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Orgueil et vanité ?

Publié le 25/03/2004

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a) Essai de caractérisation La vanité est sociale. Elle se caractérise par l'importance que nous attribuons au jugement d'autrui. Elle est besoin d'approbation, désir de paraître entièrement relatif au jugement de l'autre. L'orgueil isole : il se caractérise par l'importance que nous attachons à notre propre jugement. b) Opposition La vanité s'appuie sur l'opinion, l'orgueil sur la force personnelle. La première a besoin d'approbation, le second de domination. La première a rapport au social, le second a rapport à la liberté individuelle elle-même. c) Unité Plus voisins qu'il n'y paraît au premier abord, orgueil et vanité sont quête de soi, de cet être que la conscience tente d'atteindre sans jamais y parvenir.

« c) Comme le note Jacques Balmès, Jaime Luciano Balmes, Édouard Manec dans l'Art d'arriver au vrai par comparaison entre l'orgueil et la vanité : « l'orgueil renferme plus de malice, la vanité plus de faiblesse : l'unconcentre les facultés de l'âme ; l'autre les dissipe ; l'orgueil peut inspirer de grands crimes ; la vanité suggère despetitesses ridicules ; l'orgueil est accompagné d'un sentiment énergique d'indépendance et de supériorité ; la vanités'allie à la défiance de soi, et même avec la soumission ; l'orgueil tend les ressorts de l'âmes ; la vanité les relâche ;l'orgueil est violent, la vanité caressante ; l'orgueil recherche la gloire, mais avec une certaine dignité, avechauteur, avec empire : il ne se dégrade pas ; la vanité la recherche aussi, mais avec abandon, avec mollesse, avecune certaine langueur ; la vanité est […] « l'effémination » de l'orgueil ».

La distinction entre l'orgueil et la vanitébien que subtile est alors théoriquement établie par définition négative, c'est-à-dire que l'on ne peut définir la vanitéque par rapport à l'orgueil et inversement signe que ces deux notions sont ressemblantes mais non identiques. Transition : Ainsi, la distinction entre orgueil et vanité repose non seulement sur la force et la dignité aux différents degrés qu'ilssupposent mais aussi sur le rapport privé public qu'ils instaurent.

Donc du point de vue de la théorie il y a donc unenécessaire différence que nous venons de mettre en lumière entre l'orgueil et la vanité.

Mais cette ressemblance nefait-elle pas que dans la pratique la distinction ne soit pas aussi tranchée voire que l'usage nous montre justementun rapport de synonymie bien plus complexe que cela. II – Inclusion pratique et non-différenciation a) Effectivement, comme le note dans l'Art d'arriver au vrai de Jacques Balmès, Jaime Luciano Balmes, Édouard Manec il n'y a pas nécessairement de différenciation entre la vanité et l'orgueil.

Comme ils le notent : « l'orgueil et la vanité ne sont qu'une même chose ».

Et cela se montre bien dans le fait que dans la pratique nousavons bien du mal à pouvoir faire la distinction entre les deux.

On peut considérer que la vanité et l'orgueil sontdeux distinctions que l'on crée selon la perspective que l'on adopte c'est-à-dire suivant le jeu de lumière qui s'ydéploie.

Ainsi, l'apparence change-t-elle « selon les rayonnements du jour ou les reflets de la lumières ; le fond,c'est l'exagération de l'amour-propre, le culte du moi.

» De cette remarque il faut retenir deux points essentiels : lanon-différenciation dans le fond de la vanité et de l'orgueil et seulement le changement de point de vue que celaoffre. b) Et c'est bien en ce sens que l'on peut comprendre cette citation de Nietzsche dans Humain trop humain : « Rechercher l'honneur veut dire : "Se rendre supérieur et désirer que cela paraisse aussi publiquement." La premièrechose manque-t-elle et la seconde est-elle néanmoins désirée, on parle de vanité .

La seconde manque-t-elle sans qu'elle soit regrettée, on parle d' orgueil .

» Le fond commun est donc cette recherche de l'honneur.

On se situe alors dans la séduction par rapport à l'autre et à soi.

Et la seule distinction alors qu'il pourrait y avoir serait bien celle queNietzsche nous propose c'est-à-dire entre l'absence ou non de talent et la reconnaissance d'autrui.

Pour le direautrement, comme le fait Paul Valéry dans Mélange : « Plaire à soi est orgueil ; aux autres, vanité.

» c) Mais l'essentiel est là, le fond commun qui est cette recherché de l'honneur est basée sur une caractéristique dela condition humaine qui est l'hypertrophie du moi comme le montre Pascal dans les Pensées .

L'individu humain lui- même, qui ne se laisse envelopper sous l'idée de substance, ne peut appréhender que sous une image vaine, le moiqui, s'il oublie sa propre vanité, voudra se faire « centre de tout ».

Si l'imagination est « puissance dominante ».

Lemoi est donc haïssable.

Et si l'homme est rempli cette vanité c'est qu'il se donne une image de lui qu'il s'invente etc'est pour cela que le moi est vide, creux et qu'il n'est rien comme on peut le voir dans la Pensée 131 (éd.

Lafuma). Or cette vanité est ancrée en l'homme cela en est sa constitution propre : « La vanité est si ancrée dans le cœurde l'homme, qu'un soldat, un goujat, un cuisinier, un crocheteur se vante et veut avoir des admirateurs ; et lesphilosophes mêmes en veulent ; et ceux qui écrivent contre veulent avoir la gloire d'avoir bien écrit ; et ceux qui leslisent veulent avoir la gloire de les avoir lus ; et moi, qui écris ceci, ai peut-être cette envie ; et peut-être que ceuxqui le liront ...

» ( Pensées ).

Et ainsi que le déclare Louis-Ambroise de Bonald dans ses OEuvres complètes : « L'orgueil est une folie de l'esprit, et je crois qu'il peut être une cause de démence physique.

Ce qui semble leprouver est que les fous rêvent presque toujours le pouvoir, et s'imaginent tous être de grands personnages, mêmerois ou papes.

» ( Pensées ).

Le point principal est donc ici ce lien du moi et de l'imagination. Transition : Ainsi il semble qu'il n'y ait pas de différence spécifique entre la vanité et l'orgueil.

Tous deux on le même fond àsavoir la recherche de l'honneur et une hypertrophie du moi même si l'on peut les caractériser selon l'usage entrel'absence ou la présence d'un talent et la reconnaissance d'autrui.

Cependant, ne pourrait-on reprendre ladistinction entre la vanité et l'orgueil à travers le prisme justement de cette dernière remarque et voir dans la vanitéun enfermement tandis que l'orgueil serait une ouverture, développant une exigence de soi propre à fonder unevaleur morale que cette passion ? III – Redéfinition : positivité & morale de l'orgueil et négativité de vanité. »

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