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La nature est-elle pensable en-dehors de la culture ?

Publié le 11/02/2004

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La culture est comme l'essence de l'homme (qui ne devient homme que par son intelligence théorique et pratique), elle est donc sa véritable nature.   3-      Nature et culture comme notions coextensives : la question du respect de la nature   ·         La science, la technique, l'industrie modernes(tous des phénomènes de culture) ont conjugué leurs forces pour traiter la nature en objet. Le regard froid de la science, la violence de la technique et de l'industrie ont, pour reprendre l'expression de Max Weber, « désenchanter » le monde. L'antique vénération que les hommes avaient pour une nature toute-puissante, vénération mêlée de crainte, a disparu depuis le triomphe de ma révolution industrielle. ·         Pourtant, la question du respect de la nature pose de façon fondamentale ce que nous voulons que la civilisation ait pour finalité : une anti-nature ou une corrélation nature/culture. ·         Car en effet, d'une certaine manière, respecter un être ou une chose, c'est le (la) regarder digne d'être maintenu dans son intégrité, c'est donc refuser toute relation de puissance - domination ou conquête - envers lui (ou elle). Or, le développement historique de l'homme face à la nature contredit cette attitude. ·         On peut en effet appeler culture l'ensemble des moyens grâce auxquels l'homme nie la nature et dépasse son animalité première (elle donc une anti-nature dans cette perspective). Rien n'est plus opposé au respect que l'exercice de la puissance. Or, la culture, dans ce cas, est un autre nom pour la puissance ·         Nous ne pouvons néanmoins nous comporter sans égard ni soin, car serait contredire le principe même de la civilisation comme s'opposant à la barbarie.

Il s’agit de savoir s’il est à la fois techniquement et moralement possible de penser la nature de manière autonome, sans faire appel à la notion de culture. Peut-on dans les faits mais aussi en droit penser une nature en soi ou au contraire est-elle toujours relative par rapport à la notion de la culture ? C’est donc le fait de savoir s’il existe une nature en soi, indépendamment de toute idée de culture, qui est ici mis à la question.

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« Problématique Il s'agit de savoir s'il est à la fois techniquement et moralement possible de penser la nature de manièreautonome, sans faire appel à la notion de culture.

Peut-on dans les faits mais aussi en droit penser une nature ensoi ou au contraire est-elle toujours relative par rapport à la notion de la culture ? C'est donc le fait de savoir s'ilexiste une nature en soi, indépendamment de toute idée de culture, qui est ici mis à la question. Plan 1- La nature : une pensée autonome par rapport à celle de culture · La culture est une notion dont la visée principale est d'évaluer le degré d'autonomie et d'affranchissement par rapport à l'ordre naturel.

On voit en effet, dans nos civilisationscontemporaines, que sont dévalorisées ces populations dites primitives, ces barbares à qui ilfaut tout faire pour ne pas ressembler.

On comprend alors que la culture est là pour élevéel'homme à une dignité supérieure.

Elle se place donc comme son opposé : en ce sens, lanature non seulement peut mais doit être pensée en dehors de toute culture. · La culture, et a fortiori la civilisation, a pour but de distinguer l'homme et l'animal, animal qui ne se contente que de vivre avec la nature.

L'homme au contraire, par son travailnotamment, peut s'élever contre la nature, se faire plus fort, et ainsi peut espérer ladominer.

L'homme à l'état naturel n'est qu'un animal.

Alors que l'homme ne se fait proprementhomme que par son travail( spirituel et matériel) qui lui permet de se faire « comme maître etpossesseur de la nature.

Nature et culture apparaissent comme deux notions distinctes,autonomes, ou en tout cas qui vise leur autonomie pleine et entière. · On comprend alors que la culture apparaît avant tout comme une lutte contre la nature, une lutte pour un affranchissement du donné naturel auquel l'homme semblait, au départ,enchaîné.

Elle se constitue pour nier la part de « naturel » qu'il peut y avoir dans l'homme,pour en faire un être autonome et auto-fondateur.

La nature doit donc se penser en dehorsde la culture, qui est son autre total, l'altérité en soi. · Cependant, une telle définition suppose que la nature précède la culture.

Or, à part dans un registre hypothético-déductif, connaît-on ce qu'est l'Etat de nature de l'homme ? (Cf.Théoriciens de l'Etat de nature comme Rousseau, Hobbes ou encore Locke).

Si donc il étaitde la nature de l'homme que d'être cultivé, alors cela ne changerait-il pas la donne ? Si laculture se fonde toujours en opposition avec la culture, dès lors peut-on encore penser l'unesans l'autre ? 2- La nature = une idée toujours culturelle · Car, en réalité, interrogeant la nature comme état originaire de l'humanité, c'est sa propre culture que l'homme remet en question, s'efforçant à la fois de porter un jugement surcette culture et de découvrir ce qu'était sa « nature » première.

Parallèlement, dans l'étudede la nature (comprise cette fois comme univers), il cherche à déterminer sa « place » etainsi sa vocation essentielle.

Ce qui est en cause ici, c'est donc la quête de l'homme par lui-même, et de son unité par-delà la multiplicité des civilisations et des différences individuellesengendrées par l'éducation.

L'homme comme être de culture est un homme « perfectionné »ou au contraire « déformé », puisqu'il est « dénaturé » ? Nostalgique d'une nature dont ils'est arraché par la réflexion et les civilisations, qui est-il donc, a-t-il même une nature etcelle-ci est-elle unique ? · Force est donc de constater que la nature est avant tout une idée culturelle.

C'est parce que l'homme est un être de culture qu'il peut se poser la question de la nature.

Il nepeut donc y avoir lutte de l'une contre l'autre puisque ces deux notions n'existent que demanière coextensive l'une de l'autre. · On ne peut en effet pas penser la nature sans la culture (cf.

Révolution copernicienne qui ouvre une nouvelle ère en ce qui concerne la connaissance et la maîtrise des mécanismesnaturels.), et on ne peut penser la culture sans la nature (cf.

Rousseau et la recherche dece qu'a pu être l'état de nature pour, en réalité, définit quel doit être la nature du régimepolitique le plus approprié et le plus naturel, à savoir dans ce cas précis la démocratie). · On s'aperçoit alors que l'idée de nature naît dans la culture.

Car c'est par la culture que l'homme la connaît et la maîtrise et peut ainsi donc avoir une activité réflexive sur cettedernière. · On est alors amener à nous interroger sur la nécessité du respect de la nature dans la culture puisque la culture n'est pas une anti-culture, ou du moins pas par essence.

Laculture est comme l'essence de l'homme (qui ne devient homme que par son intelligence. »

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