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Pourquoi obéir aux lois ?

Publié le 08/01/2004

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Un sujet très classique, mais aussi très synthétique, car le concept de loi s'il s'intègre dans le champ des connaissances expérimentales, appartient aussi à la sphère de l'éthique (on parle, en effet, de la loi morale), mais également à celle de la philosophie politique (la loi de l'Etat, etc.). Donc un effort de synthèse est à réaliser, pour unifier vos connaissances et votre savoir. Puisque le sujet est synthétique, commencez par bien rassembler vos connaissances: durant l'année est abordé le problème de l'acquiescement à la loi naturelle -se soumettre aux lois de la nature pour s'en affranchir- mais aussi celui de l'impératif catégorique -Kant-, etc.: ne négligez pas le regard globalisant sur ces connaissances, que vous adapterez avec souplesse. Mais la conceptualisation n'est pas moins indispensable. C'est elle qui va vous permettre de bien comprendre, de manière précise, le sens de l'intitulé et d'élaborer une problématique adaptée au sujet. "Obéir à": se soumettre à, s'incliner devant; obéir n'est pas action mécanique, mais suppose que la volonté s'efface devant une puissance supérieure. "Pourquoi": pour quelles raisons, pour quels motifs ? Ce terme va nous engager dans une recherche causale. "Loi": Attention ! Ce concept est polysémique. Il détient plusieurs sens et vous ne devez en négliger aucun. * En philosophie des sciences: rapport invariable et nécessaire entre des phénomènes s'enchaînant selon un ordre invariable; image constante du phénomène instable; liaison entre deux phénomènes telle que si l'un est présent, l'autre suit toujours. Relation invariable de succession et de similitude. * En morale: chez Kant, en particulier, principe universel valable pour la volonté de tout être raisonnable. * En une signification politique: règle impérative émanant d'une autorité souveraine et destinée à régler et organiser une société donnée.

Un sujet très classique, mais aussi très synthétique, car le concept de loi s'il s'intègre dans le champ des connaissances expérimentales, appartient aussi à la sphère de l'éthique (on parle, en effet, de la loi morale), mais également à celle de la philosophie politique (la loi de l'Etat, etc.). Donc un effort de synthèse est à réaliser, pour unifier vos connaissances et votre savoir.

Puisque le sujet est synthétique, commencez par bien rassembler vos connaissances: durant l'année est abordé le problème de l'acquiescement à la loi naturelle -se soumettre aux lois de la nature pour s'en affranchir- mais aussi celui de l'impératif catégorique -Kant-, etc.: ne négligez pas le regard globalisant sur ces connaissances, que vous adapterez avec souplesse. Mais la conceptualisation n'est pas moins indispensable. C'est elle qui va vous permettre de bien comprendre, de manière précise, le sens de l'intitulé et d'élaborer une problématique adaptée au sujet.

"Obéir à": se soumettre à, s'incliner devant; obéir n'est pas action mécanique, mais suppose que la volonté s'efface devant une puissance supérieure. "Pourquoi": pour quelles raisons, pour quels motifs ? Ce terme va nous engager dans une recherche causale. "Loi": Attention ! Ce concept est polysémique. Il détient plusieurs sens et vous ne devez en négliger aucun. * En philosophie des sciences: rapport invariable et nécessaire entre des phénomènes s'enchaînant selon un ordre invariable; image constante du phénomène instable; liaison entre deux phénomènes telle que si l'un est présent, l'autre suit toujours. Relation invariable de succession et de similitude.

* En morale: chez Kant, en particulier, principe universel valable pour la volonté de tout être raisonnable.

* En une signification politique: règle impérative émanant d'une autorité souveraine et destinée à régler et organiser une société donnée.

Quel est le sens de l'intitulé du sujet ? Pour quelles raisons se soumettre aux rapports invariables, constants et mesurables entre phénomènes (la loi relevant alors de la nécessité), mais aussi aux normes qui s'imposent à la conscience morale du sujet (il s'agit de l'obligation et non point de la nécessité à proprement parler) et, enfin, aux règles émanant du pouvoir politique, destinées à donner forme et consistance à une société donnée ? Pour quels motifs s'incliner devant les lois prises en cette triple acception ?

Dans quelle problématique sommes-nous engagés ici ? Si l'on obéit soit à l'ordre nécessaire des choses, soit aux règles morales ou politiques, ne cesse-t-on pas d'être libre, en ce sens que la spontanéité humaine, le libre élan se voient alors mis entre parenthèses ? N'y a-t-il pas une forme de liberté qui disparaît ? Peut-on à la fois obéir et être libre ? D'où la nécessité de répondre à la question: pourquoi obéir aux lois ? Et si la liberté idéale désignait une liberté sans contrainte ni obéissance ? Pourquoi faudrait-il alors obéir aux lois ? D'où le problème fondamental: la liberté désigne-t-elle une forme d'autonomie, une maîtrise rationnelle ou bien une spontanéité étrangère à toute obligation ou contrainte, un simple pouvoir d'agir à sa guise ?

Quel est l'enjeu de cet intitulé ? Selon la réponse posée, nous orienterons notre conduite différemment: s'il s'avère que nous devons obéir aux lois pour des raisons décisives, alors notre existence prendra une forme très particulière, découlant de ce poids fondamental.

« particulière, découlant de ce poids fondamental. Introduction • Pour quelles raisons et quels motifs se soumettre aux lois conçues en leur triple acception, comme rapportsinvariables et nécessaires entre des phénomènes, comme relations de succession et de similitude (lois envisagéescomme lois de la nature), comme principes universels valables pour la volonté de tout être raisonnable (normesmorales auxquelles on ne peut se soustraire) et, enfin, comme prescriptions promulguées par l'autorité souverained'un pays et dont la transgression est l'objet d'une poursuite (lois positives ou politiques) ? Notons qu'une partie decette question est en rapport avec la sphère de la nécessité (lois physiques) tandis que l'autre concerne l'obligationet les règles politiques (lois morales et civiles).

L'interrogation porte sur des domaines qui ne se recouvrentnullement.• Quelle problématique sera ici nôtre et sur quel problème pouvons-nous déboucher ? Obéir à l'ordre nécessaire deschoses ou bien aux règles morales et politiques, n'est-ce pas cesser d'être libres ? La spontanéité humaine n'est-ellepas alors mise entre parenthèses ? Pour quelles raisons, dès lors, obéir aux lois ? La liberté idéale n'est-elle pas uneliberté sans contrainte ni obéissance ? D'où le problème fondamental : la liberté désigne-t-elle une autonomie oubien une spontanéité étrangère à toute contrainte, un pouvoir d'agir à sa guise ?L'enjeu apparaît ici décisif : selon la réponse à la question posée, nous nous engagerons dans une orientation tout àfait différente et notre vie connaîtra une actualisation proche soit de la spontanéité, soit de la maîtrise rationnelle.Donc, notre engagement dans la vie se manifestera de manière non identique. Discussion A.

Pourquoi s'incliner devant les lois de la nature ? On ne peut vaincre la nature qu'en lui obéissant. Pourquoi m'inclinerais-je, tout d'abord, devant l'ordre de la nature ? Cette obéissance pourrait apparaître dénuée desens.

Ne suis-je pas, en effet, courbé alors devant un aveugle destin ? Cet ordre de la nature me résiste ; il paraîtfatal et opaque, comme si j'étais ainsi enchaîné et esclave.

Les phénomènes obéissent à des lois indépendantes denous, à d'inflexibles relations.

Le lien entre les phénomènes paraît ici impossible à rompre.

Pourquoi s'incliner devantun ordre contraignant qui m'enchaîne ? Tout ne se passe-t-il pas ici comme si un destin inexorable me courbait,comme si j'étais soumis à un fatum irrévocable ?Cette vision paraît toutefois aussi naïve qu'unilatérale : si le destin assujettit l'homme, la connaissance dudéterminisme et l'acceptation de ce dernier, le fait de s'incliner devant les lois de la nature, permettent de passerdans la sphère de la libération authentique.

Pourquoi s'incliner devant les lois de la nature ? Parce que laconnaissance de l'enchaînement causal nous délivre.

La liberté consiste à obéir aux lois.

Un des premiers, FrancisBacon (1561-1626) comprend que le but de la connaissance, c'est la maîtrise de la nature : on ne peut dominercette dernière qu'en se soumettant aux lois du réel.

« L'homme, interprète [...] de la nature, n'étend sesconnaissances et son action qu'à mesure qu'il découvre l'ordre naturel des choses, soit par l'observation, soit par laréflexion [...].

La science et la puissance humaine se correspondent dans tous les points et vont au même but ;c'est l'ignorance où nous sommes de la cause qui nous prive de l'effet ; car on ne peut vaincre la nature qu'en luiobéissant.

» (F.

Bacon, Novum Organum). On ne commandeà la nature qu'enlui obéissant.BACON (NovumOrganum) Les lois de la nature sont strictement déterminées.

Il n'estpas possible de les enfreindre.

Nous ne pouvons qu'y obéir.Cela ne signifie néanmoins pas que nous soyons soumis à lanature.

Le projet technique consiste à utiliser les lois de lanature pour notre utilité.

Ainsi, en obéissant aux lois de lanature, on peut la commander.

La liberté n'est pas dansl'absence de contrainte mais dans l'utilisation raisonnée deces contraintes. Ainsi, la science permet de prévoir et d'agir.

La connaissance des lois naturelles, loin d'enchaîner l'homme à undestin aveugle, le libère et permet l'action.Ces thèmes s'enracinent dans ce qu'on pourrait appeler, en s'inspirant de Hegel, une problématique de la « ruse ».L'homme, sans nullement transformer la contrainte des lois naturelles, est en mesure de ruser avec cette dernière,de laisser la nature s'user à son profit.

La force est ainsi attaquée par l'intelligence humaine qui canalise à son profitla légalité naturelle.

L'eau, le vent, sont utilisés pour accomplir quelque chose de tout différent de ce qu'ilsvoulaient.

« La large face de la force est attaquée par la pointe de la ruse.

» L'homme, rusé, s'adjoint la nature quiva donc représenter un moyen.En résumé, pourquoi obéir aux lois ? Pour les canaliser.

à notre profit, pour en faire l'instrument de notre action.Toute la modernité, depuis Bacon et Descartes, relève de cette approche, de cette notion d'une domination del'homme sur les choses.

Se rendre maîtres et possesseurs de la nature, obéir à la légalité pour maîtriser " ce quisemblait un opaque destin, tel est le vrai sens de la pratique humaine.

De Descartes, qui affirme que laconnaissance de la physique doit nous permettre de maîtriser la nature (Descartes, Discours de la méthode, sixièmepartie), jusqu'à Engels, pour qui la liberté est la nécessité comprise, le même thème revient : être libre, c'estaccepter l'ordre de la nature.

« La liberté n'est pas dans une indépendance rêvée à l'égard des lois de la nature,mais dans la connaissance de ces lois et dans la possibilité donnée par là même de les mettre en oeuvreméthodiquement pour des fins déterminées.

Cela est vrai aussi bien des lois de la nature extérieure que de celles qui. »

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