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L'opinion a-t-elle forcément tort ?

Publié le 27/02/2004

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C'est par cet énoncé fracassant que Descartes ouvre le « Discours de la méthode, pour bien conduire sa raison et chercher la vérité dans les sciences ». Ce texte est le premier livre de philosophie en langue vulgaire, cad en français. Ecrire en français un ouvrage de philosophie et de science, que « même les femmes pourraient comprendre », manifeste une volonté de démocratisation du savoir ; c'est vouloir que le plus grand nombre de lecteurs possible soit touché par la véritable révolution qu'il prépare. Nous oublions souvent que le « Discours » n'est qu'une petite préface à trois gros essais scientifiques qui intéressaient les contemporains beaucoup plus que le « Discours ». Cet ouvrage paraît en 1637, à peine quatre ans après le procès de Galilée. Galilée fut traduit devant un tribunal de l'Inquisition pour avoir confirmé l'hypothèse de Copernic selon laquelle « ce n'est pas le Soleil qui tourne autour de la Terre, mais la Terre qui tourne autour du Soleil, et sur elle-même ». Or, cette révolution scientifique, qui signe une révolution dans la façon de voir le monde et d'y définir la place de l'homme. Descartes en est partie prenante. Il pratique la physique comme Galilée et aboutit à des thèses aussi « dangereuses ». Les résultats scientifiques et philosophiques auxquels il est parvenu, Descartes veut les livrer au public, en français.

- opinion: (latin opinio, opinion, conjecture, croyance) faculté intermédiaire entre la connaissance et l'ignorance. Type de connaissance inférieur. Jugement collectif, porté par la majorité d'un groupe social. Connaissance ou jugement insuffisamment fondés, point de vue sur le monde, connaissance du probable.

 - avoir tort : ne pas avoir la raison de son côté; se tromper; être dans l'erreur.

 - nécessairement : ici, de manière inévitable, immanquablement, à coup sûr.

« Savoir, c'est se ressouvenir La vérité, c'est justement que tout n'est pas affaire d'opinion et devécu personnel; que le vrai n'est pas simplement ce qui est «vrai pourmoi» et que si on ne disposait pas de l'idée de l'homme en général, onne pourrait même pas parler de l'homme en particulier.

Je me connaisparce que je me reconnais dans une chose qui est autre que moi et parlaquelle, me comparant à elle, j'en viens à pouvoir me penser.

Cetteautre chose, c'est l'idée de ce que je devrais être.

Un idéal du parfaitprésent en nous, nous permettant de progresser et de noustransformer. "Socrate : Prends donc une ligne coupée en deux segments inégaux, l'un représentant le genrevisible, l'autre le genre intelligible, et coupe de nouveau chaque segment suivant la mêmeproportion; tu auras alors, en classant les divisions obtenues d'après leur degré relatif de clartéou d'obscurité, dans le monde visible, un premier segment, celui des images — j'appelle imagesd'abord les ombres, ensuite les reflets que l'on voit dans les eaux, ou à la surface des corpsopaques, polis et brillants, et toutes les représentations semblables; tu me comprends?Adimante : Mais oui.Socrate : Pose maintenant que le second segment correspond aux objets que ces imagesreprésentent j'entends les animaux qui nous entourent, les plantes et tous les ouvrages de l'art.Adimante : Je le pose.Socrate : Consens-tu aussi à dire, demandai je, que, sous le rapport de la vérité et de soncontraire, la division a été faite de telle sorte que l'image est à l'objet qu'elle reproduit commel'opinion est à la science?Adimante :J'y consens fort bien.Socrate : Examine à présent comment il faut diviser le monde intelligible.Adimante : Comment?Socrate : De telle sorte que pour atteindre l'une de ses parties l'âme soit obligée de se servir,comme d'autant d'images, des originaux du monde visible, procédant à partir d'hypothèses,non pas vers un principe, mais vers une conclusion; tandis que pour atteindre l'autre — quiaboutit à un principe anhypothétique — elle devra, partant d'une hypothèse, et sans le secoursdes images utilisées dans le premier cas, conduire sa recherche à l'aide des seules idées prisesen elles-mêmes." PLATON Ce texte est l'un des passages les plus importants de l'oeuvre de Platon.

Il énonce les propositionsfondamentales non seulement de sa métaphysique, mais aussi de sa théorie de la connaissance.

Ladistinction que Socrate introduit de la ligne 1 à la ligne 7 sépare les êtres sensibles des êtres intelligibles.Les traditions chrétienne et néoplatonicienne trouveront dans ce texte, à tort ou à raison, l'origine del'opposition entre deux mondes, l'un matériel, « l'ici-bas », et l'autre purement idéel, « l'au-delà ».

Quoiqu'il en soit, Socrate propose une hiérarchie des êtres : certains «sont» plus que d'autres et sont plusconnaissables que d'autres.La deuxième partie du texte propose la transcription de ces thèses métaphysiques dans le registre de lathéorie de la science.

À chaque degré de l'être correspond un type de connaissance.

Leur précision etleur vérité vont s'accroissant à mesure que l'on s'élève dans l'échelle des êtres : l'opinion, issue del'expérience perceptive, a pour objet le monde sensible alors que la science se définit par l'accession auxintelligibles.

Y a-t-il pour autant une séparation imperméable entre l'expérience et la science? Certesnon, puisque pour accéder au premier degré des êtres intelligibles, qui ne sont pas encore les Idées, ilest possible de partir de l'expérience sensible et de s'élever à la science par des raisonnements.Toutefois, remarquons que la science suprême, la dialectique, reste entièrement à l'écart de l'expérience. »

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