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Que nous apporte l'illusion ?

Publié le 08/02/2004

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illusion
L'illusion est ainsi quotidiennement vitale, parce qu'elle nous permet d'avoir des relations normales avec les autres et d'obéir aux principes de notre environnement.Toutefois, vient toujours un moment où l'illusion est dénoncée comme telle : ce fut le travail de Freud, et c'est, plus généralement, la tâche de toute démarche philosophique ou scientifique. Lorsque Marx dénonce les effets de l'idéologie bourgeoise sur la conscience même de la classe ouvrière, que tente-t-il d'autre que d'ôter à cette dernière ses illusions ? Vient toujours un moment où « le roi est nu ». Il semble ainsi que l'auto-aveuglement, malgré le confort qu'il peut m'apporter, doit avoir une fin ; et il apparaît semblablement, du point de vue collectif, que la mentalité est bien obligée, même contre son gré, de tenir compte peu à peu, malgré l'inquiétude que cela peut susciter en elle, des avancées scientifiques. Introduction   L'illusion est ici à distinguer de l'erreur : si l'erreur peut être corrigée une fois pour toutes, l'illusion est une erreur constante, incorrigible, constitutive de notre rapport au monde, permanente, revenant constamment. Dès lors, si l'évidence ne peut être erronée, ce que montre Descartes, elle peut dependant être soumise à l'illusion. Par conséquent, l'illusion affiche une dimension positive, tandis que l'erreur n'est qu'une notion négative. D'où vient alors ce fait que l'illusion puisse à la fois nous être utile car constitutive de notre rapport au monde et relever d'une déformation essentielle de la nature de ce dernier ? De quelle positivité existentielle peut-elle se réclamer ?

L’illusion est ici à distinguer de l’erreur : si l’erreur peut être corrigée une fois pour toutes, l’illusion est une erreur constante, incorrigible, constitutive de notre rapport au monde, permanente, revenant constamment. Dès lors, si l’évidence ne peut être erronée, ce que montre Descartes, elle peut dependant être soumise à l’illusion. Par conséquent, l'illusion affiche une dimension positive, tandis que l'erreur n'est qu'une notion négative. D’où vient alors ce fait que l'illusion puisse à la fois nous être utile car constitutive de notre rapport au monde et relever d’une déformation essentielle de la nature de ce dernier ? De quelle positivité existentielle peut-elle se réclamer ?

illusion

« -Freud est moins optimiste que Spinoza.

Il partage son analyse en disant que la conscience est trompeuse, car lemoi se pose comme libre en ignorant ses déterminations inconscientes ( Le ça et le moi ).

Mais pour Freud, cette ignorance est constitutive du psychisme humain : la conscience se posant naturellement comme libre est uneinstance de régulation du psychisme, issue du conflit entre le ça (pulsions) et le surmoi (normes morales de lasociété).

L'illusion s'impose donc comme la forme constitutive de la conscience, et donc de l'existence humaine. III Une illusion nécessaire, et utile : Nietzsche et Bergson - Nietzsche partage ce constat d'une irréductibilité de la déformation de la nature des choses par la conscience.Mais pour lui, cette déformation qui relève de l'illusion constitutive de notre existence a une raison d'êtreincontournable : elle est une forme de croyance au monde, qui nous permet de nous adapter à lui, de nous le rendrefamilier.

Le rapport au monde de l'homme est fondamentalement celui de l'illusion ; l'exploration de la l'illusion et desa puissance humaine de vie revient au domaine de l'art, qui dit Nietzsche nous permet "de ne pas mourir de lavérité" ( Le gai savoir ). - Bergson expose cette utilité de l'illusion de la conscience dans Matière et mémoire : il pense qu'elle est sélective, certes, car elle déforme la réelle nature du monde, spatialisant et rigidifiant ce qui est de l'ordre de la durée et dumouvement, mais cette déformation est un principe même de sélection de cettenature réelle et inconsciente du monde et de l'homme, nature qui par ce biais serenouvelle et conserve une dimension dynamique.

L'illusion est donc la voiehumaine vers la fondation d'une vie inconsciente légitime, débarrassée desillusions de la conscience. Conclusion -L'illusion nous apporte la forme même de notre existence : les erreurs qu'elleprovoque ne doivent pas être relativisées par un éventuel pouvoir absolu decorrection. -Car même ce pouvoir de correction, qui justifierait au bout du compte notrecroyance spontanée en l'évidence que nous fournit la conscience, fait partie del'illusion constitutive de celle-ci. -Cette illusion possède sa raison d'être, elle nous apporte une puissance de viesingulière, dans le lien qu'elle nous permet d'établir au monde.

Mais pour exercersa véritable utilité, elle requiert une conscience d'elle-même : savoir que notrerapport au monde n'est pas absolu mais relatif à notre nature, tout en éloignanttout horizon d'un rapport objectif, neutralisé, lequel est impensable et ne viendrait que dissimuler les possibilités devie de l'illusion dirigeant notre existence.. »

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