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La morale est-elle contraire à la nature humaine ?

Publié le 16/03/2004

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morale

Observons les insectes. Que constatons-nous ? Que les conduites essentielles à la survivance de l'individu et de l'espèce sont transmises héréditairement. Les instincts, l'équipement anatomique sont tout. Nulle trace de ce qu'on pourrait appeler « le modèle culturel universel « (langage, outil, institutions sociales, et système de valeurs esthétiques, morales ou religieuses). Tournons-nous alors vers les mammifères supérieurs. Nous constatons qu'il n'existe, au niveau du langage, des outils, des institutions, des valeurs que de pauvres esquisses, de simples ébauches. Même les grands singes, dit Lévi-Strauss, sont décourageants à cet égard : « Aucun obstacle anatomique n'interdit au singe d'articuler les sons du langage, et même des ensembles syllabiques, on ne peut qu'être frappé davantage par sa totale incapacité d'attribuer aux sons émis ou entendus le caractères de signes . « Les recherches poursuivies ces dernières décennies montret, dit Lévi-Strauss que « dans certaines limites le chimpanzé peut utiliser des outils élémentaires et éventuellement en improviser «, que « des relations temporaires de solidarité et de subordination peuvent apparaître et se défaire au sein d'un groupe donné « et enfin qu' « on peut se plaire à reconnaître dans certaines attitudes singulières l'esquisse de formes désintéressées d'activité ou de contemplation «. Mais, ajoute Lévi-Strauss, « si tous ces phénomènes plaident par leur présence, ils sont plus éloquents encore -et dans un tout autre sens, par leur pauvreté «.

  • I) La morale est contraire à la nature humaine.

a) La morale s'oppose au bonheur. b) La morale est normative et repressive. c) Les impératifs de la morale vont à l'encontre de la vie.

  • II) La morale n'est pas contraire à la nature humaine.

a) La nature n'est pas immorale mais seulement amorale. b) La morale nous éduque et réalise notre nature. c) L'homme est un animal moral.

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morale

« quiconque, se réaliser dans l'harmonie universelle.

Les passions réprimées, entravées, sont d'autant plusredoutables que leur poussée est plus intense.

«Nos passions les plus décriées sont bonnes telles que Dieunous les a données ; il n'y a de vicieux que la civilisation ou industrie morcelée qui dirige toutes les passions àcontresens de leur marche naturelle» (Théorie de l'unité universelle, I, 153 - 1841-1843). [La nature en soi n'est pas morale.

C'est pourquoi l'hommedoit opposer sa conscience morale à ses passions et àses instincts.

La société ne peut pas être fondée sur la libre satisfaction des passions, mais sur leur régulation.] La nature est amoraleLa morale est en effet contraire à la nature, mais il faut qu'il en soit ainsi parce que la nature est amorale.

Lesanimaux ne savent pas ce qu'est le bien.

Un lion qui dévore une gazelle est amoral et non immoral car il nefait que suivre par là son instinct de prédation.

Dans le règne animal c'est l'instinct d'agression, la loi du plusfort qui dicte sa loi.

L'homme est humain précisément parce qu'il fait prévaloir des principes moraux, des«commandements», sur ses instincts naturels.

C'est ce que montrera Lévi-Strauss lorsqu'il se pose laquestion: Où finit la nature ? Où commence la culture ?Dans « Les structures élémentaires de la parenté », Lévi-Strauss a tenté de répondre à cette doublequestion.La première méthode, dit-il, et la plus simple pour repérer ce qui est naturel en l'homme, consisterait à l'isolerun enfant nouveau-né, et à observer pendant les premiers jours de sa naissance.

Mais une telle approches'avère peu certaine parce qu'un enfant né est déjà un enfant conditionné.

Une partie du biologique à lanaissance est déjà fortement socialisé.

En particulier les conditions de vie de la mère pendant la périodeprécédant l'accouchement constituent des conditions sociales pouvant influer sur le développement del'enfant.

On ne peut donc espérer trouver chez l'homme l'illustration de comportement préculturel.La deuxième méthode consisterait à recréer ce qui est préculturel en l'animal.

Observons les insectes.

Queconstatons-nous ? Que les conduites essentielles à la survivance de l'individu et de l'espèce sont transmiseshéréditairement.

Les instincts, l'équipement anatomique sont tout.

Nulle trace de ce qu'on pourrait appeler «le modèle culturel universel » (langage, outil, institutions sociales, et système de valeurs esthétiques, moralesou religieuses).Tournons-nous alors vers les mammifères supérieurs.

Nous constatons qu'il n'existe, au niveau du langage, desoutils, des institutions, des valeurs que de pauvres esquisses, de simples ébauches.

Même les grands singes,dit Lévi-Strauss, sont décourageants à cet égard : « Aucun obstacle anatomique n'interdit au singe d'articulerles sons du langage, et même des ensembles syllabiques, on ne peut qu'être frappé davantage par sa totaleincapacité d'attribuer aux sons émis ou entendus le caractères de signes .

» Les recherches poursuivies cesdernières décennies montrent, dit Lévi-Strauss que « dans certaines limites le chimpanzé peut utiliser desoutils élémentaires et éventuellement en improviser », que « des relations temporaires de solidarité et desubordination peuvent apparaître et se défaire au sein d'un groupe donné » et enfin qu' « on peut se plaire àreconnaître dans certaines attitudes singulières l'esquisse de formes désintéressées d'activité ou decontemplation ».

Mais, ajoute Lévi-Strauss, « si tous ces phénomènes plaident par leur présence, ils sont pluséloquents encore –et dans un tout autre sens, par leur pauvreté ».

De plus, et c'est là sans doute lacaractéristique la plus importante, « la vie sociale des singes ne se prête à la formulation d'aucune norme ».A partir de cette constatation, Lévi-Strauss indique ce qui lui semble être le critère de la culture : « Partoutoù la règle se manifeste, nous savons avec certitude être à l'étage de la culture.

» Mais les règlesinstitutionnelles qui fondent la culture sont particulières et varient d'une société à l'autre.

On peut doncaffirmer que l'universel, ce qui est commun à tous les hommes, et la marque de leur nature.

C'est donc cedouble critère de la norme (règle) et de l'universalité qui permet –dans certain cas- de séparer les élémentsnaturels des éléments culturels chez l'homme : « Posons donc que tout ce qui est universel chez l'hommerelève de la nature et se caractérise par la spontanéité, que tout ce qui est astreint à une norme appartient àla culture et présente les attributs du relatif et du particulier.

» Mais ce double critère posé, nous noustrouvons confrontés avec un fait unique en son genre : la prohibition de l'inceste.

Celle-ci, en tantqu'institution relève de la règle et donc de la culture.

Mais, en même temps, elle est un phénomène universelet semble donc relever de la nature.

Une contradiction donc, un mystère redoutable : « La prohibition del'inceste possède, à la fois, l'universalité des tendances et des instincts, et le caractère coercitif des lois etdes institutions.

» La morale est divineLa morale n'est pas une insulte à Dieu, parce que la part proprement divine en l'homme, ce ne sont pas lesinstincts et le corps, mais l'âme et la conscience.

Dieu a soumis la nature à un certain déterminisme, et c'estce qui fait que les hommes sont soumis à des instincts.

Mais il a aussi fait l'homme libre de gouverner sesinstincts en fonction de sa conscience morale et de ses principes.. »

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