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Pascal: Le pari

Publié le 08/01/2010

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Pascal: Le pari
Dans un fragment célèbre et énigmatique (Pensées, 418), Pascal se propose de montrer qu'il est plus avantageux de parier pour Dieu et la vie éternelle que contre. En quoi consiste l'argument pascalien et quelle est sa signification ?
PARI. n.m. Argument par lequel Pascal (Br. 233) invite l'incrédule à parier que Dieu est. En effet : a) Il faut parier (pour ou contre) : nous sommes embarqués ; b) «Si vous gagnez, vous gagnez tout ; si vous perdez, vous ne perdez rien« ; c) Mettez face à face l'existence présente, avec ses misères et une vie infiniment heureuse ; d) Au lieu des plaisirs empestés, vous serez fidèle, honnête, humble, reconnaissant, bienfaisant, ami sincère : vous y gagnerez dès cette vie.

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« croire.

Credo quia absurdum : "je crois parce que c'est absurde, c'est certain parce que c'est impossible". C'est à dire que le vrai problème pour la raison n'est pas d'acquérir une certitude concernant ce qui ne peut êtreque l'objet d'une croyance.

Ce n'est pas à un savoir rationnel qu'elle doit nous mener dans ces questions, mais à lafoi elle-même.

Peut-on persuader quelqu'un de croire ? Le projet n'est-il pas contradictoire? Dans une pensée célèbre (n° 418), Pascal est venu à bout de cette gageure. On ne peut pas convaincre quelqu'un de l'existence de Dieu sans qu'on y perde ce qui est le propre de la foi, l'incertitude.

Mais on peut éventuellement le persuader de croire, de renoncer à demander des preuves et des certitudes. 2) esprit de finesse et esprit de géométrie Il faut commencer par distinguer avec Pascal les personnes qui ont un esprit de finesse de celles qui ont l'esprit degéométrie. Esprit de géométrie: un esprit logique, rigoureux, démonstratif, apte à convaincre. Esprit de finesse: esprit intuitif, plus apte à sentir les choses qu'à raisonner dessus, à distinguer des cas qu'àenchaîner des syllogismes.

L'esprit de finesse est surtout à son aise sur les problèmes moraux par exemple, apte àpersuader. N.B.

convaincre quelqu'un de quelque chose se fait en proposant une argumentation en bonne et due forme.

Ons'adresse à la raison de l'individu, à ce qui m'est commun avec lui.

Alors que pour persuader quelqu'un de quelquechose, on s'adresse à sa sensibilité personnelle, à ce qu'il a de particulier, à ses passions.

Exemple, si je ne peuxconvaincre un ambitieux de faire quelque chose, je peux le persuader en lui faisant valoir l'intérêt qu'il peut avoir à lefaire . On a dit de Pascal que son génie, c'est d'avoir traité les problèmes de géométrie avec un esprit de finesse, et lesproblèmes de finesse avec un esprit de géométrie. Exemple du premier cas: l'originalité des méthodes avec lesquelles Pascal a résolu des problèmes mathématiques (lacycloïde, le triangle de Pascal, la machine à calculer...).

Il a même inventé une méthode qui permet à un joueurengagé dans un jeu de hasard, de se retirer de la partie avec le minimum de pertes en un nombre fini de coups:c'est la règle des partis, où il s'agit de miser non en fonction des probabilités pour que sorte tel ou tel résultat, maisselon le gain possible.

Non pas: "quelle est la probabilité pour que tel résultat sorte", mais "combien est-ce que jegagne en pariant sur ce résultat". 3) l'argument de la "pensée 418" Exemple du second cas: la pensée du fameux "pari de Pascal". Le chevalier de Méré était un libertin, amateur de jeu de hasard, de bagatelle, et de parties fines.

Pour le persuader de changer de moeurs, le meilleur moyen est de lui présenter la religion, la foi, dans un pari, c'est là le langage qu'ilcomprend le mieux. On parie soit que Dieu existe, soit qu'il n'existe pas.

L'enjeu, c'est sa vie, le gain, c'est la vie après la mort.

Il nepeut être question ici d'attribuer des probabilités aux différents cas de figure possibles (la probabilité pour que Dieuexiste/n'existe pas n'est pas quantifiable).

Mais il ne peut y avoir que quatre cas de figure possible.

On va doncutiliser la règle des partis et examiner selon les cas, ce qu'on gagne ou perd. 1.

Je parie que Dieu n'existe pas, et je mène une vie en conséquence: libertinage, plaisirs faciles, tentations de lachair, etc... 1a.

Il se trouve que j'ai raison: Dieu n'existe, il n'y a pas de vie après la mort.

Faisons les comptes. Qu'ai-je gagné? Au mieux, soixante années de vie légère que j'ai pu mener sans me soucier de rien. 1b.

Mais si je me suis trompé, si Dieu existe, et s'il juge les vivants et les morts? Dans ce cas, j'aurais fait un marché de dupes: j'ai gagné soixante années de plaisir, mais j'y perds l'éternité en enfer! Moralité: il vaut donc mieux parier que Dieu existe. 2.

Je parie que Dieu existe, et je mène la vie adéquate: abstinence, mortifications, etc... 2a.

Je me suis trompé: il n'y a rien après la mort.

Je n'ai donc rien gagné dans mon pari, j'ai perdu soixante ans de. »

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