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Les passions sont-elles toutes bonnes ?

Publié le 27/02/2004

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Premièrement, elle rend esclave celui qui y est soumis. Deuxièmement, elle conduit à commettre des actions nuisibles à autrui comme à soi-même. Combien de joueurs ont laissé au casino leur argent, leur dignité ? Les passions vont contre la raison Sous le coup de la passion, on peut commettre des actes que l'on regrettera par la suite. On peut dire ou penser des choses qui font fi de la vérité, de l'équité, du respect d'autrui. Les passions, lorsqu'elles ne sont pas maîtrisées, troublent et, pire encore, aveuglent la raison. C'est bien parce que le joueur est passionné qu'il peut ignorer les lois mathématiques grâce auxquelles on établit les chances que l'on a de gagner. L'amoureux, aveuglé par sa passion, acceptera tout de celle qu'il aime. Les critiques adressées aux passions sont aussi diverses que les motifs de les exalter. Un inventaire exhaustif des griefs avancés au cours de l'histoire de la philosophie serait pour le moins fastidieux.

Les passions sont toutes bonnes parce qu'elles sont l'expression de l'existence humaine. Une vie sans passions est une vie qui n'a de sens ni de saveur. Ce sont les passions qui conduisent l'homme à se dépasser, à se rendre maître de sa propre existence. Mais, les passions ne sont pas toutes bonnes. Si elles ne sont pas maîtrisées, elles rendent l'homme esclave, troublent son jugement, le poussent à accomplir des actions qui contredisent les lois de la raison, les principes de la morale, ses intérêts vitaux.

« Mais cette thèse, selon laquelle la passion est le bras armé de la raison et la réalise à l'insu même deshommes, n'est pas sans difficulté.

Les passions sont par nature tournées vers leur intérêt propre.

Elles serévèlent nécessairement égoïstes puisqu'elles sont des expressions du désir.

Comment passer de l'antagonismedes passions qui centrent l'individu sur son moi propre, lorsque, pour servir son intérêt, il « se projette en unobjet avec toutes les fibres intérieures de son vouloir », à la réalisation d'un but caché et inconscient, letriomphe du droit ?Hegel s'efforce alors de résoudre la difficulté en s'appuyant précisément sur l'élément qui fait problème :l'individualité.

Car ce qui rend la passion active, c'est précisément son individualité.

Celle-ci n'est pasnécessairement opposée à l'universalité du but auquel elle participe.

Ainsi, les motivations toutes particulières,voire purement égoïstes, qui animaient chacun des acteurs de la Révolution française, n'ont pas empêché,bien au contraire, cette révolution de s'accomplir, et, avec elle, le progrès du droit.La collaboration des passions, Hegel la nomme « ruse de la raison », car la raison utilise les passions pourproduire un ordre qui se retourne contre elles.

En effet, la Loi qu'elles permettent d'instaurer a précisémentpour fonction de substituer aux rapports de violence passionnelle les relations de droit, dans lesquelles cespassions sont niées.C'est pourquoi Hegel donne un nouveau sens au mot passion, qui en marquera de manière décisive l'usagemoderne : « Je dirai donc passion, entendant par là la détermination particulière du caractère en tant que cesdéterminations du vouloir n'ont pas un contenu purement privé, mais constituent l'élément moteur eténergique d'actions générales.

»Ce nouveau sens ne désigne donc plus la souffrance liée au désir, mais l'énergie de la volonté tournée vers unbut commun à d'autres hommes.

¦ Ce à quoi s'oppose cet extrait: La scène véritable où se joue le malheur humain est l'histoire, dont l'absurdité saute aux yeux.

On ne peut nierqu'elle concentre, en effet, tant de guerres, tant de sacrifices parfois dérisoires, qu'on peut se demander sielle n'est pas une « histoire racontée par un idiot », ainsi que Shakespeare, dans sa pièce Macbeth, définit lavie humaine.C'est pourquoi Hegel déclarait dans un de ses cours de 1830, à propos du déclin des civilisations : « Il estdéprimant de savoir que tant de splendeur, tant de belle vitalité a dû périr et que nous marchons au milieu desruines.

Le plus noble et le plus beau nous fut arraché par l'histoire : les passions humaines l'ont ruiné.

»Or ce sont précisément les passions, causes apparentes de la ruine des civilisations que Hegel s'efforce deconvertir dans ce texte en élément moteur, mais caché, du progrès de la raison.La tâche est difficile car la passion a mauvaise réputation et la philosophie n'a cessé, depuis l'Antiquité, de laregarder « comme une chose qui n'est pas bonne, qui est plus ou moins mauvaise ».

Le mot « passion »désigne en effet cet état où domine le désir, la force incontrôlée des sentiments sur lesquels la raison nesemble pas avoir de prise.

C'est pour ce motif que l'on dit que « l'homme ne doit pas avoir de passion ».Hegel s'oppose à cette conception qui refuse d'accorder une valeur aux passions et cherche, au contraire, àfaire de celles-ci le moteur du progrès de la raison dans l'histoire.

¦ [ Les passions peuvent aliéner l'homme, le rendre esclave, lui infliger les pires tourments.

Cependant, commeon ne décide pas de ses passions, il revient à la raison de les maîtriser, d'en faire un bon usage.] On peut devenir esclave de ses passionsToute passion, lorsqu'elle en vient à dominer la raison, est nécessairement mauvaise.

Premièrement, elle rendesclave celui qui y est soumis.

Deuxièmement, elle conduit à commettre des actions nuisibles à autrui commeà soi-même.

Combien de joueurs ont laissé au casino leur argent, leur dignité ? Les passions vont contre la raisonSous le coup de la passion, on peut commettre des actes que l'on regrettera par la suite.

On peut dire oupenser des choses qui font fi de la vérité, de l'équité, du respect d'autrui.

Les passions, lorsqu'elles ne sontpas maîtrisées, troublent et, pire encore, aveuglent la raison.

C'est bien parce que le joueur est passionnéqu'il peut ignorer les lois mathématiques grâce auxquelles on établit les chances que l'on a de gagner.L'amoureux, aveuglé par sa passion, acceptera tout de celle qu'il aime.Les critiques adressées aux passions sont aussi diverses que les motifs de les exalter.

Un inventaire exhaustifdes griefs avancés au cours de l'histoire de la philosophie serait pour le moins fastidieux.

Nous n'en retiendrontque les plus significatifs, que nous classerons en fonction de leurs principes de référence.

Un premier critère est la menace qu'elles font peser sur la liberté.

Les passions aliènent le sujet, ledépossèdent de lui-même, le rendent esclave de son corps ou de son imagination.

Cette nocivité envers lapersonnalité même du passionné est à mettre en rapport avec la dimension de permanence de l'attachement. »

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