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La paix intérieure est-elle au prix du sacrifice de tous ses désirs ?

Publié le 22/02/2012

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Qu'est-ce que la paix intérieure ? S'il est difficile de concevoir un individu recherchant son propre malheur, il apparaît en revanche que la quête du bonheur soit un désir universel. En effet, la paix intérieure semble être cet état de bien-être avec soi même, de devoir accompli, de sérénité de l'esprit. Notre quotidien est riche d'exemple nous prouvant que chacun aspire à son propre bonheur, à sa propre paix intérieure. L'origine du mot désir est assez curieuse mais très éclairante : il viendrait de verbes dérivés de sidus qui, en latin, signifie étoile. Le désir, au sens étymologique, est alors le regret d'un astre disparu, la nostalgie d'une étoile.

« bonheur, lui-même conçu comme plaisir et absence de peine.

C'est pourquoi l'intérêt premier n'est pas le bonheur del'individu lui-même mais en quelque sorte « la plus grande somme de bonheur totalisé ».

Le calcul de félicité viseainsi la maximisation du bonheur pour le plus grand nombre d'hommes.

C'est ainsi que la philosophie utilitariste voyaitle monde.

Jeremy Bentham disait à ce propos : « la nature a placé l'humanité sous la gouverne de deux maîtres(…) dont le plaisir.

C'est à eux, et à eux seuls, de nous indiquer ce que nous devons faire, comme dedéterminer ce que nous allons faire ».

Ce philosophe place le plaisir (et par conséquent la réalisation de ses désirs)avant toute chose.

Il a une vision quantitative du plaisir.La vie de plaisir serait elle alors la seule pouvant conduire au bonheur ? Peut être seulement parce que c'estconduire à un état de tranquillité, de paix de l'âme, d'indépendance à l'égard des sollicitations intérieures etextérieures.

Épicure, célèbre fondateur de l'épicurisme (qui, contrairement aux idées répandues n'est nullement unerecherche immodérée du plaisir) à ce propos, sépare notamment les plaisirs qui viennent combler un manqueorganique ou psychique et les désirs qui proviennent au contraire d'un état de satiété.

Les premiers sont ditscinétiques : ce sont des mouvements.

Les seconds sont dits catastématique : ils sont constitutifs des êtres,propres à leur constitution physique.

Selon Épicure, le bonheur consiste en ces derniers désirs caractérisés tout à lafois par leur grande intensité et par le fait qu'ils ne perturbent pas l'équilibre de celui qui l'éprouve.

Cela ne signifiepas pour autant que tous les autres plaisirs doivent être condamnés car certains d'entre eux peuvent égalementcontribuer à l'équilibre.

Il n'en reste pas moins que le bonheur évoqué par Épicure se définit avant tout commeabsence de douleur du corps et absence de troubles de l'âme.

Le bonheur, c'est donc l'absence de peine pour lesépicuriens… Ainsi, nous avons vu ici qu'il semble être possible d'être heureux sans pour autant sacrifier le moindre de ses désirs.Nos réponses obtenues jusqu'à présent nous permettrait de conclure en disant qu'il est possible de parvenir à la paixintérieure sans pour autant sacrifier ses désirs.

Mais une question subsiste… la quête de la paix intérieure neserait elle pas un désir en soi ? N'a t-on jamais entendu quelqu'un dire « je veux simplement être heureux ? » Cela parait contredire toute l'étudefaite jusqu'à présent qui ne faisait finalement qu'assurer que les désirs et la quête de la paix intérieure étaient deuxchoses différentes et dissociables.

Mais comme l'a dit Spinoza, « le désir est l'essence même de l'homme ».En clair, en cherchant la paix intérieure (qui n'est rien d'autre que le bonheur, finalement) on ne fait que remplacerles désirs autrefois jugés futiles par un désir que l'on trouve « au délà », qui a plus de sens, de valeur pour soimême.

Il n'est pas pour autant religieux… prenons l'exemple d'un riche médecin, qui, du jour au lendemain,décide de tout quitter pour aller soigner des enfants dans les villages les plus pauvres d'Afrique.

Sa famille pourrapenser qu'il est fou, qu'il sacrifie tout ce qu'il avait, tout ce qu'il avait pu désirer.

Mais lui pensera que son vrai désir,son désir profond est d'aller aider d'autres personnes dans le besoin.

Ce n'est en rien un sacrifice, il n'y a pas derenoncement.

Pour moi il n'y a qu'un remplacement d'anciens désirs par un désir que l'on peut qualifier de désir «suprême. \Sujet désiré en échange : http://www.devoir-de-philosophie.com/dissertation-amitie-forme-ideale-rapport-autrui-17309.html. »

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