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Y a-t-il une opposition absolue entre la justice et l'injustice ?

Publié le 05/01/2004

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justice
Ainsi une société monarchique peut considérer que la noblesse a droit à certains privilèges en raison de sa naissance, tandis qu'une société démocratique considérera que cela est injuste, et que le mérite doit être évalué seulement selon le travail accompli. Ainsi, on voit que justice et injustice dépendront largement des valeurs qui ont court dans une société donnée, et ce qui paraît juste à une époque donnée semblera injuste à une autre. Justice et injustice ne sont donc pas absolument opposées. III. Puisque l'on peut invoquer plusieurs normes de justice, justice et injustice ne sont pas absolument opposées.             Nous avons vu que justice et injustice ne sont pas nécessairement opposées au sens où l'on peut interpréter différemment une norme de justice (ici le principe de la justice distributive). Mais on peut aussi envisager qu'il y ait des normes de justices conflictuelles, et que ce qui paraît juste selon l'une, sera injuste selon l'autre. C'est ce qu'explique le sociologue Max Weber dans Le savant et le politique. Weber distingue deux types de morale 1) la morale de conviction, qui consiste agir selon ses sentiments sans référence explicite ou implicite aux conséquences 2) la morale de la responsabilité, qui consiste à se projeter dans une situation, à envisager les conséquences d'une décision et à agir en conséquence. Weber explique que l'homme politique ne peut pas suivre complètement la morale de la conviction (proche de Kant), qui consiste à faire son devoir quelles que soient les conséquences de l'action.

La justice désigne ce qui est conforme au droit. Or le droit peut s’entendre de deux façon 1) le droit naturel, qui renvoie à des lois inscrites dans la nature même des choses 2) le droit positif, qui renvoie aux lois qui ont été instituées dans une société particulière. Si la justice se fonde sur le droit naturel, et que ce droit naturel est immédiatement compréhensible par les hommes, il semble qu’il y ait une opposition absolue entre justice et injustice. Mais il se pourrait que ce droit naturel doive être interprété pour être compris, et dès lors des interprétations divergentes de ce droit donneront des idées divergentes de la justice, si bien que l’opposition entre justice et injustice ne sera plus aussi tranchée. De plus, on constate que le droit positif est fort différent d’un pays à l’autre, si bien que ce qui est juste dans un pays sera injuste dans l’autre. On peut même envisager que ce qui est juste selon le droit positif paraisse injuste selon une certaine idée que l’on se fait de la justice. Dans cette dernière perspective l’écart entre justice et injustice doit être relativisé.

justice

« II.

La justice est relative, puisqu'elle implique une interprétation des normes dejustice. Platon considère qu'il suffit de connaître ce qui est bien et d'agir selon cetteconnaissance pour être juste.

Mais il y a plusieurs types de justice.

Au livre V deL'éthique à Nicomaque , Aristote distingue la justice commutative, et la justice distributive.

La justice commutative consiste à distribuer les biens selon un principed'égalité.

La monnaie sert précisément cette fin.

Ainsi si un homme paye une sommedéterminée pour obtenir une marchandise, il ne doit par recevoir moins que ce que le prixfixé lui autorise à recevoir.

La justice distributive applique le principe de proportionnalité,en tenant compte des mérites de chacun.

Ainsi celui qui a plus contribué qu'un autre àune certaine action doit recevoir plus que celui qui a moins contribué au résultat del'action.

Dans ce deuxième cas, le problème est que d'une société à l'autre, ce que l'onconsidère être les avantages de chacun est pensé différemment.

Ainsi une sociétémonarchique peut considérer que la noblesse a droit à certains privilèges en raison de sanaissance, tandis qu'une société démocratique considérera que cela est injuste, et que le mérite doit être évalué seulement selon le travail accompli.

Ainsi, on voit que justice et injustice dépendrontlargement des valeurs qui ont court dans une société donnée, et ce qui paraît juste à une époque donnée semblerainjuste à une autre.

Justice et injustice ne sont donc pas absolument opposées. III.

Puisque l'on peut invoquer plusieurs normes de justice, justice et injustice ne sont pas absolumentopposées. Nous avons vu que justice et injustice ne sont pas nécessairement opposées au sens où l'on peutinterpréter différemment une norme de justice (ici le principe de la justice distributive).

Mais on peut aussi envisagerqu'il y ait des normes de justices conflictuelles, et que ce qui paraît juste selon l'une, sera injuste selon l'autre.

C'estce qu'explique le sociologue Max Weber dans Le savant et le politique .

Weber distingue deux types de morale 1) la morale de conviction, qui consiste agir selon ses sentiments sans référence explicite ou implicite aux conséquences2) la morale de la responsabilité, qui consiste à se projeter dans une situation, à envisager les conséquences d'unedécision et à agir en conséquence.

Weber explique que l'homme politique ne peut pas suivre complètement la moralede la conviction (proche de Kant), qui consiste à faire son devoir quelles que soient les conséquences de l'action.En effet l'homme politique doit calculer ce qui est le meilleur pour la nation.

Or pour se faire, il doit parfois faire deschoses que la morale de la conviction réprouve (sacrifier un innocent pour éviter une guerre où des milliersd'hommes pourraient mourir inutilement par exemple).

On voit ici que deux justices s'opposent, et que ce qui estjuste selon l'une est injuste selon l'autre.

Justice et injustice ne sont donc pas nécessairement opposées, maisdépendent du point de vue que l'on adopte. Conclusion Si l'on considère que la justice provient d'une certaine idée du bien, et qu'il suffit de connaître cette idéepour bien agir, Justice et injustice s'opposent.

Mais cette idée doit souvent être interprétée, et les interprétationsdivergentes que l'on peut en tirer peuvent donner lieu à une relativisation de l'opposition entre justice et injustice.De plus il peut y avoir des conflits entre des normes de justice différentes.

En ce dernier sens l'opposition entrejustice et injustice est le plus fortement relativisée, car ce ne sont plus les interprétations de la justice quidiffèrent, mais bien les normes elles-mêmes, et ce que l'une posera comme juste, l'autre le posera comme injuste.. »

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