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Au nom de quoi rend-on la justice ?

Publié le 26/01/2004

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justice
Du Contrat social, I, 3).        c. La Bible évoque aussi la préhistoire du droit, avec la loi du Talion : « Oeil pour oeil, dent pour dent » (Exode, 21, 23-25). Cette loi figure encore ce côté d'une justice personnelle, de la vengeance sans limite, où à un mal doit répondre un autre mal. Il y a toujours ici deux côtés qui s'affrontent, sans un tiers, sans un médiateur. Etant donné que nul ne peut faire justice soi-même, les hommes ont besoin d'une justice impartial extérieure aux parties.    II. Pour une justice sociale        a. L'égalité, les inégalités, la justice sociale sont à l'origine d'interrogations, de constats et d'exigences qui s'inscrivent dans une longue tradition de pensée. Le débat sur le juste a eu pour cadre premier la cité antique.

     La justice se présente d’abord à la lumière de son contraire, l’injustice. En effet, entre serments trahis, partages inégaux, punitions injustifiées, on comprend quel peut être un sentiment d’injustice. Ainsi des inégalités, des excès de certains sur d’autres, naît le sens de la justice. Et la justice doit être une réponse raisonnée à ce qui est mal, puisque la vengeance ne peut résoudre les conflits qui perdurent entre les hommes. De plus, la justice doit savoir se pencher sur les inégalités naturelles, dans la mesure où par nature il y aura toujours un homme plus fort capable d’asservir un homme plus faible. Dès lors la raison devra s’entretenir sur ce qui est juste, et être capable de résoudre des conflits de manière impartiale, c’est-à-dire sans porter de jugement à la lumière d’une opinion subjective. La justice peut-elle en ce sens s’intégrer en chacun, et paraître pour tous absolument équitable ?        

justice

« de différence.

C'est lui qui organise les inégalités économiques de la façon la plus juste.

Autrement dit, l'État tented'agir sur les inégalités économiques, autant que cela ne remet pas en cause la liberté et l'égalité des chances.Rawls en vient à dire qu'il y aura des inégalités justes et des inégalités injustes.

Les inégalités justes sont celles qui bénéficient aux plus mal lotis.

Par là, Rawls interdit que l'on puisse sacrifier le bien-être de certains pour le bien commun.

On ne tolérera d'augmenter le bien-être des plus riches que si celui des plus défavorisés s'accroîtégalement.Ainsi la justice ne produit pas à proprement parler des inégalités, elle en autorise certaines, qui de ce fait doiventêtre reconnues justes.Du même coup, Rawls résout le problème du mérite.

Le mérite a une signification morale, aussi il n'y a aucun sens à dire que l'on mérite la position sociale que l'on occupe.

En revanche, il est juste que les talents soient récompensés,qu'ils viennent de la nature et/ou de la société.

Le salaire, de ce point de vue-là, ne sanctionne pas.

un quelconquemérite, mais des compétences.

Enfin, les plus talentueux peuvent tirer avantage de leur situation, mais à conditionque ce soit au bénéfice des plus mal lotis.

Par leur capacité, ils sont susceptibles de produire des richesses quipourront profiter aux plus démunis.

Voilà résumé le modèle d'une justice solidaire. Pour finir, il apparaît que la justice peut être inégalitaire, mais encore qu'elle doit l'être jusqu'à un certain point.

Unesociété juste se doit de tenir compte de l'avis de ses membres.

On ne conçoit plus aujourd'hui, dans nosdémocraties modernes, l'existence d'une justice idéale et parfaite, coupée de la volonté du peuple.

L'égalitarismesystématique a été le discours de quelques grandes utopies qui ont raisonné sur une idée a priori de la justice.Une société rigoureusement égalitariste ne recevra jamais l'adhésion de tous.

La justice nous porte indéniablement àexiger l'égalité avec les autres, mais il y a un seuil au-delà duquel trop d'égalité n'est plus supportable.

Nonseulement cela limiterait notre liberté, mais surtout nous n'acceptons pas d'être traités sur un pied d'égalité avecceux qui valent moins que nous, ceux qui travaillent moins, ceux qui sont moins efficaces, etc.

La justice n'a riend'incompatible avec un certain degré d'inégalité.

Une société n'est pas plus juste qu'une autre sous prétexte qu'elleest plus égalitaire.

Selon Rawls , pour les membres d'une société, placés sous un «voile d' ignorance », c'est-à-dire ne connaissant pas la situation qu'ils occuperont au sein du tissu social, des inégalités sont acceptables, si ellespermettent d'améliorer le sort des plus défavorisés.Pour autant nous ne sommes pas reconduits au point de vue méritocratique, car les inégalités ne sont pas justifiéespar le mérite, mais par le droit pour chacun de développer ses capacités, et de les voir reconnues à leur justevaleur, dans la mesure où les talents de tous profitent à la communauté, et plus particulièrement aux plus mal lotis.La devise de la République française, Liberté, Égalité, Fraternité, se voit éclairée d'un nouveau jour.

Liberté etégalité forment les deux principes de la justice politique.

La justice distributive reposerait, quant à elle, sur lafraternité, plus que sur l'égalité.

La fraternité républicaine devenant solidarité économique.

III.

justice et droits a. Si l'on interroge les philosophes et les moralistes, et aussi l'homme profane, le droit est l'objet de la justice, vertu qui consiste à rendre à chacun le sien.

Cette acception du mot « droit », qui aboutit à une assimilation dudroit à la justice, est légitime, d'autant plus qu'elle peut se prévaloir d'un large usage.

Cependant, pour les juristes,le droit est, en premier lieu, la règle de droit (du bas latin « directum »), c'est-à-dire une norme d'un certain typevenant régir le comportement des hommes en société.

D'autre part, on distingue, depuis l'Antiquité, entre le droit ditpositif, qui est la règle édictée par l'autorité compétente, et le droit dit naturel, qui est inscrit dans la nature del'homme, indépendamment de toute intervention d'une règle positive.

Enfin, sous un autre aspect, on distingue entrele droit dit objectif, qui est la règle de droit dont il vient d'être parlé, et le droit dit subjectif, qui est la prérogativeconférée à une personne par le droit objectif.

b.

la justice s'affirme à la lumière des droits bafoués.

Et la règle qui symbolise le droit, du fait de sa position éminente et de sa présence effective, est la loi.

Ainsi les lois juridiques sont des obligations relatives aux relationsdes hommes entre eux, de caractère général (valables pour un ensemble de cas) et abstrait (elles ne tiennent pascompte de toutes les circonstances particulières qui peuvent accompagner le cas).

Et la loi aussi se définit parrapport à sa source, c'est-à-dire à l'organe ou autorité qui a le pouvoir de l'édicter.

Le système juridique prévoitaussi par le moyen des lois une échelle de sanctions : c'est le droit pénal.

On peut remarquer avec Kant que la sanction protège la liberté, dans la mesure où le délit ou le crime sont un obstacle à la liberté des autres (cf.Métaphysique des mœurs, « Doctrine du droit »).

Que fait la justice, pour ainsi dire, si ce n'est rendre compte desdroits de chacun en instituant des peines à l'encontre de ceux qui désobéissent aux règles ? Conclusion. »

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