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Est-ce la nécessité qui pousse l'homme a travailler ?

Publié le 02/09/2005

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c) Mais la pénurie de la nature ne peut être définie indépendamment des besoins de l'homme. Elle leur est relative. Deuxième partie : Des besoins trop nombreux ? a) L'oisiveté de l'homme à l'état de nature, selon Rousseau, ne résulte pas que de la « fertilité naturelle » de la terre ; elle vient aussi de ce que ses désirs « ne passent pas ses besoins physiques » (Discours sur l'inégalité). L'accord immédiat de notre nature avec la nature supprime le travail. b) Ce qui nous conduit à travailler serait alors une inadéquation entre nous et la nature, qui s'élargit démesurément lorsque nous laissons nos besoins étendre leurs exigences. Les désirs insatiables de l'homme le poussent à travailler. L'homme est la victime de sa propre démesure : qu'il limite ses besoins, s'il veut moins travailler, à ceux qui sont naturels et nécessaires. En devenant maître de lui-même, l'homme s'épargnerait le souci de devenir maître de la nature. Cf.

Le travail ne doit pas être pensé dans l'horizon de la survie : par son travail, l'homme cultive et humanise la nature (Marx) et se cultive lui-même. Tel est le sens de la dialectique du maître et de l'esclave chez Hegel : le maître, c'est-à-dire celui qui jouit du travail d'autrui sans rien faire lui-même, est finalement le véritable esclave ; et l'esclave, qui apprend à se discipliner et acquiert patiemment' un savoir-faire, devient maître de lui comme de la nature. Alors qu'il était une contrainte subie et la marque de l'esclavage, le travail devient moteur de notre libération.

« « Il [l'animal] produit seulement ce dont il a immédiatement besoin pour lui oupour son petit ; il produit d'une façon unilatérale, tandis que l'homme produitd'une façon universelle ; il ne produit que sous l'empire du besoin physiqueimmédiat, tandis que l'homme produit même libéré du besoin physique et neproduit vraiment que lorsqu'il en est libéré.

[…] C'est précisément dans le fait d'élaborer le monde objectif quel'homme commence donc à faire réellement ses preuves d'être générique.Cette production est sa vie générique active.

Grâce à cette production, lanature apparaît comme son œuvre et sa réalité.

L'objet du travail est doncl'objectivation de la vie générique de l'homme : car celui-ci ne se double paslui-même d'une façon seulement intellectuelle, comme c'est le cas dans laconscience, mais activement, réellement, et il se contemple donc lui-mêmedans un monde qu'il a créé.

Donc, tandis que le travail aliéné arrache àl'homme l'objet de sa production, il lui arrache sa vie générique, sa véritableobjectivité générique, et il transforme l'avantage que l'homme a sur l'animal ence désavantage que son corps non organique, la nature, lui est dérobé. De même, en dégradant au rang de moyen l'activité propre, lalibre activité, le travail aliéné fait de la vie générique de l'homme le moyen deson existence physique.

» Marx , « Manuscrits de 1844 ». Dans le système capitaliste, l'ouvrier est privé de la propriété du produit de son travail.

Mais cette privation est l'expression d'une aliénation dans l'acte même de la production.

Le jeune Marx oppose ici le travail qui devrait être la réalisation de l'essence de l'homme au travail aliéné qui n'est plus qu'un moyen de satisfaire ses besoinsphysiques, et ramène l'homme au rang de l'animal. L'expression « être générique » est un terme philosophique, utilisé en particulier par Hegel.

Chaque hommeappartient au genre humain.

Le genre dépasse l'individu.

En tant qu'être « humain », chaque homme est donc lereprésentant du genre, qui dépasse son être individuel.

Le genre est l'universel qui dépasse l'individu particulier. Comment cet « être générique » peut-il se manifester ? Par la conscience que chacun a de son appartenance au genre.

Mais la conscience demeure subjective, intérieure à l'homme.

En produisant des œuvres et en transformant lanature, l'homme peut manifester « objectivement » cette humanité, à l'extérieur de lui-même.

Le monde créé parl'homme et la nature transformée par lui sont des miroirs où il se reconnaît en tant qu'homme.

Dans cetteproduction, ce n'est pas la satisfaction des besoins qui est le but.

A la différence de l'animal, l'homme ne produit passeulement pour satisfaire des besoins vitaux.

Marx dit même qu'il ne produit vraiment humainement qu'une fois le besoin vital satisfait.

L'individu qui ne travaille que pour manger ne manifeste pas son humanité par son travail. Or c'est précisément ce qui se produit dans le cas du travail aliéné.

Dans ce dernier, l'homme est privé du produit deson travail et le travail devient un moyen au lieu d'être une fin en lui-même. Il est possible de donner de ce texte deux interprétations assez différentes.

Soit on dira que l'aliénation du travail ason origine dans la propriété privée et donc que l'abolition de la propriété permettrait de dépasser l'aliénation dutravail.

Soit on conclura que l'aliénation caractérisera toujours le travail, puisque le travail n'est vraiment humainque débarrassé de la fonction de satisfaction des besoins. Ce qui peut pousser l'homme à travailler, dans ce cas, ce n'est plus du tout la manifestation joyeuse de sonindividualité et de son être générique, la contemplation de son essence humaine et sociale objectivée ; c'estsimplement la nécessité de survivre par le moyen d'une activité qu'il ne choisit pas.

Cette activité permet de «gagner de l'argent » pour satisfaire les besoins biologiques et sociaux, etc. conclusion « Le royaume de la liberté commence seulement là où on cesse de travailler par nécessité et opportunité imposée del'extérieur ».

Marx sait que cette nécessité extérieure qui nous pousse à travailler n'est pas que le produit d'unecertaine organisation sociale ; quelle que soit celle-ci, il restera toujours la contrainte qu'imposent les nécessaireséchanges de l'homme avec la nature.

On ne peut donc pas totalement surmonter les forces qui nous poussent àtravailler.

Mais il ne faudrait pas que la reconnaissance de ce fait conduise à « justifier » n'importe quel travail.. »

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