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NIETZSCHE: S'abstenir réciproquement d'offense

Publié le 27/02/2008

Extrait du document

nietzsche
S'abstenir réciproquement d'offense, de violence et de rapine, reconnaître la volonté d'autrui comme égale à la sienne, cela peut donner, grosso modo, une bonne règle de conduite entre les individus, pourvu que les conditions nécessaires soient réalisées (je veux dire l'analogie réelle des forces et des critères chez les individus et leur cohésion à l'intérieur d'un même corps social). Mais qu'on essaye d'étendre l'application de ce principe, voire d'en faire le principe fondamental de la société, et il se révélera pour ce qu'il est, la négation de la vie, un principe de dissolution et de décadence. Il faut aller ici jusqu'au tréfonds des choses et s'interdire toute faiblesse sentimentale : vivre, c'est essentiellement dépouiller, blesser, violenter le faible et l'étranger, l'opprimer, lui imposer durement ses formes propres, l'assimiler ou tout au moins (c'est la solution la plus douce) l'exploiter ; mais pourquoi employer toujours ces mots auxquels depuis longtemps s'attache un sens calomnieux  ? Le corps à l'intérieur duquel, comme il a été posé plus haut, les individus se traitent en égaux - c'est le cas dans toute aristocratie saine - est lui-même obligé s'il est vivant et non moribond, de faire contre d'autres corps ce que les individus dont il est composé s'abstiennent de se faire entre eux. Il sera nécessairement volonté de puissance incarnée, il voudra croître et s'étendre accaparer, conquérir la prépondérance, non pour je ne sais quelles raisons morales ou immorales, mais parce qu'il vit et que la vie précisément, est volonté de puissance.NIETZSCHE

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Analyse du texte:

 

          Pour comprendre ce texte, il faut se faire une idée de la façon dont Nietzsche conçoit la vie. Il l’identifie à son concept de « volonté de puissance «, la vie ne serait que volonté de puissance.

               La volonté de puissance n’est pas une volonté extérieure, par exemple, une volonté divine qui conduirait le monde. Elle est véritablement la vie en tant que telle. Toute volonté est volonté de puissance.

   Dans ce texte, Nietzsche s’en prend à l’égalité comme fondement de la société. Il s’acharne à montrer qu’un rapport égalitaire est contraire avec la vie. L’égalité conduit infailliblement à un affaiblissement de la vie, elle s’oppose à la pulsion vitale.

     Or, de l’opposition entre l’égalité et la vie, Nietzsche ne conclut pas qu’une morale doit la brider mais, au contraire, Nietzsche dans ce texte place plus haut la vie que la justice ou la morale.

 

nietzsche

« pas, selon Nietzsche, brider cette pulsion vitale car elle est ce quiprocure l'énergie.

C'est pourquoi il choisit les termes de « décadence »et de « décomposition ».

Une société qui mettrait l'égalité commefondement serait une société contre-nature selon lui.

Le corps social, àl'image du corps humain, peut se décomposer. d) Il faut bien comprendre enfin que la société contemporaine à Nietzsche n'applique pas réellement l'égalité, puisqu'il affirme qu'onverrait les conséquences de l'égalité si on appliquait ce principe. e) IIème partie : La vie comme volonté de puissance : « Il faut ici aller…la vie estvolonté de puissance » a) Nietzsche prétend dire les choses telles qu'elles sont.

Il faut voir la réalité en-deçà de tout « sentimentalisme » pour voir ce que la vieest réellement.

Contre toutes les règles de morale, Nietzsche affirme quela vie consiste à « dépouiller, blesser, subjuguer l'étranger et le faible, l'opprimer, lui imposer durement nos propres formes, l'incorporer et aumoins, au mieux, l'exploiter ».

L'étranger est celui qui est au-dehors ducorps politique.

Pour ne pas que la pulsion de domination ne s'exerce ausein d'une société ou d'un corps social, il faut qu'elle prenne pour objetquelque chose qui est en-dehors, en-dehors de la nation avec l'étranger,et en-dehors de l'élite social avec le pauvre.

Il va sans dire que cetteaffirmation est choquante.

Pour exister, il faut imposer sa forme, c'est-à-dire sa culture, exister c'est abaisser l'autre.b) Or, Nietzsche a conscience que les termes qu'il emploie connotentune violence, une barbarie insupportable.

A cela, il oppose la réalité.c) Pour que dans un corps politique ou social règne l'égalité entre les individus, il est nécessaire que la domination s'exprime contre d'autrespeuples.

Il est indubitable qu'historiquement cela a été le cas pourl'Antiquité.

Selon Nietzsche, l'égalité des citoyens n'était possible queparce qu'il y avait des esclaves sur lesquels ils déversaient leur pulsionde domination.d) Nietzsche en vient par la suite à préciser la volonté de puissance quianime tout corps vivant et aussi tout corps social.

Cela consiste en unevolonté de « grandir, occuper de plus en plus d'espace, accaparer,devenir prépondérant ».

La volonté de puissance est un désir decroissance qui rencontre infailliblement l'autre et qui ne peut s'auto-limiter sans perdre la vie. Ce n'est pas une méchanceté naturelle de l'homme que Nietzsche pense mais un désir que l'on ne peut et ne doitpas contrer.

III jusqu'à la fin : la critique de l'utopie égalitaire.

a) Nietzsche critique par la suite l'utopie socialiste très prégnante à son époque ; il écrit en effet « à l'heure actuelle on rêve avec enthousiasme, et même en leur prêtant un déguisement scientifique,d'états futurs de la société d'où aura disparu tout « caractèred'exploitation » ».

Le déguisement scientifique réfère sans doute aumarxisme.

L'utopie communiste s'oppose, selon Nietzsche, à la vie, ellene peut être qu'un squelette sans vie, c'est-à-dire sans passion.

Sil'égalité peut régner dans un état ce n'est que s'il a un ennemiextérieur, c'est cet ennemi extérieur qu'il faut dominer qui donne la vieau corps politique. b) De cela, Nietzsche conclut que l'exploitation sera une constante indépassable et qu'il est inenvisageable qu'une société d'hommes égauxexiste sans quelque individus extérieurs à cette société considérés parces hommes comme des être inférieurs.

L'infériorisation de l'autre estce qui, selon Nietzsche, permet de cimenter des rapports sociaux. c) Nietzsche oppose à l'utopie socialiste l'honnêteté de la reconnaissance que la réalité répond à un besoin vital. Conclusion : Il faut reconnaître à Nietzsche que l'histoire présente des exemples quiconfirment son idée.

Si l'on prend pour exemple le monde actuel, il estindéniable que tout corps social a tendance à se fonder sur l'expulsion del'autre.

Le rapport entre identité et expulsion est peut-être un traitfondamental de la nature humaine.

Néanmoins, si la reconnaissance d'unevolonté de puissance est nécessaire, faut-il abandonner l'idée d'une. »

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