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Notre responsabilité prouve-t-elle notre libre-arbitre ?

Publié le 14/02/2004

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libre arbitre
et que l'on nous reproche sous ce nom même.  Mais que   dire par là, sinon que l'homme a une plus grande dignité que la pierre ou la table ? Car nous voulons dire que l'homme existe d'abord, c'est-à-dire que l'homme est d'abord ce qui se jette vers un avenir, et ce qui est conscient de se projeter dans l'avenir L'homme est d'abord un projet qui se vit subjectivement, au lieu d'être une mousse, une pourriture ou un chou-fleur »La liberté est donc, pour Sartre, un absolu qui ne se choisit pas. L'homme ne choisit pas d'être libre, il l'est, il ne peut que l'être. Il l'est tout entier et toujours.  Il ne saurait être tantôt libre, tantôt esclave.  Ce que Sartre exprime sous cette formule : « L'homme est condamné à être libre. »Si l'homme est celui qui se fait, ce projet réalise pas dans l'intimité douillette d'un ego refermé sur lui-même, mais ne peut se réaliser que dans son rapport au monde et à autrui. L'homme est « en situation ». C'est-à-dire qu'il est « conditionné par sa classe », « son salaire », « la nature de son travail », conditionné jusqu'à ses sentiments et ses pensées.
libre arbitre

« exprime sous cette formule : « L'homme est condamné à être libre .

» Si l'homme est celui qui se fait, ce projet réalise pas dans l'intimité douillette d'un ego refermé sur lui-même, maisne peut se réaliser que dans son rapport au monde et à autrui.

L'homme est « en situation ».

C'est-à-dire qu'il est « conditionné par sa classe », « son salaire », « la nature de son travail », conditionné jusqu'à ses sentiments et ses pensées.

Mais si l'homme ne peut pas choisir sa classe sociale, il peut se choisir lui-même dans sa «manière d'être ».

Sartre lui-même reconnaît en 1940 qu'il est « le produit monstrueux du capitalisme, du parlementarisme, de la centralisation et du fonctionnalisme », mais c'est à partir de cette situation familiale qui l'a constitué qu'il entreprend de se « personnalise r ».

D'où la formule : « L'important n'est pas ce qu'on a fait de nous, mais ce que nous faisons nous-mêmes de ce qu'on a fait de nous.

» La situation n'est pas quelque chose qui limite la liberté elle est ce à partir d'où commence la liberté.

C'est la raisonpour laquelle Sartre a pu écrire en 1944 dans « Les Lettres française » (fondé par Aragon et Paulhan ): « Jamais nous n'avons été plus libres que sous l'occupation allemande. » Jamais nousn'avons été aussilibres que sousl'occupationallemande.(Situations, III) Sartre ne prétend nullement que l'occupation allemande auraitété propice à la liberté politique.

C'est de la liberté au sensmétaphysique du terme qu'il s'agit ici.

Être libre c'est êtrecapable de dire non, de refuser une situation.

L'occupationallemande est un de ces moments de notre histoire où notreattitude avait une pleine signification.

Accepter c'était êtrecomplice, refuser, devenir résistant c'était risquer la torture etla mort.

C'est donc une de ces situations limites où les choixne peuvent qu'être authentiques.

La liberté ne se mesure pasdans les situations sans risque mais dans celles où notreresponsabilité et ses conséquences sont pleinementengagées. Qu'est-ce à dire, sinon qu'à ce moment-là, puisque nous étions traqués, « chacun de nos gestes avait le poids de l'engagement » ? La liberté est donc le choix permanent qui oblige chacun, à chaque instant, quel que soit l'obstacle ou la situation, à se faire être. Ainsi, pour Sartre , si l'existence précède l'essence et si Dieu n'existe pas, l'homme est alors responsable de ce qu'il fait, de ce qu'il est : « Nous n'avons ni derrière nous, ni devant nous, dans le domaine lumineux des valeurs, des justifications ou des excuses.

Nous sommes seuls, sans excuses.

C'est ce que j'exprimerai en disant que 1 hommeest condamné à être libre.

Condamné parce qu'il ne s'est pas créé lui-même, et par ailleurs cependant libre, parcequ'une fois jeté dans le monde, il est responsable de tout ce qu'il fait .

» Mais par là, Sartre signifie aussi que l'homme est « responsable de tous les hommes » : « Quand nous disons que l'homme se choisit, nous entendons que chacun d'entre nous se choisit, mais par là nousvoulons dire aussi qu'en se choisissant, il choisit tous les hommes .

» Autrement dit, chacun de nous, par ses choix, ses actes, pose les normes du vrai et du bien et engage ainsil'humanité tout entière.

Certes, beaucoup d'hommes ne se sentent pas responsables, croyant en agissant n'engagerqu'eux-mêmes, et « lorsqu'on leur dit: mais si tout le monde faisait comme ça ? ils haussent les épaules et répondent: tout le monde ne fait pas comme ça ».

Mais, en fait, ils se masquent leur angoisse, la fuient.

Ils sont de mauvaise foi, car en vérité, on doit toujours se demander: « Qu'arriverait-il si tout le monde en faisant autant ? » Dire que « l'homme est condamné à être libre », cela signifie bien que l'homme n'est pas niais qu'il se fait, et qu'en se faisant il assume la responsabilité de l'espèce humaine, cela signifie aussi qu'il n'y a pas de valeur ni de morale quisoient données a priori.

En chaque cas, nous devons décider seuls, sans points d'appui, sans guides et cependantpour tous. Contrairement à la chose qui est ce qui est, l'homme, en tant que « pour-soi », n'est jamais tout à fait soi.

Il est et il n'est pas ce qu'il est.

En avouant, par exemple, que je suis un menteur, j'adhère à ce que je suis mais en mêmetemps je prends mes distances à l'égard de ce que je suis.

La conscience est donc bien négativité infinie, pouvoir dedépassement de ce qui est.

Mais la liberté se confond-elle avec la spontanéité de la conscience ? Un enfant est-illibre ? La liberté ne se développe-t-elle pas avec l'expérience et la connaissance ? Sartre semble sous-estimer le rôle de la raison et de la connaissance dans la liberté.. »

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