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Nietzsche: Le poids le plus lourd

Publié le 21/04/2005

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nietzsche
Le poids le plus lourd. - Et si, un jour ou une nuit, un démon venait se glisser dans ta suprême solitude et te disait : « Cette existence, telle que tu la mènes, et l'as menée jusqu'ici, il te faudra la recommencer et la recommencer sans cesse ; sans rien de nouveau ; tout au contraire ! La moindre douleur, le moindre plaisir, la moindre pensée, le moindre soupir, tout de ta vie reviendra encore, tout ce qu'il y a en elle d'indiciblement grand et d'indiciblement petit, tout reviendra, et reviendra dans le même ordre, suivant la même impitoyable succession,... cette araignée reviendra aussi, ce clair de lune entre les arbres, et cet instant, et moi aussi ! L'éternel sablier de la vie sera retourné sans répit, et toi avec, poussière infime des poussières ! »... Ne te jetterais-tu pas à terre, grinçant des dents et maudissant ce démon ? A moins que tu n'aies déjà vécu un instant prodigieux où tu lui répondrais : « Tu es un dieu ; je n'ai jamais ouï e parole aussi divine ! » Si cette pensée prenait barre sur toi, elle te transformerait peut-être, et peut-être t'anéantirait ; tu te demanderais à propos de tout : « Veux-tu cela ? le reveux-tu ? une fois ? toujours ? à l'infini ? » et cette question pèserait sur toi d'un poids décisif et terrible ! Ou alors, ah ! comme il faudrait que tu t'aimes toi-même et que tu aimes la vie pour ne plus désirer autre chose que cette suprême et éternelle confirmation ! Nietzsche
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« nietzschéisme, le thème du surhomme et de l'éternel retour sont étroitement liés.

Le surhomme c'est avanttout l'homme qui serait capable de regarder en face l'éternel retour, de dire au démon qui le lui a révélé : «Tu es un dieu… ». Qu'est-ce que le Surhomme ? Le Surhomme est une forme d'humanité supérieure qui laisse parler en lui la totalité des instincts, etprécisément ceux-là mêmes que la Culture christianisée a étouffés parce qu'ils étaient des formes de lavolonté de puissance, « ce qu'il y a de pire » en l'homme : égoïsme, instinct de domination, sexualité.

Mais ilconvient ici de souligner un point important.

L'homme est de toute façon un être de culture.

Il n'est donc enaucun cas possible de retourner au moment où les Barbares étaient encore indemnes des effets de lavolonté de puissance de leurs esclaves, moment fondateur de la culture.

Les instincts doivent être libéréspour être spiritualisés : « L'homme supérieur serait celui qui aurait la plus grande multiplicité d'instincts, aussiintenses qu'on peut les tolérer.

En effet, où la plante humaine se montre vigoureuse, on trouve les instinctspuissamment en lutte les uns contre les autres...

mais dominés.

» Ce surhomme parvient à la connaissancevéridique de l'humanité, qui est la connaissance « tragique » qui a été décrite précédemment.

Il se réalisedans les seules issues que Nietzsche a réservées : celle de l'art, qui est une fiction connue comme telle, oucelle de la connaissance intellectuelle.

Il réalise ainsi le sens de l'humanité même, car il est celui qui adhère àla doctrine de l'Éternel Retour et qui donc est le sommet de la volonté de puissance. « … Cette pensée te transformerait…le plus lord sur ton agir !… » Le thème de l'éternel retour est fondamentalement un thème éthique.

Même si la répétition cyclique n'estqu'une possibilité, une simple hypothèse non prouvée, « sa seule pensée pourra nous transformer » comme lacroyance à l'enfer agissait profondément sur les hommes du moyen âge.

Mais tandis que le mythe de l'enfernous invitait à confronter sans cesse nos actes à la loi extérieure au nom de laquelle nous serions jugés, àvérifier dans la crainte et le tremblement la conformité de notre existence au diktat d'une volonté étrangère,l'hypothèse de l'éternel retour nous demande seulement de nous confronter nous-mêmes à nous-mêmes, desavoir ce que nous voulons de notre volonté la plus profonde, de « vivre de telle sorte que nous voudrionsrevivre de même et ainsi de suite jusqu'en éternité » (« Vdp », II, $245).

On pourrait exprimer en ces termesle commandement unique de l'éthique nietzschéenne : Agis toujours de telle sorte que tu acceptes le retouréternel des actes que tu as, dans cette vie, jugé bon accomplir.

Morale « immoraliste » puisqu'il n'y a iciaucune obligation transcendante, puisque la morale de NIETZSCHE nous dit seulement : « Deviens ce que tues », morale extrêmement rigoureuse puisque poser un acte c'est le poser pour toujours, la croyance àl'éternel retour donnant à cette vie éphémère une terrible gravité.

Le mythe de l'éternel retour sert de pierrede touche, d'épreuve inexorable à l'immanence du vouloir : « Si dans tout ce que tu veux faire tucommences par te demander : est-il sûr que je veuille le faire un nombre infini de fois ? Ce sera pour toi lecentre de gravité le plus solide.

» L'éternel retour n'est qu'accessoirement chez Nietzsche un thème cosmologique.

C'est pourquoi il est futilede chercher à le réfuter comme si c'était une affirmation scientifique.

Cette hypothèse doit être considéréplutôt comme propre à changer mon attitude à l'égard de la vie.

C'est donc un thème éthique.

L'éternelretour est l'équivalent d'une sanction éternelle, une sanction immanente.

Il confère à chacun de mes actesle sérieux de l'éternité..

c'est également un thème mystique.

L'éternel retour est la confirmation éternelle decette vie présente.

NIETZSCHE se veut pieux devant le Dieu de la vie.

L'éternel retour est unepropédeutique à l'adoration inconditionnelle de cette présente vie..

Le nietzschéisme est un panthéismemystique.Adoration de la vie à travers ses énigmes et ses souffrances, la philosophie tragique de NIETZSCHE est unephilosophie de la joie. NIETZSCHE (Friedrich-Wilhelm). Né à Rocken en 1844, mort à Weimar en 1900. Il fit ses études à l'école de Pforta, puis, renonçant à la carrière ecclésiastique, il les termina aux Universités deBonn et de Leipzig.

La lecture de Schopenhauer et la rencontre avec Wagner sont les événements capitaux decette période.

En 1868, Nietzsche est nommé professeur de philologie grecque à l'Université de Bâle ; il conserva ceposte jusqu'en 1878, date à laquelle il fut mis en congé définitif pour raisons de santé.

Commence alors la série des. »

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