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Les mots et les choses ?

Publié le 12/11/2005

Extrait du document

« La connaissance des mots conduit à la connaissance des choses. » Platon. ·         Selon Platon, la connaissance passe donc par celle des mots. Ceux-ci sont en effet ce qui définit, de manière générale. ·         Mais dans le même temps, les mots, dès qu'ils sont connus, font aussi connaître les choses. Le mot est alors la source, définitive, de la connaissance. On ne peut connaître que par les mots. ·         Ce principe est repris par les philosophes médiévaux, tels que Guillaume d'Ockham, posant alors le mot comme étant ce qui nous fait parvenir à l'objet. ·         Dans cet axe, nous voyons que les mots sont d'une part ce qui permet de connaître. Et que d'autre part, ils sont aussi ce qui donne une définition à chaque chose.
  • Analyse.

·         Le sujet que nous avons ici nous propose deux notions qui sont intimement liées : le mot et la chose.

o   Le mot, dans sa définition stricte, est un son ou groupe de son correspondant à un sens. Le mot signifie donc quelque chose.

o   La chose, elle se définit comme ce qui existe, ce qui est concevable comme un objet unique.

·         Ainsi, le mot et la chose paraissent-ils inséparables : le mot ne peut avoir un sens que s'il désigne un objet donné, la chose donc ; et cette dernière ne peut être connue ou reconnue que par la signification que l'on en donne, par le mot.

·         Pourtant, notre sujet pose une question opposée : le mot pourrait non éloigner de la chose. Il faut donc voir dans cette question la possibilité que, tout en signifiant quelque chose (sans quoi nous ne parlerions plus d'un mot), le mot puisse ne pas rapporter la chose mais au contraire l'éloigner de nous.

·         Cette question ne peut se poser que dans le rapport du mot et de la chose à nous même. En effet, la chose se présente immédiatement à la sensation, alors que le mot est un signe que nous-mêmes nous produisons, une médiation donc.

·         Ce qui pose donc problème ici est le rapport même du mot à la chose. Indispensable, semble –t-il, pour en donner la signification, le mot est une médiation qui permet à l'homme de décrire, de signifier ce qui est immédiat.

·         Mais on ne peut se résoudre à ce questionnement sans aller plus loin. En quoi est-il nécessaire de passer par les mots pour dire ce qu'est la chose, si celle-ci se présente immédiatement à la sensation ?

·         Parce que la sensation nous informe sans nous faire connaitre. La chose est connue par les sens, mais on ne sait ce qu'elle est, de manière ferme est complète, que lorsque l'on peut la définir. C'est là le travail des mots.

·         Ainsi, nous devrons, dans le sujet présent, conserver à l'esprit que la connaissance que nous pouvons avoir est définitionnelle, donc permise par les mots. De là, les choses auront la nécessité de passe aussi par eux pour se faire connaitre entièrement. D'où la tension que nous rencontrons dans le sujet.

  • Problématisation.

Toute chose se fait connaitre premièrement par la sensation. Cependant, nous ne connaissons réellement que par une définition, formée par des mots. Aussi, en toute logique, nous pourrions penser que toute chose ne se connaît parfaitement que par les mots. Mais ces mots ne sont pas les choses elles-mêmes. Alors connaitre les mots, est-ce connaitre les choses ? Définir une chose qui se fait premièrement connaître par la sensation, n'est ce pas nous en détacher complètement ? Les mots nous éloignent-ils des choses ?

 

« « La connaissance des mots conduit à la connaissance des choses.

» Platon . · Selon Platon, la connaissance passe donc par celle des mots.

Ceux-ci sont en effet ce qui définit, de manière générale. · Mais dans le même temps, les mots, dès qu'ils sont connus, font aussi connaître les choses.

Le mot est alors la source, définitive, de la connaissance.

On ne peut connaître que par les mots. · Ce principe est repris par les philosophes médiévaux, tels que Guillaume d'Ockham, posant alors le mot comme étant ce qui nous fait parvenir à l'objet. · Dans cet axe, nous voyons que les mots sont d'une part ce qui permet de connaître.

Et que d'autre part, ils sont aussi ce qui donne une définition à chaque chose.

En ce sens, ils sont donc proches de lachose. · Pourtant, le nominalisme du XVIIème siècle remettra en cause ce fait, Hobbes en tête, en posant à l'inverse une irréversible différence entre les mots et les choses. 3.

Oublions-nous ce qu'est la chose lorsque nous la définissons par les mots ? · Thomas Hobbes, philosophe posant les noms comme seuls connaissance certaine, voit aussi en eux un redoublement du signe : la chose se fait connaître à l'esprit, par les sens ; ensuite, l'esprit produit lesmots, qui sont alors des signes de la pensée, et non de l'objet lui-même. « Or, puisque selon leur définition, les noms ordonnés dans le discours sont les signes des concepts, il estmanifeste qu'ils ne sont pas les signes des choses elles-mêmes ; caren quel sens peut-on comprendre que le son de ce mot pierre soit lesigne d'une pierre si ce n'est en celui-ci : que celui qui entend ce moten infère que celui qui parle a pensé à une pierre ? » Thomas Hobbes,Léviathan. · La séparation existe donc entre le langage, d'une part, qui est un signe de la pensée, et le monde en général.

Les choses et lesnoms sont donc indubitablement séparés. · Mais si les mots ne traduisent pas les choses, ils nous en éloignent aussi.

Ce que nous disons devient un concept, et non lachose elle-même. · Plus encore, le concept peut alors être considéré comme étant lui-même une nouvelle chose. · Le mot ne cherche alors pas à nous éloigner de la chose, mais il en crée plutôt une autre, à l'image de celle donnée par le monde,mais qui n'est que dans la pensée : le concept. Conclusion. *Nous avons vu que les philosophes s'accordent sur le fait que la seule façoncohérente de connaître réside dans les mots.

Mais cette connaissanceentraîne alors le problème du rapport entre les mots et les choses.

connaître par les mots, ce n'est pas connaitrepar les choses.

Il existe donc un écart infranchissable entre les mots et les choses.

Cependant, si les mots noustiennent éloignés des choses, peut-être aussi nous conserve-t-ils à une distance suffisamment proche d'eux pourque nous retenions leur existence.

Les mots et les choses resteraient alors à des distances respectables les uns desautres, se tenants éloignés tout en restant aussi proches que possibles.. »

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