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Y a-t-il un monde sensible et un monde intelligible ?

Publié le 19/08/2004

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Platon est en réalité un penseur qui oppose l’intelligible au sensible parce qu’il oppose le sens à l’insignifiant. Loin d’être abstrait, l’intelligible chez lui est très concret. Il s’agit du dialogue que l’âme a avec elle-même, quand elle a affaire à quelque chose qui est plein de sens et qui ne cesse de la faire réfléchir. L'abstrait, en ce sens, est très concret. Car pour aller au concret et construire le monde, on est obligé de passer par lui. C’est le sensible, en revanche, qui est abstrait. Superficiel, insignifiant, il ne provoque aucune réaction, aucun dialogue de l’âme. Celle-ci demeure extérieure aux choses, à distance et abstraite. Aussi est-ce l’insignifiant qui fait le sensible et le sens qui fait l’intelligible. Quand on a un dialogue avec soi, tout ce que l’on voit fait sens et appelle un dialogue intérieur chargeant la réalité de significations. De sorte que par l’entremise de l’intelligible, on finit par habiter au cœur de la réalité. Quand, à l’inverse, on est dépourvu d’un tel dialogue, la vie devient insignifiante. Si bien qu’on se raccroche par ennui à elle, en s’étourdissant d’impressions passagères.

« - l n ne peut y avoir qu'un monde 1 •~Ma Le monde est un vivant unique qui contient à l'intérieur de lui-même tout ce qu'il y a dans la Nature.

Il n'est pas logique de penser qu'il y a deux mondes, car cela oblige à en penser un autre qui les contienne.

S'il y avait deux m.ondes, il en faudrait un troisièm.e! S i l'on suppose qu'il y a deux mondes, le monde sensible et le monde intelligible , ces •Ce n'est ni deux, ni une infinité de mondes qui ont été faits par !'Auteur, mais c'est à titre unique, seul en son genre, que ce monde est venu à l'être.• Platon, Timée deux mondes sont les parties d'un Tout qui les contient.

Il faut alors imaginer qu'il existe «un vivant tiers, enveloppant ces deux-là» (Timée).

Notre monde sensible ne peut alors plus être pensé comme image visible de l'intelligible.

Nous devons le consi­ dérer comme étant à l'image de ce troisième monde dont nous n'avons aucune idée: ce qui est absurde.

Par définition, le Tout est unique 1 'idée du Tout est non L seulement formelle­ ment unique, mais en­ core l'unicité lui est une propriété intrinsèque.

C'est-à-dire que l'on ne peut pas penser que le Tout ne soit pas unique.

Que ce soit en idée ou concrètement , il ne peut y avoir qu'un Tout.

Il n'y a qu'un seul m.onde L e monde sensible n'est pas autre que le monde intelligible, et l'homme est une réalité en priorité intelligible: «nous sommes une plante, non point ter­ restre , mais céleste» (Timée).

Contrairement à ce qu 'admettent les matérialistes atomistes, la pluralité infinie des mondes n'est pas une hypothèse acceptable.

L'univers est unique et il ne peut pas en être autrement.

Le monde est un par nécessité logique.

Il est impossible de penser plusieurs mondes.

Il n'y en a qu'un, et ce monde contient tout.. »

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