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Oublier le passé est-ce s'en libérer ?

Publié le 03/12/2005

Extrait du document

L'oubli n'est peut-être pas en effet à concevoir sur le modèle du gouffre, il n'est pas cette porte sur un néant qui emporterait avec lui les souvenirs paralysants. La mémoire n'est pas une structure simple, disjonctive (conservation ou oubli de souvenirs), en réalité il n'y a rien de radical dans l'oubli qui plus est quand il concerne un événement qui nous a affecté. II- Le problème du refoulement.                      Dans toute son oeuvre (et notamment dans Cinq leçons sur la psychanalyse) Freud a montré que dans la cure psychanalytique il faut parfois lutter contre l'oubli du malade. En effet, l'oubli peut n'être pas radical, avec la notion de refoulé on comprend que l'événement peut être oublié par la conscience mais se manifester à elle sous la forme de contenus latents, entravant la vie psychique sans que le malade sache, sur le mode conscient, ce qui le trouble. Ainsi, pour guérir le malade il faut le « forcer » à se souvenir de ce qui a été censuré en lui. Il faut vaincre les résistances de l'inconscient et lutter contre une sorte de faux-oubli, oubli réel du point de vue de la conscience mais qu'en son fond le malade n'a pas oublié.           Paradoxalement l'oubli devient donc ici un mode de rétention, le psychisme évacue un fait ingérable et cela peut être positif pendant un temps, mais il vient donc un moment où le refoulé peut de nouveau prendre vie. Oublier n'est donc pas nécessairement se débarrasser du passé, ce peut-être une façon pour le psychisme de le retenir.           Ainsi, nos souvenirs, les événements que nous vivons paraissent comme doués de leur propre vie, c'est en ce sens que Nietzsche et bien sûr Freud ont pu dire que la place de l'inconscient est dans notre vie certainement plus importante que celle qui échoue à la conscience.

Nous ne vivons pas le temps de façon linéaire, tel que chacun des moments vécus aurait intrinsèquement la même valeur. Certains vécus se transforment en souvenirs persistants, qui résistent au passage du temps, le passé n’est donc pas toujours dépassé, la mémoire est cette faculté qui permet de dire que le passé côtoie le présent. Comment rompre avec le passé, s’en libérer ? N’est-ce pas en oubliant le passé que nous consommons la rupture ? Or une telle vision n’est-elle pas commandée par une conception naïve de la mémoire, l’oubli n’a-t-il pas un fonctionnement plus complexe et subtil ? Il conviendra donc d’affiner la notion même d’oubli pour répondre à notre problème.

« II- Le problème du refoulement.

Dans toute son oeuvre (et notamment dans Cinq leçons sur la psychanalyse ) Freud a montré que dans la cure psychanalytique il faut parfois lutter contre l'oubli du malade.

En effet, l'oubli peut n'être pas radical, avec lanotion de refoulé on comprend que l'événement peut être oublié par laconscience mais se manifester à elle sous la forme de contenus latents,entravant la vie psychique sans que le malade sache, sur le mode conscient,ce qui le trouble.

Ainsi, pour guérir le malade il faut le « forcer » à se souvenirde ce qui a été censuré en lui.

Il faut vaincre les résistances de l'inconscientet lutter contre une sorte de faux-oubli, oubli réel du point de vue de laconscience mais qu'en son fond le malade n'a pas oublié.

Paradoxalement l'oubli devient donc ici un mode de rétention, lepsychisme évacue un fait ingérable et cela peut être positif pendant untemps, mais il vient donc un moment où le refoulé peut de nouveau prendrevie.

Oublier n'est donc pas nécessairement se débarrasser du passé, ce peut-être une façon pour le psychisme de le retenir.

Ainsi, nos souvenirs, les événements que nous vivons paraissentcomme doués de leur propre vie, c'est en ce sens que Nietzsche et bien sûrFreud ont pu dire que la place de l'inconscient est dans notre viecertainement plus importante que celle qui échoue à la conscience.

III- L'oubli n'est pas la clef de la libération.

L'oubli est libérateur seulement s'il n'est pas pathologique, c'est-à-dire s'il n'est pas une censure hâtive du psychisme, aller bien c'est bien refouler, seulement lorsque l'oubli est aussi violent que l'événement oublié il devientun poids pour la conscience.

Autrement dit oublier n'est libérateur que si le sujet ne commence pas par l'oubli, il fautfaire quelque chose du souvenir, avant de pouvoir réellement l'oublier.

Ce quelque chose c'est une confrontation, il faut non pas se débarrasser de l'embarrassant mais le mûrirpour pouvoir l'assumer et finalement l'oublier.

L'oubli n'est positif et libérateur que s'il est préparé par un travail dusujet sur lui-même.

C'est en ce sens que Hegel ou Bergson ont montré que dépasser un événement ce n'était pasrompre de front avec, cela c'est à coup sûr le répéter, mais il s'agit pour le dépasser, de l'assumer, de mûrir notrerapport avec lui ; il faut comprendre qu'on ne peut dépasser le passé qu'en s'y confrontant, il n'y a de rupture quedans la continuité, pas dans la mise à l'écart.

L'oubli libérateur s'inscrit donc dans un processus de maturation, il est une étape du dépassement mais nonson commencement.

Conclusion : L'oubli n'est donc pas une faculté magique et immédiatement efficace, le fonctionnement du psychisme estplus complexe.

L'oubli ne doit pas être occultation, sans quoi le refoulé perturbe la vie psychique ; l'oubli ne peut-être libérateur que si le passé est assumé, intégré à l'histoire de l'individu au point que cette intégration permettejustement l'oubli, qui cette fois-ci ouvre sur un véritable dépassement.. »

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