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La morale nous console-t-elle de la mort ?

Publié le 08/03/2004

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Platon laisse Socrate improviser sa défense. Cette improvisation devient alors un véritable plaidoyer pour ceux que l'on nommerait aujourd'hui les « intellectuels », c'est-à-dire tous ceux qui irrésistiblement sont attirés par ces questions « qui ne les regardent pas » (mais dans lesquelles ils veulent voir pourtant en question l'intérêt général). Socrate s'est voulu un taon, cherchant° à dénoncer le caractère illusoire des valeurs sur lesquelles la majorité des citoyens fonde sa conduite. Sa méthode? L'ironie, c'est-à-dire la feinte ignorance. Et de fait, Socrate passe ses jours à interroger ses contemporains sur leurs certitudes, leurs spécialités, sur ce dont ils supposent la bonne connaissance acquise : il interroge l'apparence de l'évidence. Pour savoir ce qu'est le courage on ira solliciter un soldat, pour le langage un spécialiste de la parole, etc. De réponses en questions nouvelles l'interlocuteur voit ses certitudes s'effriter et surgir la contradiction entre ce qu'il affirmait au début de l'entretien et ce qu'il défend à présent. En rhétorique cette figure qui fait saillir la réfutation d'une thèse du simple exposé détaillé de celle-ci porte le nom d'elenchus. Socrate a évidemment l'habileté du sophiste et le maniement expert des artifices du langage.
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le modèle de l'intellectuel à venir.Si Socrate meurt c'est d'avoir voulu détruire les apparences et toutes les certitudes que conforte l'habitude,c'est d'avoir donné au philosophe, au « manieur d'idées », un véritable rôle politique.

Car la politique ne sauraitêtre l'affaire de spécialistes, faute de faire alors de la Cité un univers de mensonges, de tromperies et partantd'injustices.

A l'instar de ce taon qui darde et réveille le dormeur, l'intellectuel agit sur les consciences pour enstimuler l'action.

Seul celui qui s'attaque à tous les conformismes mérite en ce sens le qualificatif d'«intellectuel ».

Socrate préfigure bien, par le questionnement qui n'accouche que de la certitude d'uneincertitude générale, cet écrivain qui jette dans le débat public le poids de sa notoriété pour que rien ne soitjamais tenu pour acquis.

L'un et l'autre apportent un désordre salutaire à la Cité qui s'en défend pourtant, auprix quelquefois d'une injustice. Le moraliste apprend à mourirphilosopher, c'est apprendre à mourir, dit Montaigne dans ses Essais.

Montaigne prône ici la « pré-méditation» de la mort.

Pour combattre la crainte qu'elle suscite en nous, il faut l'apprivoiser, nous faire à son idée, noushabituer à elle : «N'ayons rien si souvent en tête que la mort », dit-il plus loin.

La mort est notre plus universelle condition ; nous y allons tous aussi certainement, et la vie n'est qu'un longmourir.

Puisque philosopher, c'est apprendre à bien vivre, c'est aussi apprendre à bien mourir.

Je dois mourir ;je le dis ; je le sais ; mais est-ce que je vis ce savoir ? Le but de la vie, c'est le plaisir ; la peur de la mort nous le gâche.

C'est qu'elle vient à son heure, non à lanôtre.

Le but est de ne pas se donner de peine de la mort ; le meilleur moyen n'est pas de ne pas s'enoccuper.

Bien vivre, c'est aller, dans le sens de la vie, vers la mort ; c'est la voie du sage.

Le vulgaire, qui n'ypense pas, y va à reculons, terrorisé et abattu quand elle approche.

Savoir qu'on doit mourir nous libère de tous les maux ; qu'est-ce qui importe à celui à qui mourir n'importepas ? Montaigne multiplie les arguments de sagesse ; mais n'est-ce pas paroles en l'air ? Parler est un savoiremprunté ; le vrai savoir est celui qui se vit.

« Je remets à la mort l'essai du fruit de mes études.

Nous verronslà si mes discours me partent de la bouche, ou du coeur.

» Dieu est un postulat de la moralePour Kant, la morale précède la foi.

En effet, la morale est une loi de la raison, alors que la foi n'en est qu'unpostulat.

C'est parce que l'homme ne peut atteindre la perfection morale pendant sa vie que l'âme doit êtreimmortelle.

C'est parce que l'homme bon n'est pas toujours heureux sur terre qu'un Dieu justicier doit exister.La doctrine kantienne de la moralité admet l'existence de Dieu, la liberté de la volonté et l'immortalité de l'âmeà titre de simples « postulats » de la raison pratique : l'existence de Dieu relevant de la croyance et non de laconnaissance.En d'autres termes, c'est Dieu qui « proportionne le bonheur à la vertu.« La morale n'est donc pas à proprement parler la doctrine qui nous enseigne comment nous devons nousrendre heureux, mais comment nous devons nous rendre digne du bonheur.

». »

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