Devoir de Philosophie

L'organisation capitaliste du travail en change-t-elle le sens ?

Publié le 11/02/2004

Extrait du document

travail
d) Qui concerne les organes du corps humain, en part. par opposition au psychisme, SYN. physique, corporel. e) Qui organise, qui constitue ; par ex., une loi organique est une loi fondamentale organisant une institution. 5. - Organisation : a) Caractère de ce qui est organisé au sens a. b) Tout ensemble de fonctions coordonnées ; en part., institution regroupant diverses fonctions pot. ou sociales.
travail

« Cela laisse entendre, d'une part, qu'il y a une forme de travail qui n'est pas propre à l'homme.

MARX n'exclut doncpas l'animal de l'activité laborieuse.

Prêter à MARX cette conviction que l'homme seul travaille expose à uncontresens.

D'autre part, il s'agit d'un point de départ : le travail qui sera ici exposé n'est pas sa forme complète, laforme qui lui sera donnée par les différentes sortes d'organisation sociale et économique du travail.

Le texte se situeentre deux époques : le travail commun aux vivants et le travail particulier de chaque forme sociale.

Il s'agit presqued'un type du travail : "sous une forme qui appartient exclusivement à l'homme".

Le mot forme peut être relevé : ladifférence entre le travail animal et le travail humain est de pure forme, - mais la forme fait toute la différence. En effet, des insectes peuvent opérer à la semblance des hommes : une araignée, un abeille.

Deux insectes, maisaussi deux modes de vie : la première vit seule, l'autre en collectivité organisée.

Il peut y avoir labeur sanscollaboration dans le monde animal ; le travail ne s'inscrit pas nécessairement dans une organisation sociale dutravail ; il s'insère dans un plan vital de la nature.

Ces exemples nous placent dans le monde du travail commun auxhommes et aux animaux et ils nous livrent une première caractéristique de cette activité : il s'agit d'une opération.Le travail opère : il fait une oeuvre : ARISTOTE évoquait une poiesis; il ouvre une brèche dans la matière.

Travaillerc'est entrer dans la matière pour en sortir un objet. Ces activités sont confondantes : les opérations de l'araignée : "ressemblent à celles du tisserand" ; "l'abeilleconfond".

Il semble que la proximité de ces activités animales de celles de l'homme soit une proximité mimétique etartificieuse.

Le corps de métier qui requiert apprentissage, formation théorique et expérience professionnelle estdoublé par une activité animale spontanée, non réfléchie.

L'"habileté de plus d'un architecte" est troublée par lastructure des alvéoles de cire déjà évoquée par le Traité du vide de PASCAL.

Le travail des animaux est étonnantpar la facilité et l'heureuse surprise du résultat.

Mais l'activité de production reste extérieure.

Il y a quelque chosecomme un tour de force dans cette facilité des animaux à produite ; le vocabulaire de la doublure laisse déjàentendre que la ressemblance n'est qu'extérieure. Quelles sont alors les différences profondes, essentielles, entre les deux activités ? Une comparaison va permettre de trouver ces différences et de souligner ce en quoi le travail humain est exclusif. Il ne faut pas beaucoup de réflexion pour s'apercevoir des différences ("ce qui distingue dès l'abord...").

Mettonsdans la balance un insecte et un homme.

Prenons, d'une part, un architecte et "le plus mauvais architecte" ;prenons, d'autre part, l'abeille "la plus experte", - supposé que cette expression même ait un sens : toutes lesabeilles sont peut - être également expertes.

Une différence essentielle apparaîtra qui ne touche ni les moyens deproduction ni la qualité du résultat.

Cette différence concerne la qualité même du travail : l'architecte, fût - il le plusmauvais, "a construit la cellule dans sa tête avant de la construire dans la ruche".

L'architecte a imaginé lebâtiment, il l'a conçu, il en a calculé les dimensions.

La cellule existe avant d'exister dans la réalité. L'oeuvre travaillée est représentée dans l'imagination de l'architecte avant d'être présente dans la réalité extérieure("Le résultat auquel le travail aboutit préexiste idéalement dans l'imagination du travailleur").

La cause finale, le butde l'activité du travailleur, est la cause efficiente qui amènera à l'existence le but lui - même.

L'idée de ce qui seraest la cause qui fera être ce qui sera : le plan, les calculs non seulement anticipent l'objet et préparent saréalisation ; ils montrent que le futur quand il est présent est sa propre cause. Le travail sous sa forme humaine ne se distingue pas de l'activité animale par le changement de formes de la matière("Ce n'est pas qu'il opère seulement un changement de forme dans les matières naturelles..."), ni même, aurait puajouter MARX, par les moyens mis en oeuvre (outils, machines).

La vraie différence est ailleurs et elle est plusprofonde : le travail humain réalise un but qui était déjà présent dans la pensée ; l'objet est présent dans le mondede la matière parce qu'il a été représenté ("il y réalise du même coup son propre but dont il a conscience").

Lareprésentation du but guide le travailleur dans sa production : il lui dicte la manière de le faire.

Le but donne la loi dela production de l'objet ("qui détermine comme loi son mode d'action").

Ainsi vouloir construire une villa détermine lamanière de la construire.

L'animal quant à lui découvre ce qu'il fait au moment où il le fait : il serait en ce sens unartiste, mais un artiste qui ne s'émerveille pas de sa production ; il serait plus justement un instrument au moyenduquel la nature crée. Cela n'est pas sans conséquences sur le travailleur lui - même. MARX nomme praxis le processus par lequel l'activité du travail modifie la nature du travailleur en même temps qu'elle modifie la nature extérieure.

Or la praxis trouve son fondement ici dans le processus même du travail. Le travail est ainsi la subordination à la réalisation du but : "auquel il doit subordonner sa volonté".

C'est cettesubordination qui éveillera les facultés enfouies de l'homme.

Au premier chef, la volonté qui est la faculté de serapporter à des fins.

La volonté réclame l'emploi des moyens à la réalisation de la fin représentée.

Le travail est apriori une activité volontaire : il ne demande pas d'abord de la volonté ; il la réclame après.

Ce n'est que par lecaprice qu'un enfant peut espérer avoir là et maintenant l'objet qu'il "veut".

Le travail emploie la volonté dans lamatière. Le travail demande des efforts qui sont la conséquence de la volonté réclamée et engagé dans la matière pourl'oeuvrer : "Et cette subordination n'est pas momentanée".

Les efforts demandés arrachent l'homme à la spontanéitédes instincts ("outre l'effort des organes qui agissent").

L'homme ne produit pas naturellement, en suivant la pentede tendances que la nature aurait placé en lui.

Le travail est donc le moment où l'homme quitte la nature pour. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles