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Nietzsche: un bouleversement radical des valeurs

Publié le 20/04/2004

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nietzsche
Mais ne devrions-nous pas aujourd'hui sentir enfin la nécessité de procéder à un bouleversement radical des valeurs grâce à un nouveau retour sur nous-mêmes, à un approfondissement nouveau de l'homme? Ne sommes-nous pas arrivés au seuil d'une nouvelle période que l'on pourrait, négativement d'abord, qualifier d'extra-morale, puisque chez nous au mois, immoralistes, on commence à soupçonner que la valeur décisive d'un acte réside justement dans ce qu'il a de non-intentionnel, et que tout ce qu'il a d'intentionnel, tout ce qui peut être vu pu su, tout ce qu'il a de conscient, fait encore partie de sa surface et de son épiderme, lequel, comme tout épiderme, trahit quelque chose, mais dissimule plus encore. Bref, nous voyons que l'intention n'est qu'un signe et un symptôme qui a besoin d'être interprété, un signe qui est chargé de trop de significations pour en avoir une à lui seul. Nous croyons que la morale, telle qu'on l'a jusqu'à présent conçue, la morale des intentions, a été un préjugé, un jugement hâtif et provisoire à mettre peut-être au rang de l'astrologie et de l'alchimie, une chose en tout cas qui devra être dépassée. Nietzsche
nietzsche

« interrogeant le sujet, ce qu'il en déclare, cad ses intentions.

Le sujet dira pourquoi il a fait ceci ou cela.L'autre approche est celle qui s'efforce d'aller au-delà de la surface des choses (ou des gens), et du mêmecoup s'efforce d'atteindre la réalité.

Dans cette démarche, on ne s'intéresse pas à ce que l'on saitspontanément, à ce qu'on voit.

ON cherche à aller au-delà des déclarations, vers ce qui est non-intentionnel.Nietzsche distingue le superficiel du profond, le conscient de l'inconscient.

C'est le profond qui doit donnerson sens au superficiel, c'est (comme dans une démarche de type psychanalytique nécessitantl'interprétation) l'inconscient qui doit expliquer le conscient.

Le passage de l'un à l'autre suppose un langage,dont le déchiffrement (« l'interprétation ») s'impose.

D'où les termes de « signe », de « signification »,d'interprétation.

Au passage, Nietzsche indique combien le profond est « chargé de significations »,nombreuses & complexes –et suggère que ce qui vient simplement à la surface, sous forme de l'intentionunique, marque la multiplicité des significations.

3) Aussi faut-il dépasser la « morale des intentions », qui est celle qui a prévalu jusqu'alors.

Ce quiapparaissait autrement comme vérité n'est en réalité que « préjugé ».

Ce qui apparaissait fondé est hâtif, cequi apparaissait définitif est en réalité provisoire.

On voit l'importance du renversement qui est en jeu. Au sens philosophique, il s'agit bien d'un dépassement où l'idée d'une morale est conservée, mais où lefondement même de cette morale est annulé.

Et c'est bien d'une position philosophique, presquescientifique, qu'il s'agit, qui annule les vieilleries de l'astrologie et de l'alchimie, qui permet de passer dupréjugé au savoir. Intérêt du texte. L'intérêt du texte est de présenter, en un élan particulièrement lyrique, l'intuition de Nietzsche : aux tempsnouveaux, une nouvelle morale.On y trouve ainsi une critique de la morale kantienne, qui est une morale de l'intention où seul compte « labonne volonté ».Mais, même si la démarche philosophique est bien de mettre en doute les notions transmises par la tradition,il n'en reste pas moins que la philosophie ne peut se contenter de briser les idoles.

On peut annoncer letemps de la transmutation de toutes les valeurs ; encore faut-il pouvoir proposer de nouvelles tables. Conclusion. C'est la dimension critique du texte qui en fait son intérêt.

Reste que le dépassement de l'homme parl'homme que propose Nietzsche relève plus de l'intention généreuse que d'une possibilité effective. NIETZSCHE (Friedrich-Wilhelm). Né à Rocken en 1844, mort à Weimar en 1900. Il fit ses études à l'école de Pforta, puis, renonçant à la carrière ecclésiastique, il les termina aux Universités deBonn et de Leipzig.

La lecture de Schopenhauer et la rencontre avec Wagner sont les événements capitaux decette période.

En 1868, Nietzsche est nommé professeur de philologie grecque à l'Université de Bâle ; il conserva ceposte jusqu'en 1878, date à laquelle il fut mis en congé définitif pour raisons de santé.

Commence alors la série desvoyages de Nietzsche en Italie : Gênes, l'Engadine, Rapollo, Nice, la Sicile, Rome, Venise, lisant Empédocle, jouantChopin et Rossini.

Il découvrit Stendhal et Bizet.

Il passe les mois d'été à Sils-Maria, dans une petite chambre, faceà la montagne.

C'est à Turin, en janvier 1889, qu'il fut terrassé dans la rue par une crise de démence, probablementd'origine syphilitique, et qui se termina par la paralysie générale.

Ramené à Bâle, Nietzsche dut être interné quelquetemps dans une maison de santé ; puis, sa soeur l'accueillit auprès d'elle, à Weimar, où il mourut le 25 août 1900.

Laphilosophie de Nietzsche se caractérise par un amour passionné de la vie.

Ses premiers écrits concernent l'Art ;reprenant la terminologie de Schopenhauer, volonté et représentation, 'Nietzsche distingue l'art dionysien (musique): c'est l'exaltation tragique de la vie, l'état où l'homme a tendance à se confondre dans le monde ; et l'art apollinien(arts plastiques) : le principe apollinien est le principe contemplatif.

Le rêve apollinien s'oppose à l'ivressedionysiaque.

C'est dans le drame wagnérien que Nietzsche voit la réconciliation de ces deux principes.

Nietzsche faitla critique de la Connaissance et de l'Histoire.

Si la durée du monde n'a pas de terme, la nature cosmique ethumaine, cependant, ne varie pas, et les combinaisons qui constituent le monde sont limitées.

La vie que nousvivons, nous devons la revivre plusieurs fois.

La doctrine nietzschéenne de l'éternité est un éternel retour del'identique, qui surmonte la temporalité du temps.

Midi est l'instant éternel où le temps, arrêté, devient éternité.. »

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