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Y a-t-il une morale naturelle ?

Publié le 25/01/2004

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morale
Les notions du bon et du mauvais, du juste et de l'injuste n'ont pas leur place ici. Là où n'existe aucune puissance commune, il n'y a pas de loi ; là où il n'y a pas de loi, rien n'est injuste. » HOBBES, Léviathan, 13 2.2 Le sophisme naturaliste. « Il n'y a pas de définition de « bien » parce que c'est une notion simple non composée de parties. Le bien est l'un de ces innombrables objets de pensée qui ne sont pas susceptibles d'être définis, parce qu'ils sont les termes absolus en fonction desquels il faut définir tout ce qui est susceptible de définition. [...] trop de philosophes ont pensé que lorsqu'ils nommaient ces autres propriétés, c'est réellement le bien qu'ils étaient en train de définir ; et qu'en réalité ces propriétés n'étaient pas simplement « autres », mais absolument et entièrement identiques au caractère du bien. C'est cette conception que je propose d'appeler « le sophisme naturaliste », et je vais maintenant m'efforcer de nous en défaire. » MOORE, Principia Ethica, 1.

Le terme à déterminer de prime abord est la qualification « naturelle « attachée à la morale, cela permet de resserrer le sujet, de savoir précisément de quoi il est question. La morale naturelle se distingue de la morale conventionnelle, elle ne serait pas construite par l’homme mais elle prendrait sa source dans la nature qui resterait à interpréter. La morale conventionnelle, quant à elle, n’est pas à rechercher dans la nature mais elle est le produit d’un consensus social, pouvant donc différer selon les sociétés considérées. Le caractère naturel de la morale pose le problème de l’identité de l’interprète. Qui est à même de déterminer la morale naturelle ? Chaque homme, certains hommes ? Comment savoir précisément ce que la nature nous dit de faire ? Et de quelle nature parle-t-on ? De la nature humaine ou de la nature mondaine ? Les deux difficultés que nous devons résoudre sont les suivantes : si l’éthique est fondée en nature comment reconnaître puis appliquer cette fondation ? Si la morale est conventionnelle ne risque-t-on pas de sombrer dans une relativisme éthique ? Leur résolution suppose l’examen de trois hypothèses. La première consiste à envisager l’existence d’une morale naturelle qui fonde et corrige la morale conventionnelle ou positive. La deuxième conçoit la morale dans un unique sens positif, le droit alors et la morale ne semblent pas distingués. Enfin la troisième hypothèse examine la possible réhabilitation de la morale naturelle.

morale

« 2.2 Le sophisme naturaliste. « Il n'y a pas de définition de « bien » parce que c'est une notion simple non composée de parties.

Le bien est l'un de ces innombrables objets de pensée qui ne sont pas susceptibles d'être définis, parce qu'ils sont lestermes absolus en fonction desquels il faut définir tout ce qui est susceptible de définition.

[...] trop dephilosophes ont pensé que lorsqu'ils nommaient ces autres propriétés, c'est réellement le bien qu'ils étaienten train de définir ; et qu'en réalité ces propriétés n'étaient pas simplement « autres », mais absolument etentièrement identiques au caractère du bien.

C'est cette conception que je propose d'appeler « le sophismenaturaliste », et je vais maintenant m'efforcer de nous en défaire.

» MOORE, Principia Ethica, 1. Transition : La nature dans cette partie n'est pas prise dans le sens d'une nature mondaine mais elle fait référence à la nature humaine.

Aristote concevait l'homme comme étant une partie de la nature, Hobbes,quant à lui, comprend la notion de droit naturel à partir de la nature de l'homme et non de la nature commemonde dans lequel il vit.

La nature loin d'être la source de la morale, selon l'auteur du Léviathan, est bien plutôt le lieu de leur discorde, qui ne peut prendre fin que par le biais de la convention.

Envisager l'existenced'une morale naturelle est une illusion. Troisième partie : La réhabilitation de la morale naturelle. 3.1 Retour nécessaire à l'unité de la nature. « Un des caractères de la pensée moderne est que, délaissant l'ontologie, elle renonce à se faire de l'être une idée d'ensemble.

Le monde a été découpé en différentes sphères, qui chacune deviendra l'objet d'un genred'étude propre.

Le monde « des faits » sera l'affaire de la science au sens strict.

Il sera séparé du Devoir- Etre, matière de la morale.

Evénement philosophique qui se révèlera bénéfique à l'essor des sciencesmodernes spécialisées, mais fatal au droit.

Les modernes ne sauront plus considérer que des idées claires etdistinctes, qui chacune ne représente qu'un fragment de l'être.

Pour eux l'être s'est désintégré . Répercussions sur le mot nature : nous ne possédons plus de concept unitaire de nature.

Le terme a éclaté en des sens apparemment hétérogènes, n'évoquant chacun qu'un aspect de la réalité.

Il suffit pour s'en assurerd'un regard sur le dictionnaire. Il faut lui rendre son unité.

» Michel VILLEY, Philosophie du droit. 3.2 La complémentarité entre morale naturelle et morale positive. « La chose qui est de loin la plus nécessaire pour rendre les gens clairvoyants lorsqu'ils sont en présence de l'abus de pouvoir d'une autorité, c'est qu'ils gardent la conscience de ce que l'assurance de la validitéjuridique n'est pas décisive quant au problème de l'obéissance, et que, quelle que soit la dimension de l'aurade majesté ou d'autorité que puisse avoir le système officiel, quelque chose à quoi l'individu doit se référer endernier ressort pour résoudre ses problèmes d'obéissance, a sûrement plus de chances de se maintenir en vieparmi ceux qui sont habitués à penser que des règles de droit peuvent être iniques, que parmi ceux quipensent que rien d'inique ne peut jamais avoir le statut de droit.

» HART, Le concept de droit, IX. CONCLUSION Il y a une morale naturelle.

Elle n'exclut pas l'existence d'une morale positive mais au contraire lui est complémentaire.

La morale naturelle est alors à comprendre comme étant un regard critique propre àl'individu et pouvant trouver un écho chez tous les individus.

Elle peut, à la différence de la moraleconventionnelle relative, prétendre à l'universalité et s'avère de ce fait un outil non négligeable pour le droit.. »

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