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L'ORGANISME VIVANT PEUT-IL ÊTRE COMPARÉ À UNE OEUVRE D'ART ?

Publié le 16/03/2004

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Autrement dit, il est une "finalité naturelle", c'est-à-dire qu'il est à la fois cause et effet de lui-même. (cf. ex de l'arbre : il transforme sa nourriture pour grandir ; il est cause de ces transformations puisqu'il en est l'origine, et effet de ces transformations puisque c'est par elles qu'il se nourrit et donc qu'il existe.)             ● Dire de l'organisme qu'il est une oeuvre d'art, c'est oublier qu'il est un être organisé, qu'il "fonctionne". Comme le dit Kant, tout est fin et réciproquement moyen, il est en perpétuel accomplissement, construction, il est organisé et s'organise sans cesse lui-même. à Le vivant possède une "force formatrice" que ne possède pas l'oeuvre d'art qui une fois achevée, se fige dans l'intemporalité.             ● En refusant d'assimiler le vivant à une oeuvre d'art ou à un automate, Kant le considère en tant que tel et recherche ainsi les caractéristiques qui lui sont propres. Nous sommes ainsi débarrassés de l'anthropomorphisme (le finalisme de Kant est un "principe régulateur", une analogie heuristique) qui impliquait une lecture biaisée du fonctionnement de l'organisme. III/ Le temps :                 Il serait possible de dire que, tout comme l'organisme, l'oeuvre d'art peut être composée de parties qui ne valent qu'ensemble, qu'elles sont interdépendantes, et qu'elle se donnent mutuellement signification. Mais ces oublier que les parties de l'organisme possèdent une force formatrice.

« certains messages simples : crier si on le touche, ou prononcer quelques phrases simples, mais aucun automate nesera jamais en mesure d'agencer une parole qui réponde au sens de ce qu'on lui dit.

Enfin, si un corps animal ou unautomate peut accomplir un nombre limité de tâches, parfois même mieux que nous, il ne peut aller au-delà.

Ce quimontre qu'ils agissent par la disposition de leurs organes, et non par connaissance.

Ils sont dépourvus de pensée oud'esprit.

Il n'y a que l'homme à disposer de cet instrument universel qu'est la raison et qui lui sert en touteoccurrence afin d'agir comme il convient.

Chaque organe de la machinerie animale, tout au contraire, est spécialisé.Il lui faudrait - ce qui est impossible - un nombre infini d'organes pour faire autant de choses que notre raison nousle permet. ● Considérer l'organisme vivant comme une oeuvre d'art, c'est donc supposer un créateur, des intentions, et une finalité. II/ Le problème de l'anthropomorphisme : Mais cette manière de voir est anthropomorphique.

Nous plaquons notre manière de procéder sur la nature,et pensons que, parce que nous avons un projet et un but lorsque nous produisons quelque chose, tous les produitsnaturels sont eux aussi le fruit d'une intention.

En observant l'organisme à travers l'oeuvre d'art, nous cherchons lesressemblances, en oubliant d'examiner les différences. ● Comme l'explique Kant dans la critique de la faculté de juger, il ne faut pas réduire le vivant à l'automate, mais plutôt se pencher sur les propriétés singulières de ce dernier.

Il possèdeen effet des caractéristiques essentielles comme l'autoformation, lareproduction ou l'autoréparation.

Autrement dit, il est une "finalité naturelle",c'est-à-dire qu'il est à la fois cause et effet de lui-même.

(cf.

ex de l'arbre : iltransforme sa nourriture pour grandir ; il est cause de ces transformationspuisqu'il en est l'origine, et effet de ces transformations puisque c'est parelles qu'il se nourrit et donc qu'il existe.) ● Dire de l'organisme qu'il est une oeuvre d'art, c'est oublier qu'il estun être organisé, qu'il "fonctionne".

Comme le dit Kant, tout est fin etréciproquement moyen, il est en perpétuel accomplissement, construction, ilest organisé et s'organise sans cesse lui-même.

à Le vivant possède une "force formatrice" que ne possède pas l'oeuvre d'art qui une fois achevée, sefige dans l'intemporalité. ● En refusant d'assimiler le vivant à une oeuvre d'art ou à unautomate, Kant le considère en tant que tel et recherche ainsi lescaractéristiques qui lui sont propres.

Nous sommes ainsi débarrassés del'anthropomorphisme (le finalisme de Kant est un "principe régulateur", uneanalogie heuristique) qui impliquait une lecture biaisée du fonctionnement del'organisme. III/ Le temps : Il serait possible de dire que, tout comme l'organisme, l'oeuvre d'art peut être composée de parties qui nevalent qu'ensemble, qu'elles sont interdépendantes, et qu'elle se donnent mutuellement signification.

Mais cesoublier que les parties de l'organisme possèdent une force formatrice.

L'identification entre l'oeuvre et l'organisme nepeut donc jamais aller plus loin que l'analogie, puisque le vivant possède le mouvement autonome, la vie, et qu'il estdonc surtout soumis au temps.

● Bergson critique à la fois Descartes et Kant.

Réduire le vivant à un automate, c'est considérer que la viese comporte comme de la matière inerte, ce qui n'est pas le cas.

A-t-on déjà vu un automate se transformer ou sereproduire ? Ceci sans compter que dire que l'organisme possède une "force formatrice" n'épuise pas sa définition.

Eneffet, cette formation, cette autoproduction est particulière : elle est irréversible, elle est ancrée dans le temps,elle est création. ● En effet, l'oeuvre est une création, mais une fois terminée, elle devient intemporelle, et à l'inverse duvivant, elle ne dure pas.

L'organisme quant à lui est soumis à la durée, c'est-à-dire au temps vécu, il est création etchangement.

(cf.

Bergson L'évolution créatrice) Conclusion : Il existe deux manières de considérer l'organisme comme une oeuvre d'art : 1) l'organisme comme produitde l'art, comme résultat du travail de l'artiste, et donc fruit d'une intention, et fait en vue d'une fin.

Cette façon deconcevoir le vivant lui enlève ses dimensions essentielles, c'est une réduction.

2) Soit l'organisme est, par saperfection, une oeuvre d'art entendue comme produit de génie et de talent.

Mais dans ce cas, le vivant estmystifié, magnifié, et cette identification pourrait constituer ce que Bachelard appelle un "obstacle épistémologique".Dans les deux cas, nous ratons les spécificités de l'organisme vivant pour lui en accorder d'autres, parfois à tort.. »

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