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Moravia, Alberto - littérature.

Publié le 30/04/2013

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Moravia, Alberto - littérature. Moravia, Alberto (1907-1990), écrivain italien, dont l'oeuvre donne un portrait critique et désenchanté de la société italienne contemporaine. Né à Rome, Alberto Pincherle, dit Alberto Moravia, vit une adolescence marquée par une tuberculose osseuse qui interrompt ses études mais favorise ses lectures. Son premier roman, les Indifférents (gli Indifferenti, 1929), peinture de la petite bourgeoisie italienne, reflète, déjà, une vision désenchantée et critique de la société, exprimée du point de vue tant idéologique que moral, dans le contexte créé par le régime fasciste. Le récit soulève de vives polémiques dans la critique officielle et Moravia ne tarde pas à se heurter à la censure du régime. Les années trente sont marquées par de nombreux voyages, aux États-Unis, en Chine, et par la rencontre avec Elsa Morante qu'il épouse en 1941. Après la guerre, il devient un personnage de premier plan dans la vie littéraire et intellectuelle italienne. Son activité se partage entre le journalisme, en particulier la critique de cinéma, et une oeuvre romanesque dont on retiendra Agostino (1944), roman d'initiation qui met en scène un adolescent découvrant la sexualité, la Désobéissance (la Disubbidienza, 1948), le Conformiste (il Conformista, 1951, adapté au cinéma en 1971 par Bernardo Bertolucci), portrait d'un homme devenu fasciste par conformisme, qui n'hésite pas à commettre un crime pour se prouver sa propre « normalité «, et le Mépris (il Disprezzo, 1954), subtile analyse -- elle aussi très pessimiste -- de la fausseté des relations conjugales, dont Jean-Luc Godard donnera une magnifique adaptation cinématographique (le Mépris, 1963). Une autre série de récits se rapproche davantage du courant néoréaliste et populiste ; on mentionnera parmi eux les Nouvelles romaines (Racconti romani, 1954) et la Ciociara (1957, adapté par Vittorio de Sica en 1960), qui relate l'histoire tragique de deux femmes du peuple pendant la Seconde Guerre mondiale. Dans l'Ennui (la Noia, 1960), récit pessimiste évoquant le désespoir de l'humanité moderne, Moravia met en scène les rapports conflictuels d'un intellectuel avec la réalité. En 1971, il publie Moi et lui (Io e lui), dont la forme -- un dialogue entre un homme et son sexe -- traduit de nouvelles recherches dans sa poétique. Avec 1934 (1982), histoire de la rencontre d'un jeune intellectuel italien antifasciste et d'une Allemande à Capri, Moravia renoue avec ses thèmes essentiels, l'ennui, l'angoisse de vivre, le rapport conflictuel avec le réel. À une oeuvre romanesque abondante, traduite en plusieurs langues et souvent couronnée par des prix littéraires, il faut ajouter un certain nombre d'essais critiques, comme l'Homme (l'Uomo come fine, 1964), et de pièces de théâtre, comme Le monde est ce qu'il est (Il mondo è quello che è, 1966). Par le rôle qu'a joué son oeuvre dans le renouvellement du roman en Italie comme par ses prises de position dans les débats intellectuels de la deuxième moitié du apparaît comme une figure majeure de la culture italienne contemporaine. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés. XXe siècle, Alberto Moravia

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