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La notion d'Inconscient

Publié le 09/03/2004

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I ) Quelques concepts fondamentaux. 1) Découverte de l'inconscience et méthodes. Il y a un mythe fondateur de la psychanalyse. Ce n'est pas Freud qui découvre la voie pour accéder à l'inconscient mais Bertha Appenheim plus connue sous son nom de cas clinique Anna O. Celle-ci, nous sommes en 1880, alors âgé de 21 ans, d'origine viennoise, très vive et intelligente, souffre de symptômes hystériques, liés à la maladie de son père (paralysie de trois membres, troublent de la vue et du langage, comportements très opposées, soit calme et rangée, soit insupportable pour son entourage, etc.). Elle est soignée par Breuer, médecin viennois qui travaille avec Freud sur les maladies nerveuses. Mais Breuer, troublé par les relations affectives produites par la cure (ce que Freud nommera transfert ou relation d'amour du patient à l'analyste), prend peur et, sous la pression de sa femme jalouse dit l'histoire, s'enfuit à Venise pour une seconde lune de miel, dit toujours l'histoire. En ce sens, la cure échoue, Freud qui est allé à Paris entre temps et qui prend connaissance de ce cas par Breuer va tirer de conséquence des échecs dans les traitements des maladies nerveuses : d'une part les méthodes utilisées pour faire parler les patients, la méthode cathartique et hypnotique, puis la méthode par suggestion ne sont pas satisfaisantes puisqu'elles ne font que soulager momentanément le patient et d'autre part le rôle de la vie affective et surtout de la sexualité a été ignorée ou plus ou moins consciemment écarté dans l'étiologie des névroses. Telles sont les deux observations, énoncées notamment en 1885 dans les " Etudes sur l'hystérie ", ouvrage écrit en collaboration avec Breuer duquel il se sépare par la suite.

« hystériques, liés à la maladie de son père (paralysie de trois membres, troublent de la vue et du langage,comportements très opposées, soit calme et rangée, soit insupportable pour son entourage, etc.).

Elle estsoignée par Breuer, médecin viennois qui travaille avec Freud sur les maladies nerveuses.

Mais Breuer,troublé par les relations affectives produites par la cure (ce que Freud nommera transfert ou relationd'amour du patient à l'analyste), prend peur et, sous la pression de sa femme jalouse dit l'histoire, s'enfuità Venise pour une seconde lune de miel, dit toujours l'histoire.

En ce sens, la cure échoue, Freud qui estallé à Paris entre temps et qui prend connaissance de ce cas par Breuer va tirer de conséquence deséchecs dans les traitements des maladies nerveuses : d'une part les méthodes utilisées pour faire parlerles patients, la méthode cathartique et hypnotique, puis la méthode par suggestion ne sont passatisfaisantes puisqu'elles ne font que soulager momentanément le patient et d'autre part le rôle de la vieaffective et surtout de la sexualité a été ignorée ou plus ou moins consciemment écarté dans l'étiologiedes névroses.

Telles sont les deux observations, énoncées notamment en 1885 dans les " Etudes surl'hystérie ", ouvrage écrit en collaboration avec Breuer duquel il se sépare par la suite.

Ainsi Freudretiendra-t-il du cas Anna 0.

que la cure analytique est une cure par la parole (talking cure) dont il fautpréciser la forme et que l'origine des névroses est infantile (traumatisme et troubles affectifs qui serépètent par suite à l'insu du sujet) et sexuelle, thèse qui fera scandale très rapidement dans la Viennecatholique et conservatrice de l'époque. La règle fondamentale de la psychanalyse sera baptisée du nom de méthode de libre association qui poseque le sujet, allongé sur un divan et ne faisant pas face au psychanalyste, s'interdit de procéder à unecritique morale et intellectuelle des idées qui se présentent malgré lui à la conscience.

Il faut ainsisouligner l'importance primordiale de la parole comme voie d'accès à l'inconscient, parole qui ne relève,dit Freud, ni de la magie, ni de la conversation, ni de la confession. La thèse de la nature et de l'origine sexuelle des névroses comporte plus de difficultés encore puisqueFreud se devra de redéfinir la sexualité contre une tradition qui tend à la réduire à la procréation et à laculpabilité: ce serait la partie animale, honteuse de l'homme qui doit ainsi faire l'objet d'une répressionsévère par l'éducation et la morale.

Plus encore il parait totalement scandaleux de parler de sexualitéinfantile, ce que va faire Freud, dans une civilisation où l'enfant est considéré comme pur, innocent (ce quine signifie pas qu'il ne puisse pas être dit méchant bien évidemment) et où la sexualité ne se développequ'au moment de la puberté.

Développons cette question. 2) L'inconscient comme refoulement, la première topique et la théorie des pulsions. Si la parole est la première voie d'accès à l'inconscient, il en est une autre, royale dit Freud, à savoir lerêve qu'il caractérise comme la réalisation déguisée d'un désir inconscient, refoulé et comme uneformation de compromis entre désir et défense. C'est dans le célèbre texte "L'interprétation des rêves" (1900) que Freud développe sa théorie du rêve quise distingue des conceptions traditionnelles du songe comme prédiction, présage ou expressionimaginaire et poétique (ce que retiendront les surréalistes).

Le rêve a un sens caché, d'abord obscur etmême absurde - ce qui nous fait précisément dire qu'il n'a pas de sens - qui manifeste de façon déforméeun désir inconscient (le rêve, c'est-à-dire le désir est une pensée inconsciente dit Freud, plus encore " lesactivités de pensée les plus compliquées peuvent se produire sans que la conscience y prennent part " cequi constitue une contradiction logique et une impossibilité réelle pour toute philosophie de la conscience,mais qui a été en un sens déjà énoncé par Platon qui dans le "Banquet" lie de façon nécessaire pensée,logos ou dialectique, recherche de la vérité du beau et du bien et désir).

Afin de retrouver ce sens il fautprocéder à un travail d'interprétation comme pour un rébus, un texte hiéroglyphique.

Il faut remonter ducontenu manifeste (le rêve que nous nous remémorons le matin) au contenu latent en analysant etinterprétant les deux mécanismes fondamentaux du rêve, la condensation (par exemple un personnagepeut représenter différentes personnes, etc.

) qui explique le caractère laconique du rêve alors qu'on ditavoir rêvé toute la nuit, le déplacement (ce qui est indifférent dans le contenu manifeste est essentieldans le contenu latent par exemple) (Lacan, qui dit que l'inconscient est structuré comme un langage faitde la condensation une métaphore et du déplacement une métonymie, c'est-à-dire des figuresrhétoriques).

Il faut alors rendre compte de ce travestissement du contenu latent qui ne parvient à laconscience que déformé voire méconnaissable.

C'est le mécanisme de censure, nous dit Freud, qui interditaux désirs inconscients l'accès à la conscience, mécanisme qui s'opère au niveau du préconscient.

Nousrencontrons ici les termes qui définissent ce qu'on nomme la première "topique", laquelle sert à décrirel'appareil psychique dans son ensemble et repose donc sur la distinction et le rapport de conflit entrel'inconscient comme force pulsionnelle, lieu de formation du désir sexuel et le préconscient-conscient oùla conscience est définie par Freud comme perception externe. Topique renvoie à des lieux psychiques non localisables anatomiquement et à des fonctions différentesdes systèmes ou instances psychiques : au sens strict l'inconscient s'identifie ici à l'ensemble descontenus refoulés, c'est-à-dire des contenus inacceptables pour la conscience qui se voient barrer l'accèspar les mécanismes de censure et de défense, ce qui caractérise le processus de refoulement.

Il y a doncconflit entre l'exigence de satisfaction de désirs inconscients et la défense du moi.

C'est cette dimension. »

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