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NIETZSCHE: No future !

Publié le 30/03/2009

Extrait du document

nietzsche
L'histoire est en second lieu le bien de l'homme qui veut conserver et vénérer le passé, de celui qui jette un regard fidèle et aimant vers ses origines, vers le monde où il a grandi ; par cette piété il s'acquitte en quelque sorte de sa dette de reconnaissance envers le passé. Entretenir d'une main pieuse, au profit de ceux qui viendront après lui, ce qui a toujours été, les conditions dans lesquelles il est né, c'est sa façon de servir la vie. La possession du bric-à-brac des ancêtres change de sens dans une âme ainsi faite ; car elle en est à son tour possédée. Tout ce qui est menu, borné, vermoulu, acquiert une importance, du fait que l'âme conservatrice et pieuse de l'historien traditionaliste se transporte dans ces objets et s'y installe un nid douillet. L'histoire de sa ville devient sa propre histoire ; la muraille, la poterne, l'ordonnance municipale, la fête populaire sont comme le mémorial illustré de sa jeunesse ; il s'y retrouve avec sa vigueur, son ardeur au travail, son plaisir, sa sagesse, sa folie et ses excès. On vivait bien ici, se dit-il, et puisqu'on y vit encore bien, on y vivra bien encore plus tard ; nous sommes tenaces et on ne nous brisera pas en une nuit. Par ce « nous » il dépasse la vie individuelle, éphémère et fantasque, il s'identifie au génie familier de sa maison, de sa famille, de sa ville. Et parfois, au-delà des espaces ténébreux et confus des siècles il salue l'âme de son peuple en qui il reconnaît sa propre âme [...]. Comment l'histoire servirait-elle mieux la vie qu'en attachant fortement à leur pays natal et à leurs coutumes locales des populations moins favorisées que d'autres, en les fixant et en les détournant d'aller errer à l'étranger en quête du mieux qu'il leur faudra disputer à d'autres ? Ce qui semble river l'individu à ses compagnons et à son milieu, à l'habitude d'une vie pénible, à telle crête montagneuse dénudée, semble parfois de l'entêtement et de l'inintelligence, mais c'est l'inintelligence la plus salutaire et la plus profitable à la communauté. C'est ce que chacun sait pour peu qu'il ait pris conscience des conséquences redoutables que peut entraîner ce goût de l'émigration aventureuse qui saisit parfois des populations entières, ou s'il peut observer de près l'état d'une nation qui a perdu la piété envers son passé et que son goût cosmopolite condamne à changer toujours et à chercher sans cesse du nouveau et toujours du nouveau. Le sentiment de profond bien-être que l'arbre sent monter de ses racines, le plaisir de savoir qu'on n'est pas un être purement arbitraire et fortuit, mais qu'on est issu de tout un passé dont on est l'héritier, la fleur et le fruit et qu'on est de ce fait excusé, voire justifié d'être celui qu'on est, voilà ce que l'on peut appeler de nos jours le véritable sens historique.NIETZSCHE

Le texte de Nietzsche tiré de la seconde Considérations inactuelles, § 3, se comprend dans une critique de l’auteur de l’esprit et de la valorisation des études historiques. Ainsi, si l’histoire est au service de la vie, il est nécessaire pour Nietzsche de voir que trop d’histoire tue la vie. Dès lors il distingue trois types d’histoire : l’histoire monumentale comme activité et aspiration, l’histoire du point de vue antiquaire comme conservation et vénération et finalement critique en raison de la souffrance de l’homme et de son besoin de délivrance. Il s’agit de trois rapports à l’histoire. Ainsi notre texte s’intègre dans ce second moment et entendant étudier la seconde forme historique. Le mouvement argumentatif du texte apparaît alors clair : la définition de cette histoire du point de vue antiquaire (du début du texte à « l'historien traditionaliste se transporte dans ces objets et s'y installe un nid douillet «), la transcendance du « je « en « nous « (de « L'histoire de sa ville devient sa propre histoire « à « au-delà des espaces ténébreux et confus des siècles il salue l'âme de son peuple en qui il reconnaît sa propre âme [...]. «) et enfin le rapport de l’histoire au service de la vie (de « Comment l'histoire servirait-elle mieux la vie qu'en attachant fortement à leur pays natal et à leurs coutumes locales des populations « à « la fleur et le fruit et qu'on est de ce fait excusé, voire justifié d'être celui qu'on est, voilà ce que l'on peut appeler de nos jours le véritable sens historique «).

nietzsche

« divinité.

L'office est en somme religieux.

Le passé est sacré, pour servir la vie il doit essayer de conserver le mondeet les valeurs, l'histoire telles qu'elles étaient quand il est naît.

C'est un gage de sûreté vu qu'il a pu vivre jusque là,comme un gage de bonne facture.c) C'est en ce sens alors que le fétichisme peut se comprendre du « bric-à-brac des ancêtres ».

En effet, il s'agitpas simplement d'objets ou de choses vieillies mais bien d'une identité, d'un pouvoir sain et sacré.

Il s'agit alors dereliques.

C'est pourquoi l'on peut comprendre la possession qu'elles entrainent.

Leurs possesseurs se sent investid'une mission.

L'homme ou plus exactement l'historien, qui fait ici son apparition, est bien qualifié de traditionnaliste,c'est-à-dire attaché aux valeurs et aux coutumes courantes héritées des anciens, le temps apparaissant commegage de sûreté et de valeur.

Son âme alors voyage à travers le temps.

Il est d'ici et d'ailleurs, de maintenant etd'avant.

Il garde le lien du temps.

Son âme est alors investi de ce passé qu'il s'approprie.

Transition : Ainsi cette vénération, cette sacralisation du passé est conçue comme une piété.

Le passé est compris commeprésent et doit être honorer et conserver en vue du futur.

Il est saint et gage de vie.

Dès lors l'historien antiquairetranscendante par la possession son « je » en « nous ».

II – La transcendance du « je » en « nous » a) Dès lors le présent se comprend alors au carrefour des deux autres temps.

Le présent conjugue avec lui le passéet le futur.

L'historien est alors possédé.

Il fait parti d'un tout qui exprime son individualité.

Il y a alorstranscendance du « je » en « nous » ou plus exactement, le « je » est investi du « nous ».

C'est ainsi que l'on peutcomprendre l'exemple de l'histoire de la ville qui n'est pas son histoire mais en tant que partie et résident ici, elle luiappartient, il en fait parti.

Il se sent alors le gardien de cette mémoire.

Il est lui histoire.b) Fort de ce passé, le présent est grossi et prend alors sens en vue de l'avenir.

Cette histoire et ses fondementsont survécus jusqu'ici, cela montre qu'il y a une valeur, une ténacité de la vie ici présente.

On peut alors pensé quecette vie se poursuivra.

Le passé développe alors cet effort à la vie.

Les lieux chargés d'histoire sont alors descures du jouvence et des hymnes à la vie.

L'histoire et le passé apparaît alors comme gage de vie et de survie.

Lediscours fictif mis en place par Nietzsche montre bien ce passage à l'anonymat du « je ».

Le « on » est déjà unemarque d'indifférenciation.

Le « nous » est alors une assimilation.c) Tout se passé est alors cristallisé en une individualité.

Il est incarnation du passé.

Il est alors un ancien, unvénérable.

Une source de sagesse et de vie.

Cette transcendance peut marquer alors différent degré dansl'assimilation dont le plus grand est le nationalisme supposant un esprit d'un peuple (folkgeist).

D'une certainemanière il s'agit d'une individualité trans-individuelle, c'est-à-dire d'une unité de vie et de sens ce développant àtravers l'histoire dont les individus seuls ne sont simplement que des déterminations.

Dès lors se comprend aussi lesidées de fierté nationale ou d'attachement au terroir comme terre des ancêtres etc.

Transition : Ainsi l'âme possédée ne tire plus sa valeur de son individualité mais justement de cette trans-individualité.

Latranscendance du « je » en « nous » est la marque de l'assimilation de l'histoire commune comme histoirepersonnelle.

Ainsi si elle est signe de vie et de vitalité est-elle au service de la vie.

III – L'histoire au service de la vie a) Ainsi la question que pose Nietzsche est alors rhétorique.

L'histoire sert la vie, elle est une ruse de la vie d'unecertaine manière.

La vénération et la conservation du passé se transcendant d'un passé collectif à un passé pensécomme individuel est alors un attachement à la vie.

La vie se sert de l'histoire par un enracinement de l'individu à lacollectivité.

Elle crée des liens entre les individus par des coutumes et une histoire commune à fin de favoriser leurconcentration mais surtout leur stabilité.

L'histoire permet de penser le présent à l'aune du passé comme plaisant.

Sile passé et le présent existe alors un futur est envisageable sans nécessairement partir voir ailleurs si de meilleuresconditions sont disponibles.

Si ce lieu a pu supporter la vie décemment, alors il continuera à pouvoir le faire.

Et c'estencore ce qui semble marquer la stabilité et éviter les conflits (« disputer à d'autres »).b) C'est ce qui explique pourquoi nous avons un attrait pour notre pays ou notre lieu que nous reconnaissonscomme supérieur le plus souvent.

Dès lors, par comparaison nous ne comprenons pas pourquoi certains continuent àvivre si pauvrement ou chichement dans un milieu hostile alors qu'un paradis semble s'offrir à eux plus loin.

La terredes anciens, celle de l'histoire commune est alors investi d'une valeur sacré.

D'une certaine manière cette histoire,ce passé, forment une habitude qui permet de dépasser la pénibilité.

D'une autre manière, si la vie a été possibleavant, elle l'est encore maintenant, et elle le sera plus tard.

Le passé est alors un encourage pour l'avenir.L'incertitude du support de la vie est inexistant.

Il y a une familiarité.c) Le passé est alors gage de stabilité.

Le désir du voyage n'existe pas alors.

Dès los l'image de l'arbre est tout àfait saisissante.

Les racines sont le passé, le tronc et les ramifications, les branches sont le présent, et les futursbourgeons sont le futur.

L'arbre a grandi, il n'en n'est pas à sa première floraison.

Il est apte à apporter la vie et àsurvivre.

Chaque individu est alors investi et gardien sacré du passé.

Il synthétise le passé en lui dont il est uneexpression.

Il a alors un sens et une mission permet et propager cette histoire, cette vie.

C'est pourquoi il y a un« plaisir » pris à cette histoire.

Elle nous montre la non vacuité de notre être.

Elle nous offre des réponses à lanécessité de notre existence, nous fournit des valeurs, un passé, un but, une existence : un sens.. »

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