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Parler la même langue est ce parler le même langage ?

Publié le 04/12/2005

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langue
II, 1781). La parole est issue des passions, des besoins moraux, et non de besoins physiologiques. On peut se nourrir sans parler, ou poursuivre une proie en silence, « mais pour émouvoir un jeune coeur, pour repousser un agresser injuste, la nature dicte des accents, des cris, des plaintes. Voilà les plus anciens mots inventés, et voilà pourquoi les premières langues furent chantantes et passionnées avant d'être simples et méthodiques ». Dès lors, on comprend que les premières langues sont nées avec les passions.    III. le langage comme utilité sociale et vecteur de culture.        a. Dans la Traversée du miroir, L. Carroll rapporte un dialogue entre Alice et un moustique.

 Le langage peut caractériser, en un sens large, tout système de signes pouvant servir au moyen de communication. Ainsi, on parle d’un langage des gestes, des organes des sens, d’un ordinateur, animal, etc. On opposera ainsi le langage, en tant que faculté ou aptitude à constituer un système de signes, à la langue qui est l’instrument de communication propre à une communauté humaine : une langue est un ensemble institué, et stable, de symboles verbaux ou écrits propres à un corps social, et susceptible d’être bien ou mal traduit dans une autre langue. Enfin le langage ne doit pas non plus être confondu avec la parole, qui est l’acte individuel par lequel s’exerce la fonction linguistique. En quoi dès lors le langage est-il utile, ou, autrement dit, peut-on donner au langage une fonction plus insigne dans une instance qui dépasse la seule communication individuelle ?

langue

« Ainsi, catégories de pensées et catégories linguistiques semblent interdépendantes.

Bergson affirmera que « les concepts sont inclus dans les mots » ( La pensée et le mouvant ).

C'est le social qui élabore les concepts ; c'est la société qui « a découpé le réel selon sesbesoins ».

Le langage sert à chaque individu pour trouver son rôle et sa place dans lasociété.

Les signes du langage sont à la fois généraux et mobiles.

Ils permettentaux objets de passer de l'ombre à la lumière, ils les font devenir choses.

Maispratiquant le langage, l'intelligence applique des formes qui sont celles-mêmesde la matière inorganisée.

Le langage pétrifie le monde, le durcit en le découpanten fonction de nos besoins et de nos habitudes.

De par sa généralité, il use desmêmes vocables, pour ce qui, chez chacun, est pourtant un état psychologiqueou un sentiment unique.

Chacun de nous a sa manière propre d'aimer et de haïr,et pourtant, nous sommes obligés de parler tous le même langage.

Il ne peutdonc que fixer l'aspect objectif et impersonnel de l'amour, ou de tout sentimentqui nous traverse.

La pensée authentique demeure donc incommensurable aulangage, dans lequel nous associons nos idées en les juxtaposant les unes auxautres, sans pouvoir exprimer leur compénétration ni leur lien intime.

Alors queles idées s'engendrent les unes des autres de manière vivante, le langage nepeutfaire autrement que les accoler les unes derrière les autres.

A l'égard du monde,les mots sont comme des étiquettes que l'on collerait sur les objets, et qui touten les nommant, les dissimulent.

Tous les mots, à l'exception des noms propres désignent des genres, soit desgénéralités.

b.

Benveniste présentera aussi le caractère social du langage : « le langage se réalise toujours dans une langue, dans une structure linguistique définie et particulière, inséparable d'une société définie et particulière »(Problèmes de linguistique générale , tome I) ; « Langue et société ne se conçoivent pas l'une sans l'autre ».

De plus, l'homme n'a pas de connaissances innées du langage et de la société.

Les parents sont à l'origine de l'usage dela parole chez l'enfant : « L'acquisition du langage est une expérience qui va de pair chez l'enfant avec la formationdu symbole et la construction de l'objet.

Il apprend les choses par leur nom ; il découvre que tout a un nom et qued'apprendre les noms lui donne la disposition des choses.

Mais il découvre aussi qu'il a lui-même un nom et que par làil communique avec son entourage.

Ainsi s'éveille en lui la conscience du milieu social où il baigne et qui façonnerapeu à peu son esprit par l'intermédiaire du langage ».

La langue est aussi le reflet de l'assimilation de la culture, desa perpétuation et de sa transformation.

Le langage est l'extériorisation, la mise en avant des symboles quistructurent une société.

Le langage est conventionnel en ce qu'il est émission d'une structure symboliquespécifique.

c.

On comprend aussi le côté culturel de la nomination.

De fait, la culture est déterminante pour l'individu, dans son rapport aux choses.

Le texte de Klineberg nous le montre bien, quand il évoque les variétés de neige et les catégories de chameaux selon les cultures ( Langage, pensée, culture , in « Bulletin de psychologie », janvier 1966). C'est l'intérêt porté à certains objets qui déterminent l'appréciation nominative de ces objets.

Il y aurait ainsi, dansla langue arabe, environ 6 000 mots se rapportant plus ou moins directement au chameau.

Le chameau a uneimportance dans les sociétés arabes.

Tout comme les esquimaux qui attribuent une nomination à la neige différenteselon son aspect.

Il est clair que si notre vocabulaire comportait toutes ces nuances (en vertu d'un intérêt spécialque l'on porterait aux chameau ou à la neige), on serait aussi plus à même de qualifier ces distinctions.

Conclusion Si l'expression communicante des hommes en restait à la seule affectivité, on resterait à un état naturel oùs'exprimeraient chaotiquement les diverses passions.

Le langage a su ainsi dépasser la seule affectivité ets'instrumentaliser au profit d'une vie humaine sociale, permettant aux hommes, parlant le même langage, d'établirdes rapports en vue d'une coordination politique.

Le langage a bien ainsi une fonction sociale.

Mais on comprend quesi la variété des langues ne reflétait que la diversité des « étiquettes » servant à désigner par ailleurs à peu près lesmêmes choses, les traductions dites « mot à mot » seraient parfaitement claire ; et l'on sait à quel point elles ne lesont pas, même entre langues parlées par des populations culturellement proches.

Ainsi seule la présence du sens àtravers les mots et les actions guide les hommes vers une compréhension de leur appartenance au genre humain, etce malgré la difficile interprétation d'une langue par une autre.. »

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