La morale est-elle une science comme les autres ?
Publié le 10/05/2012
Extrait du document
Après ces considérations générales, il nous sera facile de déterminer si les sciences morales peuvent se contenter de décalquer les sciences de la nature.
A. Elles diffèrent des sciences de la nature par leur objet.
- L'objet des sciences morales est d'abord plus complexe que celui des sciences naturelles, car, à la complexité déjà fort grande du vivant s'ajoute celle qui résulte: 1° de la pensée qui comporte, dans sa plus large compréhension, toutes les formes d'activité supérieure de l'esprit (mémoire réfléchie ou ....
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···-
risquent d'aboutir à des conclusions que démentira l'expérience :
ces lois ne sont que
statistiques et n'assurent qu'une proba
bilité.
On le voit, bien que ses démarches soient toujours les
mêmes,
l'esprit est obligé de s'adapter aux divers objets aux
que'ls il s'applique : même dans les sciences de la nature, les
méthodes
diffèrent et les sciences biologiques ne sont pas
rigoureusement calquées sur les sciences physico-chimiques.
Il.
- APPLICATION AU CAS DES SCIENCES MORALES
Après ces considérations générales, il nous sera facile de
déterminer si les sciences morales peuvent se contenter de
décalquer les sciences de la nature.
A.
Elles diffèrent des sciences de la nature par leur objet.
- L'objet des sciences morales est d'abord plus complexe que
celui des sciences naturelles, car, à la complexité déjà
fort
grande du vivant s'ajoute celle qui résulte: 1° de la pensée
qui comporte, dans
sa plus large compréhension, toutes les
formes
d'activité supérieure de l'esprit (mémoire réfléchie ou
pensée, imagination créatrice,
sentiment esthétique, construc
tions rationnelles, conceptions générales sur la vie, projets à
longue portée, etc.)
et comme corollaire la liberté ; 2° de la
vie en société qui forme l'individu, lui donnant un moi collectif
qui interfère d'une façon inextricable avec le moi personnel.
On peut même dire qu'il est réellement autre.
Les sciences
de la nature,
en effet, se cantonnent dans la matière.
Au con
traire, les sciences morales
ont pour centre essentiel d'intérêt
l'activité spirituelle de l'homme et des sociétés humaines.
Sans
doute, cette activité a des effets dans le monde matériel, mais,
pour expliquer ces événements
matériels eux-mêmes, les scien
ces morales recourent à la considération de la
vie intérieure
ou psychique, et c'est par cela précisément qu'elles se distin
guent des sciences de la nature.
B.
La différence d'objet entraîne une différence de mé
thode.
- Comme les sciences de la nature, les sciences mo
rales partent de l'observation ; mais tandis que les premières
se contentent de l'observation externe, les secondes recourent
aussi constamment, d'une façon plus
ou moins réfléchie ou
explicite, à l'observation interne ou par la conscience: c'est
l'introspection seule qui, non seulement en psychologie, mais
encore
en sociologie et en histoire, peut donner une idée des
faits qu'elles étudient; c'est aussi elle qui suggère la plupart
des hypothèses explicatives ; c'est enfin par une expérience.
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