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Si le passé et l'avenir sont réels, où sont-ils ?

Publié le 18/01/2004

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Que l'on dise encore : il y a trois temps, le passé, le présent et le futur, selon un usage abusif, soit! je n'en ai cure, je ne m'y oppose ni ne le blâme, pourvu toutefois que l'on comprenne ce que l'on dit, à savoir que ni ce qui est futur soit déjà, ni ce qui est passé soit encore. Car nous parlons de peu de choses correctement, de la plupart incorrectement, mais on voit bien ce que nous voulons dire. II La réalité comme concept             La réalité c'est ce qui est, c'est à dire ce que je perçois comme étant. Ainsi plutôt que d'envisager le temps comme réalité de l'existence de l'extérieur, il faut l'envisager comme ce qui est réel par rapport à moi, ce même moi qui perçoit le temps dans sa continuité (le passé vers le présent et le futur comme présent à venir). Lorsque je pense je pense dans le temps (cf. Kant), l'univers de ma pensée c'est donc dans le temps que je l'imagine, ce même temps c'est l'espace de ma perception et c'est cette même perception qui est à l'origine des connaissances que je tire de mon expérience Kant, Critique de la raison pure "Il n'y a aucune constante existence, ni de notre être, ni de celui des objets. Et nous, et notre jugement, et toutes choses mortelles vont coulant et roulant sans cesse." Montaigne, Essais. II, 12. KANT Le temps n'est pas un concept empirique qui dérive d'une expérience quelconque.

Le passé et l’avenir sont deux parties du temps qui posent problème quant à leur définition. En effet, comment peut on parler de quelque chose qui n’est lus ou de quelque chose qui n’est pas encore? Cependant à l’exemple de St Augustin, malgré leur non existence on ne peut les exclure totalement car ils font partie intégrante du temps. Ils existent pourtant bel et bien car on peut les nommer, les imaginer, les envisager, parler d’eux. La réalité de ces deux concepts est donc complexe car par réel nous nommons les choses concrètes dont nous pouvons faire l’expérience et le passé et le futur sont par définition inexistant. Ainsi, comment peut on qualifier quelque chose d’effectivement réel et d’inexistant?

« Kant, Critique de la raison pure "Il n'y a aucune constante existence, ni de notre être, ni de celui des objets.

Et nous, et notre jugement, et touteschoses mortelles vont coulant et roulant sans cesse." Montaigne, Essais.

II, 12. KANT Le temps n'est pas un concept empirique qui dérive d'une expérience quelconque.

En effet, la simultanéité ousuccession ne tomberait pas elle-même sous la perception, si la représentation du temps ne lui servait a priori defondement.

Ce n'est que sous cette supposition que l'on peut se représenter qu'une chose existe en même tempsqu'une autre (simultanément) ou dans des temps différents (successivement).

Le temps est une représentationnécessaire qui sert de fondement à toutes les intuitions.

On ne saurait exclure le temps lui-même par rapport auxphénomènes en général, quoiqu'on puisse fort bien faire abstraction des phénomènes dans le temps.

Le temps estdonc donné a priori.

En lui seul est possible toute réalité des phénomènes.

Ceux-ci peuvent bien disparaître tousensemble, mais le temps lui-même (comme condition générale de leur possibilité) ne peut être supprimé.

Sur cettenécessité a priori se fonde aussi la possibilité de principes apodictiques [démontrés] concernant les rapports dutemps ou d'axiomes du temps en général.

Le temps n'a qu'une dimension : des temps différents ne sont passimultanés mais successifs (de même des espaces différents ne sont pas successifs mais simultanés).

Ces principesne peuvent pas être tirés de l'expérience, car cette expérience ne saurait donner ni une rigoureuse universalité, niune certitude apodictique.

Nous ne pouvons que dire : voilà ce qu'apprend la perception commune, mais non voilàce qui doit être.

Ces principes ont donc la valeur de règles qui rendent, en général, possibles les expériences ; ilsnous instruisent avant l'expérience, mais non par elle.

Le temps n'est pas un concept discursif, ou, comme on dit, unconcept général, mais une forme pure de l'intuition sensible.

Des temps différents ne sont que des parties du mêmetemps.

Mais la représentation qui ne peut être donnée que par un seul objet [...] est une intuition.

Aussi cetteproposition : que des temps différents ne peuvent pas être simultanés, ne saurait-elle dériver d'un concept général.Cette proposition est synthétique et elle ne peut être tirée uniquement de concepts.

Elle est donc immédiatementrenfermée dans l'intuition et dans la représentation du temps. III Le passe et l'avenir comme réalité de la perception Toute expérience est donc issue de ma perception de la réalité du présent et viser le présent c'est viser l'avenir d'où il vient et le passé où il va.

Ainsi, toute réalité que je perçois je ne peux le concevoir que dans le passéet le futur.

Plutôt que d'être réels, le passé et le futur sont les conditions sine qua none de toute expérience de laréalité.

Le réel c'est donc le futur et le passé. Merleau Ponty, Phénoménologie de la perception "l'homme n'est rien d'autre que son projet, il n'existe que dans la mesure où il se réalise, il n'est donc rien d'autreque l'ensemble de ses actes, rien d'autre que sa vie." Sartre, l'Existentialisme est un humanisme L'Âme a mis le monde tout entier dans le temps, où elle enferma tous ses développements." Plotin "Le temps demeure le même parce que le passé est un ancien avenir et un présent récent, le présent un passéprochain et un avenir récent, l'avenir enfin un présent et même un passé à venir, c'est à dire parce que chaquedimension du temps est traitée ou visée comme autre chose qu'elle même..." Merleau-Ponty "Il (l'individu) appartient au temps et, à cette horreur qui le saisit, il y reconnaît son pire ennemi.

Demain, ilsouhaitait demain, quand tout lui même aurait dû s'y refuser.

Cette révolte de la chair, c'est l'absurde." Camus. »

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