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L'opinion publique a-t-elle forcément raison ?

Publié le 24/01/2004

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À moins de considérer que toute adhésion est justifiée d'emblée, en tant que vérité personnelle. De la connaissance, on peut attendre qu'elle nous rende capables d'agir sur le monde, qu'elle ait non seulement une utilité, mais aussi un pouvoir. Cette attente présente toutefois des dangers, car nous pourrions nous contenter de la connaissance seulement efficace, à savoir de réduire notre approche des choses à la seule perspective, toute pragmatique, de l'action que nous pouvons exercer sur elles. Ce danger semble d'autant plus réel que toute connaissance apparaît comme limitée, partielle, provisoire. C'est aussi le cas de la science, empêtrée dans les contradictions entre théorie et pratique, entre action et réflexion, entre vérité et réalité, entre certitude et interrogation. On ne peut concevoir une connaissance sans critique, une connaissance qui ne se pose pas des questions sur elle-même. Elle doit s'interroger principalement sur ses origines, sur la rationalité de ses fondements, et sur ses limites. N'est-ce pas la seule façon d'échapper, si on le peut, aux pièges de l'opinion comme à ceux de la connaissance ? Nous sommes menacés par les illusions du dogmatisme naïf, par les facilités du conformisme, par les tentations de l'influence, ou celles de la séduction, voire par les délices de la sujétion et de l'aliénation. Dans l'absolu, nous pouvons penser ce que nous voulons, mais pour cela, faut-il encore savoir ce que nous pensons, pourquoi nous le pensons, et vouloir encore vraiment le penser.

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