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Obéir, est-ce renoncer à sa liberté ?

Publié le 18/09/2004

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Mais je me réaliserai que ce que je veux, que mes intérêts. En aucun cas je ne serai soumis à la volonté d'un autre. Bref, je resterai libre.« Tant que les sujets ne sont soumis qu'à de telles conventions, ils n'obéissent à personne, mais seulement à leur propre volonté. «En obéissant à la loi, qui n'est qu'une déclaration de la « volonté générale «, je perds ma liberté naturelle de faire tout ce que je veux ou plus précisément tout ce que je peux , étant donné la force des autres qui peuvent s'opposer à mes projets. Mais je gagne précisément une liberté politique, qui me permet à la fois de n'obéir qu'à moi-même (puisque je peux me considérer comme l'auteur de la volonté générale, qui est une partie de MA volonté), et ne pas subir la volonté d'un autre (plus fort, plus rusé, plus riche). « On a beau vouloir confondre l'indépendance et la liberté. Ces deux choses sont si différentes que même elles s'excluent mutuellement. Quand chacun fait ce qui lui plaît, on fait souvent ce qui déplaît à d'autres, et cela ne s'appelle pas un État libre. La liberté consiste moins à faire sa volonté qu'à n'être pas soumis à celle d'autrui ; elle consiste encore à ne pas soumettre la volonté d'autrui à la nôtre.

 

Obéir, c’est se soumettre à quelqu’un, accomplir sa volonté, ses ordres. Ainsi, de par l’obéissance d’une personne, peut-on dire alors que cette personne est « prisonnière « de la volonté de l’autre ? Que cette personne en obéissant renonce à sa liberté ? C’est ce à quoi on cherchera à répondre.  

  • I) Obéir, c'est n'être pas libre

Obéir, cela peut se faire dans le temps comme cela peut se faire à court terme et le mot « obéir « évoque dès le départ l’idée de l’assujettissement d’un individu par un autre, le « total « renoncement de soi d’un individu pour un autre. Dans le cas où une personne obéit à long terme, parfois pendant toute sa vie donc en prend l’habitude, on peut dire que cet individu perd de ce fait sa liberté. Certains Grecs ou Egyptiens possédaient dans l’Antiquité des esclaves. Ceux-ci étaient plus considérés comme des biens matériels, des sous-hommes et non comme des êtres humains au regard de leur maître.

 

« puissance assez forte pour le mettre en danger.

Il n'y a rien là de plus que n'en exige la conservation de soi-même,et en général on estime cela permis.

[...]Il apparaît clairement par là qu'aussi longtemps que les hommes vivent sans un pouvoir commun qui les tienne tousen respect, ils sont dans cette condition qui se nomme guerre, et cette guerre est guerre de chacun contrechacun.

» Hobbes, « Léviathan », p.

122-124.

[Obéir n'est pas synonyme d'aliénation ou d'hétéronomie.

L'obéissance à la loi est la condition depossibilité de la liberté.] Être libre, c'est respecter la loi morale en moi.Pour Kant, il n'y a de liberté réelle que dans et par l'obéissance inconditionnée (la bonne volonté) à la loi morale quim'enjoint d'«Agir toujours de telle sorte que tu traites l'humanité en toi et chez les autres comme une fin et jamaiscomme un moyen» (à partir de cette maxime on condamnera aisément l'esclavage et plus généralement toute formed'exploitation de l'homme par l'homme)..

La vraie liberté, en effet, ce n'est pas de faire ce que l'on veut comme lepense le commun, de suivre ses instincts, mais de pouvoir y renoncer en obéissant à la loi morale, loi émanant dema raison même.La morale kantienne exclut l'idée que nous puissions être régis par un autre que nous-même.

Elle exclutl'hétéronomie.

C'est la personne humaine elle-même qui est la mesure et la source du devoir.

L'homme est lecréateur des valeurs morales, il dirige lui-même sa conduite sans quoi l'agent moral n'agirait pas mais serait agi.

Telleest l'exigence kantienne d'autonomie.

Ainsi, pour Kant (comme pour Rousseau), l'obéissance à la loi qu'on s'estprescrite est liberté. L'obéissance au seulappétit est esclavage etl'obéissance à la loi qu'ons'est prescrite est liberté.(Du Contrat Social) La liberté ne consiste pas à suivre nos désirs.

Ellen'est pas dans l'absence de contraintes mais dansle libre choix des contraintes que l'on se donne àsoi-même.

On peut appliquer cette idée au peuple.Un peuple libre est celui qui se donne à lui-mêmeses propres lois, ce qui définit la démocratie. Car en obéissance à cette loi, je n'obéis en définitive qu'à...

moi-même... « Si donc il doit y avoir un principe pratique suprême, et au regard de la volonté humaine un impératifcatégorique, il faut qu'il soit tel que, par la représentation de ce qui, étant une fin en soi, est nécessairement unefin pour tout homme, il constitue un principe objectif de la volonté, que par conséquent il puisse servir de loipratique universelle.

Voici le fondement de ce principe : la nature raisonnable existe comme fin en soi.

L'homme sereprésente nécessairement ainsi sa propre existence ; c'est donc en ce sens un principe subjectif d'actionshumaines.

Mais tout autre être raisonnable se présente également ainsi son existence, en conséquence du mêmeprincipe rationnel qui vaut aussi pour moi ; c'est donc en même temps un principe objectif dont doivent pouvoirêtre déduites, comme d'un principe pratique suprême, toutes les lois de la volonté.

L'impératif pratique sera donccelui-ci : Agis de telle sorte que tu traites l'humanité, aussi bien dans ta personne que dans la personne de toutautre, toujours en même temps comme une fin, et jamais simplement comme un moyen.

» Kant , « Fondements de la métaphysique des moeurs ».. »

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