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La morale peut-elle se passer d'un fondement religieux ?

Publié le 05/03/2004

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morale
En d'autres termes, le respect des lois divines par peur du châtiment ne fonde qu'un IMPERATIF HYPOTHETIQUE (cf. polycopié sur la morale kantienne). D'autre part, la volonté, contrairement au désir, est la faculté de tendre vers un bien déterminé par la seule raison, et non pas par quelque attrait sensible. On désire son bien ; on veut le Bien. Pour Kant, la raison seule, sans considération de mobiles extérieurs et sensibles, indique à chaque homme quel est son devoir. La raison ne nous dit pas ce qu'il faut faire en toute circonstance. On ne fixe pas des devoirs comme on fixe des usages ou des conduites à tenir. Contrairement aux règles détaillées du droit, il n'y a pas de règles morales précises, mais des principes universels auxquels tous nos actes doivent se conformer. Ces principes se réduisent à un seul, qui constitue une loi universelle, la loi morale fondamentale (ou IMPERATIF CATEGORIQUE) : « Agis de telle sorte que la maxime de ta volonté puisse en même temps toujours valoir comme principe d'une législation universelle. » (Critique de la raison pratique).
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« « La religion, qui est fondée simplement sur la théologie, nesaurait contenir quelque chose de moral.

On n'y aura d'autressentiments que celui de la crainte, d'une part, et l'espoir de larécompense de l'autre, ce qui ne produira qu'un cultesuperstitieux.

Il faut donc que la moralité précède et que lathéologie la suive, et c'est là ce qui s'appelle la religion.La loi considérée en nous s'appelle la conscience.

La conscienceest proprement l'application de nos actions à cette loi.

Lesreproches de la conscience resteront sans effet, si on ne lesconsidère pas comme les représentants de Dieu, dont le siègesublime est bien élevé au-dessus de nous, mais qui a aussi établien nous un tribunal.

Mais d'un autre côté, quand la religion ne sejoint pas à la conscience morale, elle est aussi sans effet.

Commeon l'a déjà dit, la religion, sans la conscience morale, est un cultesuperstitieux.

On pense servir Dieu en le louant, par exemple, encélébrant sa puissance, sa sagesse, sans songer à remplir les loisdivines, sans même connaître cette sagesse et cette puissanceet sans les étudier.

On cherche dans ces louanges comme unnarcotique pour sa conscience, ou comme un oreiller sur lequelon espère reposer tranquillement.

» KANT RELIGION & RAISON CHEZ KANT. • La loi morale est la condition de possibilité du « vrai culte », d'une religion authentique.

Dans le « faux culte», c'est la théologie (interprétation des écrits bibliques) qui est le fondement, la condition de possibilité de lamorale.

L'homme perd son autonomie rationnelle et devient le jouet des exégèses théologiques, des prêtresdevenus « fonctionnaires » (hétéronomie de la volonté).

On voit ici le danger que la religion ne sécrète sonpoison mortel : le fanatisme et l'impossibilité d'une amélioration de l'homme, assujettis au rang d'éternel «mineur ».• Les sentiments de « crainte » (« Respecte la loi divine, si tu ne veux pas être damné ») , d'« espoir » («Respecte la loi morale, .

si tu veux être sauvé») ne peuvent fonder que des « impératifs hypothétiques », caddes maximes conditionnées par l'égoïsme, l'intérêt ou que des moyens en vue d'une fin plus ou moins louable.• Instrumentalisation des « Ecritures ».

Exemple : le Christ devient exemple de l'impératif catégorique, de lamoralité en acte.• A l'opposé de ces principes de prudence (éviter le malheureux, chercher l'utile) on opposera l'impératifcatégorique («Agis de telle sorte que tu traites l'humanité, aussi bien dans ta personne que dans la personnedes autres, toujours comme une fin et jamais simplement comme moyen » ) qui commande de manièreinconditionnée ce qu'il s'agit de faire.

C'est lui que Kant invoque sur les termes de « loi » et de « conscience »moral.

La postulation de l'existence de Dieu apporte consistance et relief à la conscience morale.

L'homme nepêche plus seulement contre sa conscience et devant l'humanité mais aussi contre la déité.

Si le remordsdevenu péché, faute est fortifié par l'existence de Dieu, il n'en demeure pas moins que la primauté, lefondement appartient bien au « tribunal » de la conscience avant celui du « Jugement dernier ».• Pour synthétiser et en termes pascaliens, on peut dire, que la morale sans la religion, et comme le droit(raison) sans la force.

Et que la religion sans la morale est la force sans le droit (raison).Dans la préface de la première édition de la « Religion dans les limites de la simple raison », Kant affirme que lamorale n'a nullement besoin de la religion : « La morale, qui est fondée sur le concept de l'homme en tantqu'être libre, s'obligeant pour cela même, par sa raison, à des lois inconditionnées, n'a besoin ni de l'Idée d'unEtre différent, supérieur à lui pour qu'il connaisse son devoir, ni d'un autre mobile que la loi même, pour qu'ill'observe.

» Toutefois il existe entre la morale et la religion un rapport étroit, et nous avons vu dans la «Critique de la Raison Pratique » que l'idée de Dieu, si elle n'était pas nécessaire pour fonder la morale, setrouvait du moins fondée par elle.Les marques de la véritable Eglise sont : l'universalité, la pureté.

Elle doit être purgée de l'imbécillité de lasuperstition et de la folie du fanatisme »Toutefois, étant donné la faiblesse humaine , la pure foi religieuse ne suffit pas à donner une Eglise.

Leshommes n'arrivent pas à se persuader qu'il faut agir par devoir et que cela seul constitue l'obéissance à Dieu ;ils veulent servir Dieu comme on sert un grand seigneur dans le monde.

Si bien qu'une « religion culturelle »s'ajoute à la religion purement morale.Cependant les croyances de l'Eglise statutaire précèdent ordinairement la vraie foi, puisqu'elles servent à larépandre.

Et cela ne va pas sans danger.

Il est à craindre en effet que ces croyances ne finissent par sesubstituer à la vrai foi.

Aussi est-il nécessaire d'interpréter celles-ci au moyen de celle-là, de chercher laconformité de la foi historique à la raison pratique.

Kant distingue la religion révélée et la religion naturelle.Dans la première, je reconnais comme devoir ce que je sais être un commandement divin ; dans la seconde,au contraire, je reconnais comme commandement divin ce que je sais être un devoir : « il faut que la raisonhumaine universelle, l'élément de la religion naturelle, soit reconnue et honorée dans la dogmatique chrétiennecomme le suprême principe souverain, mais que la doctrine de la révélation sur laquelle on fonde une Eglise, età laquelle des savants sont nécessaires en qualité d'exégètes et de conservateurs, soit aimée et cultivéecomme simple moyen, hautement estimable d'ailleurs, pour rendre la première de ces doctrines accessiblesmême à l'intelligence des ignorants et pour lui donner de l'extension et de la persistance ».. »

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