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Les nombres gouvernent-ils le monde ?

Publié le 27/02/2004

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Le médecin compte les pulsations du coeur de son malade afin de suivre l'évolution du mal; le botaniste compte le nombre de pétales ou d'étamines des fleurs pour aboutir à la classification naturelle. Chacun connaît l'importance de la mesure dans les sciences physiques, et la mesure s'exprime par des nombres.
Le mot nombre a un autre sens.
Dans le Livre de la Sagesse on lit : "Dieu a tout réglé avec mesure, avec nombre et avec poids." On peut traduire que le Créateur a mis en toutes choses de l'ordre, de la proportion, de l'harmonie.Dans ce cas, les nombres gouvernent le monde signifierait que ce dernier est régi par des lois exprimant des rapports simples. On prête à Platon le mot : "Dieu construit tout géométriquement". Apparemment, les figures géométriques semblent être l'oeuvre de l'esprit, mais sous les apparences, on retrouve dans tout la géométrie et les nombres.C'est d'abord l'astronomie qui a donné aux premiers observateurs l'idée du "pangéométrisme du monde". Les astres se déplacent suivant des courbes régulières que les premiers astronomes croyaient des circonférences.
  • I) Les nombres gouvernent le monde.
a) Comme la réalité, le nombre contient en sa racine une opposition. b) Les nombres permettent de traduire l'harmonie du réel. c) Il existe une unité primordiale.
  • II) Les nombres ne gouvernent pas le monde.
a) Les nombres ne sont que des symboles. b) La réalité se dérobe à la belle harmonie des nombres. c) Les nombres n'expliquent pas le tout de la rélité.
.../...

« aujourd'hui que ces courbes ne sont pas des circonférences mais des ellipses et les rapports qui définissent cesdernières sont précis et simples.Déjà, au temps de Pythagore, on avait remarqué que l'harmonie musicale dépend essentiellement du nombre.Galilée découvrit que la durée des oscillations du pendule est en raison directe de la racine carrée de sa longueur.

Ilformula aussi que la vitesse des corps en chute libre est proportionnelle au temps de chute et les espacesparcourus proportionnels au carré des temps de chute.La chimie fournit plusieurs exemples confirmant la théorie platonicienne des nombres, comme la loi des proportionsdéfinies de Proust, ou celle des proportions multiples de Dalton.De nos jours, la physique de l'atome fournit une nouvelle illustration de l'importance du nombre dans la constitutionde la matière.

Si la théorie électronique est vraie, les corps simples de jadis se décomposent en corpusculesélémentaires, identiques entre eux, que l'on retrouve dans tous les corps.

Les différences de propriétés observéesdans les diverses substances matérielles résulteraient du nombre d'électrons planétaires qui entourent le noyau.Dans ce cas encore, les nombres semblent vraiment gouverner le monde.Dans les domaines de la botanique et de la biologie animale, les exemples sont aussi nombreux.

Il suffit d'observerles formes géométriques que réalisent le nombre de feuilles et de fleurs des plantes.

Le Docteur Carrel n'a-t-il pasformulé une loi de la cicatrisation des plaies, vérifiable, paraît-il ?Nous constatons dans la nature, une tendance mystérieuse à l'ordre et à la régularité, régie par des rapportssimples et harmonieux.

Reste à savoir si ces faits, même nombreux, suffisent à justifier pleinement l'affirmation : lesnombres gouvernent le monde. III.

— VALEUR DE LA FORMULE. Constatons d'abord que s'il y a de l'ordre dans le, inonde, il existe aussi beaucoup de désordre.Nous admirons la simplicité de la courbe décrite par les planètes, mais le tracé de cette route n'a point la régularitérigoureuse que nous lui prêtons, influencé qu'il est, par diverses attractions que l'astronome néglige.

Ne dirait-on pasque les astres et étoiles ont été semés au hasard.Il existe certaines lois physiques pour lesquelles il est impossible jusqu'ici d'établir une courbe géométrique régulière.De plus, quelques-unes d'entre elles, comme celles des températures, des vitesses moyennes, des angles trèspetits, ne sont justes que dans des limites données.Les particularités de chaque être vivant ne semblent point être gouvernées par les nombres; pensons à la diversitédes caractères des hommes.Les édifices atomique et moléculaire mettent bien en valeur le rôle capital du nombre dans la constitution deséléments du nombre, mais sommes-nous bien capables d'observer les faits dans des conditions favorables et àl'échelle voulue ? Les nombres ne parviennent pas encore à expliquer, de façon très satisfaisante, certainsphénomènes vitaux comme l'hérédité ou certains cas humains individuels... IV.

— CONCLUSION. Il faut admettre l'importance des nombres dans la marche du monde, mais, ils ne régissent pas tout exclusivement.L'intelligence humaine est capable d'ordonner rationnellement les choses.

Elle recherche l'harmonie et l'ordre, ce quiserait impossible sans les rapports entre les phénomènes, qui se concrétisent par des nombres.

La matière aveugleet insensible réalise elle aussi une oeuvre qui semble remplie d'intelligence.

Demandons-nous pourquoi toutes leslégumineuses portent des fleurs à cinq pétales ou pourquoi tous les crabes ont huit pattes et deux pinces ! Làencore règne le nombre ! Une référence pour aller plus loin: Galilée est un savant du XVI ième siècle, connu comme le véritable fondateur de la physique moderne, et l'homme auquel l'Inquisition intenta un procès pour avoir soutenu que la Terre tournait sur elle-même et autour du soleil. Dans un ouvrage polémique, « L'essayeur », écrit en 1623, on lit cette phrase : « La philosophie [ici synonyme de science] est écrite dans ce très vaste livre quiconstamment se tient ouvert devant nos yeux –je veux dire l'univers- mais on ne peut lecomprendre si d'abord on n'apprend pas à comprendre la langue et à connaître lescaractères dans lesquels il est écrit.

Or il est écrit en langage mathématique et sescaractères sont les triangles, les cercles, et autres figures géométriques, sans lesquels ilest absolument impossible d'en comprendre un mot, sans lesquels on erre vraiment dansun labyrinthe obscur .

» Dans notre citation, la nature est comparée à un livre, que la science a pour but de déchiffrer.

Mais l'alphabet quipermettrait de lire cet ouvrage, d'arracher à l'univers ses secrets, ce sont les mathématiques.

Faire de la physique,saisir les lois de la nature, c'est d'abord calculer, faire des mathématiques.

Galilée est le premier à pratiquer la physique telle que nous la connaissons: celle où les lois de la nature sont écrites sous forme d'équationsmathématiques, et où les paramètres se mesurent.. »

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