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Nous avons l'art pour ne pas mourir de la vérité. Nietzsche. Commentez cette citation.

Publié le 20/03/2020

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nietzsche

« La vérité est une sorte d’erreur, faute de laquelle une certaine espèce d’êtres vivants ne pourraient vivre.»

«Ce qui décide en dernier ressort, c’est sa valeur pour la vie » («La volonté de puissance», I, p. 331).

«Si l'on voulait sortir du monde des perspectives, on ferait naufrage. Abolir les grandes illusions déjà complètement assimilées détruirait l'humanité. Il faut approuver et accepter beaucoup d'erreurs et de maux. » (Nietzsche, «La volonté de puissance»)

nietzsche

« Le monde dans son ensemble, lorsque nous tentons une synthèse de nos connaissances pour le caractériser, n'est jamais que le monde de notre perspective, qui est une perspective vivante, affective.

Je vois le monde tel que je suis .

Tel est le phénomène que Nietzsche baptise perspectivisme, et dans lequel il voit l’origine même des valeurs : « Le point de vue de la valeur consiste à envisager des conditions de conservation et d’accroissement pour des êtres complexes, de durée relative, à l’intérieur du devenir » («La volonté de puissance », I, p.

239).

À l’intérieur du « devenir » apparaissent donc des valeurs, des buts, des croyances, qui sont chaque fois, pour chaque individu, les « conditions » impé rieuses de son maintien dans la lutte universelle, ce qu’il doit croire pour pouvoir, non seulement se conserver, mais surtout s’accroître.

Toute valeur est ainsi un « point de vue », relatif à un individu.

Il n’existe aucune « réalité absolue » qui se tie ndrait au-delà des différents points de vue : la réalité, c’est la volonté de puissance, c’est -à -dire le jeu total des perspectives, jeu qui est lui - même sans but et sans condition.

On ne saurait échapper au perspectivisme : le réel ne se donne jamais qu'à partir d'une perspective, celle de celui qui l'appréhende et l'interprète.

Le réel dépend donc de la perspective adoptée par son herméneute.

Le réel n'est vu dans et par le point de vue (= le point d’où l’on voit) de son interprète.

Dès lors, il ne saurait donc exister de réel indépendant d'une perspective, d'une interprétation, il n'y a pas de réel en soi, un et univoque.

On trouve ici une critique du platonisme qui croit ramener la multiplicité du sensible à l'unité de l'Idée.

Ainsi, tout est interprétat ion.

Le monde est un texte à déchiffrer et les clefs de lecture en sont multiples.

Nietzsche écrira : « L'essence, l'être, sont une réalité perspectiviste et supposent une pluralité.

Au fond, c'est toujours la question : qu'est - ce que c'est pour moi ? [...] Bref, l'essence d'une chose n'est somme toute qu'une opinion sur cette chose.

Ou plutôt la formule cela passe pour est le résidu vrai de la formule : cela est ; c'est le seul cela est.

» (« Volonté de puissance », I, § 204).

Dans un monde multiple, il y a plusieurs points de vue possibles.

La perspective est l'art de faire varier les points de vue, afin d'enrichir le regard porté sur le monde.

Cette théorie du perspectivisme conduit Nietzsche à sa thèse philosophique la plus provocante : la thèse de l’ utilité de l’erreur.

La lutte sans fin, caractéristique de la volonté de puissance, impose en effet à chaque perspective de s’obstiner dans ce qu’elle a de particulier et de relatif, et même de ten ter de le porter à l’absolu, si bien que ce qui est seulement « fausseté » (effet d’un point de vue limité) peut devenir « erreur », c’est-à -dire « fausseté prise pour une vérité ».

Cette transformation de la fausseté en erreur est propre à l’homme, qui ne peut généralement pas affirmer le faux sans le croire vrai, sans avoir besoin de le vouloir comme vrai.

La situation particulière de l’homme dans l’univers est bien décrite dans ce court et tranchant aphorisme de 1885 : « La vérité est une sorte d’erreur, faute de laquelle une certaine espèce d’êtres vivants ne pourraient vivre .» «Ce qui décide en dernier ressort, c’est sa valeur pour la vie » («La volonté de puissance », I, p.

331).

Pour vivre, nous avons besoin, non de la vérité (à savoir : la doctrine de la volonté de puissance universelle), mais de l’erreur, du préjugé accepté aveuglément, sans réserve, parce qu’il constitue notre perspective propre.

Qui plus est, nous avons besoin de qualifier cette erreur de « vérité », pour que jamais ne nous effleure nt les doutes et les soupçons, contraires à la puissance impérieuse de la vie. ⇨ Une conséquence : l'illusion s'enracine dans l'affectivité, qu'elle répond à un besoin, non seulement de l'esprit, mais du coeur.

Ainsi, Nietzsche a souligné que l'illusion est la condition même de la vie .

L'illusion est une « source de jouissance » dira le surréaliste Breton à la suite de. »

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