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Notre langue détermine-t-elle notre vision du monde ?

Publié le 14/02/2004

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Mais la pensée peut se rendre indépendante des structures linguistiques d'une langue particulière, ne serait-ce qu'en utilisant plusieurs langues. D'autre  part, aucun type de langue ne peut par lui-même et à lui seul ni favoriser ni empêcher l'activité de l'esprit. Tant il est vrai que « l'essor de la pensée, comme le dit Benvéniste, est lié  bien plus aux capacités des hommes, aux conditions générales de la culture, à l'organisation de la société qu'à la nature particulière de la langue ».Naturellement, d'une langue à l'autre, la mise en forme se réalise de manière différente, et parfois considérablement. Il est difficile de savoir ce qu'il y a lieu de conclure de cette observation déjà ancienne. Elle est au coeur de l'hypothèse dite de Sapir-Whorf, du nom des linguistes américains qui lui ont donné sa forme la plus dramatique. « Nous disséquons la nature tracées à l'avance par nos langues maternelles ». Chaque langue est un système complexe de structures grâce auquel une culture organise les catégories dans lesquelles le locuteur analysera l'expérience, relèvera ou négligera certains types de rapports et de phénomènes, et maîtrisera ses raisonnements. Etudiant le système verbal du hopi (parlé dans l'Arizona), Whorf montre qu'il ne comporte pas de forme se rapportant directement à l'expression du temps, mais qu'il est en revanche structuré selon des modalités qui relèvent de ce que les grammairiens appellent l'aspect, et contraint par exemple les Hopis à prêter attention aux processus vibratoires ou ondulatoires. Seraient-ils alors plus proches que ceux qui parlent une langue indo-européenne de la vision du monde que fournit la physique contemporaine ?

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