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parler d'actes inhumains a t il un sens ?

Publié le 07/03/2005

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On peut l'interpréter comme une condamnation radicale de toute société qui dépravant l'homme le rendrait malheureux. Et ce sera la postérité romantique de Rousseau qui exaltera l'individu incompris. Le Werther de Goethe appartient à cette lignée. Mais pour Rousseau, il ne faut pas l'entendre dans un sens aussi radical. La Société n'est pas corruptrice par essence, mais seulement un certain type de société. A vrai dire, toutes celles qui reposent sur l'affirmation de l'inégalité naturelle des hommes, oppriment l'immense majorité au profit d'une minorité de privilégiés de la naissance et de la fortune. Si en effet, on examine attentivement les inégalités entre les hommes, seules celles de leurs possessions matériel-les qui, par des mécanismes comme l'héritage, sont provoquées par le type d'organisation de la société, sont indéniables. Mais c'est un sophisme, ou à tout le moins un jugement précipité de conclure que de telles inégalités ont pour origine des différences de nature. Si l'on dépouille par la pensée l'homme de tout ce qui chez lui relève du social, et donc du hasard, c'est bien l'égalité qui nous frappera : l'habileté de l'un peut compenser la force de l'autre. Rousseau reprend ici l'affirmation de l'égalité naturelle proclamée par les penseurs de l'école du droit naturel.

« L'homme peut être dénué de conscience moraleAmoral est le criminel qui viole, torture, puis tue ses victimes.

Ses actes sont totalement inhumains.

On ne peutmême pas dire qu'il obéit à un instinct animal.

L'animal tue par nécessité et n'en tire aucune jouissance «sadique».L'intérêt, l'ivresse du pouvoir, le fanatisme peuvent également conduire les hommes à commettre des crimesinnommables.

Il n'est que de penser aux atrocités commises dans les camps de concentration allemands. Celui qui ne domine plus ses instincts est inhumainA l'origine des règles sociales, morales, des lois, il y a la nécessité de contrôler les instincts.

Ce contrôle a pour butde favoriser la vie collective et la collaboration entre les êtres.

L'homme a besoin de son semblable.

Ne plus dominerses instincts revient à nier autrui.

Une telle attitude est parfaitement inhumaine.

[Si l'homme est un être humain, tous les actes qu'il accomplit sont humains.

Même lorsqu'il torture son prochain, il n'agit pas à la manière d'une bête.

Seul l'être humain connaît le bien et le mal.] La notion d'humanité n'est pas seulement synonyme de grandeurC'est le XVIIIe siècle qui a attribué à l'humanité toutes les vertus.

L'homme est bon par nature, dit Rousseau. Cette idée maîtresse recouvre bien des ambiguïtés.

On peut l'interprétercomme une condamnation radicale de toute société qui dépravant l'homme lerendrait malheureux.

Et ce sera la postérité romantique de Rousseau quiexaltera l'individu incompris.

Le Werther de Goethe appartient à cette lignée.Mais pour Rousseau, il ne faut pas l'entendre dans un sens aussi radical.

LaSociété n'est pas corruptrice par essence, mais seulement un certain type desociété.

A vrai dire, toutes celles qui reposent sur l'affirmation de l'inégaliténaturelle des hommes, oppriment l'immense majorité au profit d'une minoritéde privilégiés de la naissance et de la fortune.

Si en effet, on examineattentivement les inégalités entre les hommes, seules celles de leurspossessions matériel-les qui, par des mécanismes comme l'héritage, sontprovoquées par le type d'organisation de la société, sont indéniables.

Maisc'est un sophisme, ou à tout le moins un jugement précipité de conclure quede telles inégalités ont pour origine des différences de nature.

Si l'on dépouillepar la pensée l'homme de tout ce qui chez lui relève du social, et donc duhasard, c'est bien l'égalité qui nous frappera : l'habileté de l'un peutcompenser la force de l'autre.

Rousseau reprend ici l'affirmation de l'égaliténaturelle proclamée par les penseurs de l'école du droit naturel.

L'homme de lanature, c'est donc la nature de l'homme.• L'homme diffère essentiellement des autres êtres naturels et en particulierde l'animal par sa perfectibilité.

Ce qu'il est naturellement en puissance nepeut s'actualiser que dans la vie en commun.

Ce n'est que parce qu'il vit en société que l'homme peut devenir moral, substituer dans sa conduite la justice à l'instinct.

Il est donc le produit del'homme, aussi bien par son éducation que par le système de législation.

Et le problème fondamental sera dès lors detrouver une forme de société dans laquelle l'homme puisse préserver sa liberté naturelle et assurer sa sécurité. Il ne peut que progresser, dit Condorcet dans son Esquisse d'un tableau historique des progrès de l'esprit humain.Sade, toutefois, supposant aux idées de son temps, rappelle que l'être humain est un être fasciné par le vice, lecrime, les excès de la passion. Seuls les hommes connaissent la violenceSi l'on veut définir les traits communs à toutes les cultures humaines, il ne suffit pas d'évoquer la religion, l'habitat,l'hygiène, les interdits portant sur la sexualité...

La guerre, les sacrifices humains, les tortures sont également desconstantes culturelles.

En ce sens, les animaux ignorent la violence.

S'ils se battent, c'est seulement pour vivre etse reproduire. L'inhumain est une notion humaineLa nature n'est ni bonne ni mauvaise.

Elle est ce qu'elle est.

Les notions morales de bien et de mal sont purementhumaines.

Cela signifie que tout ce que l'on peut qualifier d'inhumain reste humain puisque l'échelle de valeur àlaquelle on se réfère ne renvoie pas à la nature, mais à des impératifs culturels que l'homme est le seul à avoir. »

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