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La nature a-t-elle des droits ?

Publié le 22/02/2004

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La nature n'a donc pas de droits. L'idée d'un contrat naturel est aberrante, même s'il est nécessaire que l'homme protège son milieu. Seul un être raisonnable peut avoir des droits La notion de droit ne se conçoit que pour un sujet. Kant établit une nette distinction entre la personne, l'être de raison qui a des droits et qui est digne de respect, et le monde des choses, c'est-à-dire tous les êtres privés de raison et n'ayant ainsi qu'une valeur relative. L'homme peut ainsi disposer à volonté des choses. "L'homme conscient de son devoir n'est pas, dans le monde, phénomène mais noumène ; il n'est pas une chose, mais une personne." Kant, Opus postumum, 1796-1804. L'homme, par son affectivité, tisse des liens avec le monde. De ce fait, il peut être déterminé dans ses actions par des causes qui lui sont extérieures, hétéronomes. Tout ce qui peut conditionner le sujet ne permet pas de fonder la morale, car l'homme serait alors ramené à un statut d'objet, phénomène parmi les phénomènes, régi par le principe de causalité.

  • La nature a des droits.

a) La nature est notre mère. b) Notre responsabilité à l'égard de la nature. c) L'idée d'un contrat naturel

  • La nature ne peut pas être sujet de droits.

a) Seul un homme peut avoir des droits. b) Pas de contrat naturel c) La nature doit néanmoins être protégée.

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« C'est le rôle par exemple des comités de bioéthique, ou encore des lois anti-pollution et de la charte sur le droit desanimaux.

Parvenir à concilier le formidable et nécessaire essor des sciences et des techniques, avec l'exigence derespect de la vie et de ses conditions est un enjeu très important en ce début de millénaire.

Dans Le PrincipeResponsabilité, Hans Jonas propose à ce sujet une analyse intéressante des nouveaux rapports entre l'homme et la nature.

Selon cet auteur, les progrès techniques accomplis par l'homme au cours de ces dernières décennies ontconsidérablement élargi le champ de la responsabilité humaine et nous obligent à reformuler les termes de notreéthique.

Les morales du passé étaient fondées sur la proximité et la réciprocité.

Elles conseillaient à l'homme de nepas nuire à son prochain ou de faire avec celui-ci comme on ferait envers soi-même.

Mais les pouvoirs accrusacquis par l'homme du fait de sa puissance technique lui donnent aujourd'hui la possibilité de faire du mal à un êtrequi est fort éloigné de lui et à l'égard duquel ne peut se poser la question de la réciprocité: un homme qui n'existepas encore, celui des générations à venir.

Ainsi, selon Hans Jonas, devrions-nous repenser notre éthique de façonà l'adapter aux conditions présentes.

Il propose ainsi un nouvel impératif catégorique qui prendrait en compte notreresponsabilité à l'égard des hommes à venir.

Un impératif adapté au nouveau type de l'agir humain et qui s'adresseau nouveau type de sujets de l'agir s'énoncerait à peu près ainsi: « Agis de façon que les effets de ton actionsoient compatibles avec la permanence d'une vie authentiquement humaine sur Terre »; ou pour l'exprimernégativement : « Agis de façon que les effets de ton action ne soient pas destructeurs pour la possibilité futured'une telle vie.

» Sans doute est-ce dans ces termes que l'on pourrait raisonnablement limiter les effets de notrepuissance technique. Nous pouvons instituer un contrat naturelAinsi, nous devons passer avec la nature un véritable contrat naturel.

C'est cette idée que soutient Michel Serresdans son livre Le Contrat naturel, paru en 1990.

La nature devient donc, véritablement, un sujet de droit.L'actualité nous fournit presque quotidiennement des exemples de dégâts considérables et peut-être irréversiblessubis par la nature du fait du développement non maîtrisé de nos techniques: pollution des océans, grandesmétropoles devenues irrespirables, diminution de la couche d'ozone, risque de modifications climatiques...

Michel Serres, dans Le Contrat naturel, parle d'une nouvelle forme de violence moderne qui n'oppose plus seulement lesindividus entre eux, mais l'ensemble des hommes contre la nature.Le rapport des forces entre les hommes et la nature semble s'être modifié: jadis, face à la nature en dépit detoutes ses forces, l'homme restait toujours infiniment petit.

C'est aujourd'hui la nature qui révèle les signes de savulnérabilité.

Peut-on vouloir pour les hommes à venir une existence invivable sur une planète dévastée? Ne serait-il pas temps d'entendre l'avertissement d'Antoine de Saint-Exupéry: « Nous n'héritons pas la Terre de nos parents,nous l'empruntons à nos enfants » ? Le projet d'une destruction programmée de la planète ne paraît pas plusraisonnable que celui d'une mise en cause radicale du progrès technique.

Entre ces deux projets déraisonnables,est-il possible de trouver une voie médiane ? [Au sens strict, seul un sujet pensant peut avoir des droits.

La nature n'a donc pas de droits.

L'idée d'un contrat naturel est aberrante, même s'il est nécessaire que l'homme protège son milieu.] Seul un être raisonnable peut avoir des droitsLa notion de droit ne se conçoit que pour un sujet.

Kantétablit une nette distinction entre la personne, l'être de raison qui a des droits et qui est digne de respect, et lemonde des choses, c'est-à-dire tous les êtres privés de raison et n'ayant ainsi qu'une valeur relative.

L'homme peutainsi disposer à volonté des choses.. »

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