des vérités en soi, qui ne soient pas des images de la réalité elle-même.

En ce sens la science, et la vérité se comprennent dans une étiologie, c'est-à-dire un recherche des causes,c'est-à-dire d'une remontée au sein des idées.

Pour cela, il ne faut pas observer le spectacle de la nature, c'est-à-dire la représentation perceptive que nous pouvons en avoir mais bien comprendre que le réel est derrière.

Commeau théâtre, le réel est derrière le masque.c) Et c'est bien ce que l'on peut voir chez Platon avec le cas de la ligne dans La République VI, 509d - 511e . L'enjeu général de ce passage est de classifier les différents niveaux ontologiques de l'être ou de la réalité et de lesfaire correspondre avec différents modes de connaissance.

La « parabole » de la ligne permet de schématiser cetargument et de nous orienter (comme une sorte de vecteur) vers la connaissance la plus claire, à savoir celle quinous fait remonter à l'Idée.

L'opinion est une croyance et en ce sens elle est de l'ordre du visible tandis que lascience est de l'ordre de l'intelligible.

Si la vérité ne peut pas être une croyance c'est bien parce que la croyancemanque cruellement d'une assise ontologique.

Bien plus faire de la vérité une croyance, ce serait faire du philosopheun homme d'opinion ou un sophiste.

En effet, le sophiste est bien un producteur d'image qui pense trouver la véritédans celle-ci or cela est impossible.

Au demeurant c'est ce que l'on peut observer dans l'ascension de la caverne dePlaton .

Plus exactement, au travers de cette allégorie, cet dialectique ascendante nous montre le chemin que nous parcourons lors de la recherche de la vérité.

Il s'agit de se déprendre de l'illusion des phénomènes pour regarder lavérité, le bien en soi qui sera symboliser par le soleil.

Et cette distinction entre la science et l'opinion se retrouvedans le mythe de la caverne.

En effet, les personnes enchaînées et voyant les ombres portées sur la paroi de lacaverne sont dans l'ordre de l'opinion et ce n'est qu'après s'être sorti de ces chaînes afin de remonter à la surfacedonc métaphoriquement vers l'Idée que la science peut advenir.

Science, vérité et ignorance, opinion et croyancesont donc dans deux ordres de réalité différente l'une le monde de l'apparence et l'autre le monde de l'Idée, desintelligibles, celui de la pensée.

Transition : Ainsi tout n'est que spectacle si l'on refuse l'effort de l'épochè c'est-à-dire de rechercher le vrai et le réel derrièrel'apparence première.

L'opinion et l'illusion, l'image en somme semble est l'origine de cette société du spectacle.

Maiscette distinction qui repose essentiellement sur l'être et l'apparaître a-t-elle seulement un sens ? III – L'être comme apparence a) Effectivement cette critique se fait sur le principe de la distinction de l'être et l'apparaître or une telle distinctionn'est pas nécessairement légitime et il ne serait pas alors négatif de parler de « spectacle » au sens de création del'être.

Or il revient notamment à Sartre dans l' Etre et le Néant d'avoir mis au jour cette thèse qui refuse alors la distinction entre l'être et l'apparaître.

En effet, c'est bien l'écueil auquel on est bien souvent conduit si l'on posel'existence d'un être-en-soi différent de la manière dont il peut apparaître à autrui.

Autrement dit, c'est toutsimplement refuser la possibilité d'une essence de l'homme au sens où l'homme n'est pas un homme comme unetasse est une tasse.

Il y a un être de la tasse qui est de pouvoir être remplie d'un liquide, comme du café, mais paschez l'homme.

En ce sens, l'homme existe, tandis que la tasse est.

Exister c'est donc se déterminer soi-même, c'estêtre parfaitement libre, donc un néant d'être, c'est-à-dire un être devant se construire.

Et c'est pour que, comme ille clame dans l' Existentialisme est-il un humanisme ? , « l'existence précède l'essence ».

L'être pour l'homme est bien une illusion ontologique.

L'homme n'est rien avant de l'avoir choisi, c'est-à-dire d'avoir agi.

Il se détermine sanscesse dans et à travers ses actions suivant un projet de vie.

Vouloir faire une distinction entre être et paraître c'estfaire preuve de « mauvaise foi » dans la mesure où ce concept sartrien met en exergue cette volonté de ne pas sereconnaître comme l'auteur de ses actions ou de s'en excuser comme ne reflétant pas un moi hypothétique.c'est bien ce que l'on peut voir avec le cas du garçon de café qu'il met en scène dans l' Etre et le Néant .

En effet, Sartre nous dit : « i l a le geste vif et appuyé, un peu trop précis, un peu trop rapide, il vient vers les consommateurs d'un pas un peu trop vif, il s'incline avec un peu trop d'empressement, sa voix, ses yeux exprimentun intérêt un peu trop plein de sollicitude pour la commande du client, enfin le voila qui revient, en essayant d'imiterdans sa démarche la rigueur inflexible d'on ne sait quel automate, tout en portant son plateau avec une sorte detémérité de funambule [...].

Toute sa conduite nous semble un jeu [...].

Il joue, il s'amuse.

Mais à quoi joue-t-il ? Ilne faut pas l'observer longtemps pour s'en rendre compte : il joue à être garçon de café.

» En ce sens, le jeumontre bien que le garçon de café n'est pas un garçon de café comme une table est une table.

Il agit enconséquence de sa fonction, c'est-à-dire qu'il accomplit des actes tel qu'il soit ou plus exactement paraisse être un garçon de café.

Et c'est bien toute la question que pose Sartre puisque l'interrogation guidant ce passage est bien« Mais que sommes-nous donc si nous avons l'obligation constante de nous faire être ce que nous sommes, si nous sommes sur le mode d'être du devoir être ce que nous sommes ? ».

En ce sens, il ne faut pas confondre l'être dugarçon de café et son paraître en tant que garçon de café.

Cela signifie que cette personne a bien la fonction degarçon de café mais qu'il peut bien être autre chose.

C'est pourquoi il joue et que Sartre ajoute : « ce seraitconfondre mon « être-dans-le-monde » avec un « être-au-millieu-du-monde ».

Mais bien vite Sartre nous indiqueque « de toute part j'échappe à l'être et pourtant je suis ».c) Or si l'on voulait encore s'en convaincre, il faudrait bien voir que c'est dans le rapport à autrui que nous-mêmesnous insistons sur ce rapport extérieur nous définissant.

Et c'est bien ce que l'on peut voir avec le cas de la hontecomme le met en exergue Sartre dans l'Etre et le Néant .

En effet, la honte nous montre que nous nous reconnaissons tel que nous paraissons à autrui, donc que nous sommes définis par nos actes.

Sinon nous nesentirions pas ce sentiment de honte qui évoque bien l'image que nous revoyons à autrui : « Considérons parexemple la honte...

Sa structure est intentionnelle, elle est appréhension honteuse de quelque chose et ce quelquechose est moi.

J'ai honte de ce que je suis.

La honte réalise donc une relation intime de moi avec moi: j'ai découvert. »

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