D'où la morale tire-t-elle les substances de ses prescriptions et de ses interdictions ?
Publié le 18/03/2004
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INTRODUCTIONA) - La morale est une législation universelle qui se présente a). dans le
cadre personnel comme une maïeutique de la volonté ou recherche d'une
discipline autonome parmi les sollicitations contradictoire des passions, b)
dans le cadre social comme une organisation de la confiance, c'est à dire
d'un régime où nul n'exploite la crédulité de son semblable.B) - Le formalisme Kantien est, à cet égard, une conquête définitive de la
raison humaine a) mais une équivoque grave subsiste : tout acte, même
criminel, a sa place dans le déterminisme des causes et des effets et la
maxime dont il procède est universelle, car au point de vue de la logique
formelle, tout ce qui est « déterminé » est universel, notamment les
jugements singuliers (Socrate est mortel) dont le sujet a une extension
infinitésimale, il est vrai, mais épuisée par l'affirmation ou la négation
b) il faut donc que la législation morale soit à la fois générale et sans
exception de droit, c'est à dire susceptible de rallier toutes les volontés.
Pour cela, il faut que la « nature humaine » entre en ligne de compte.
I - DANS LE CADRE SOCIAL.A) - Il n'est pas illogique de commencer par la collectivité parce que a) la
société, disait déjà Platon, est une image agrandie de l'âme, b) elle
réclame sur le plan doctrinal des prérogatives morales, prétention qui
aboutit à la « morale sociologique » et qu'il fauttirer au clair, c) souvent aussi par des passe-droits moraux, tels que la «
raison d'État » dernier argument des Etats mûrs pour l'annexion.B) - La morale sociale n'est pas l'image abstraite d'une société plus ou
moins corrompue,- mais son image virtuelle, c'est à dire la représentation
d'une société régie par la confiance unanime et dont tous les membres
coopéreraient sans aucune contrainte.C) - Il n'existe présentement a) qu'une première approximation de ce régime,
c'est la « démocratie », ordre dans lequel l'unanimité décide d'accepter la
règle majoritaire, b) l'objection de ceux qui prétendent la refuser ne
-compte pas moralement et il est dans la logique de leur système, dont on ne
retiendra sur le plan moral que la franchise, de « séparer radicalement la
politique et la morale », autrement dit de recourir à la violence contre
laquelle la violence est la seule défense et l'authentique devoir, c) par
contre en seconde approximation, la démocratie appelle des réformes d'ordre
pédagogique et économique sans lesquelles le suffrage universel, brimé et
non éclairé, ne serait qu'une basse comédie.II - DANS LE CADRE PERSONNEL
A) - La conscience morale a) n'est pas une faculté im 'née dans un but de
prédication plus ou moins suspect, h) on a seulement exagéré
l'infaillibilité : parfois elle décide impérativement, plus souvent elle
cherche loyalement et non sans labeur.B) - Ses intuitions peuvent se transposer analytiquement.
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- Quelles conclusions est-il raisonnable de tirer des variations de la conscience morale? On a souvent souligné que les prescriptions morales varient selon les temps et les lieux. Faut-il en conclure qu'il n'y a pas de vérités morales universelles?
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