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Que peint le peintre ?

Publié le 27/02/2005

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Ils ne tirent plus leur sens que de la peinture, de son support, de l'histoire de son procès d'application. Il s'agit de peindre la peinture. Conscient d'un danger potentiel d'appauvrissement de son art, Kandinsky publie en 1912 un ouvrage au titre à cet égard significatif : Du spirituel dans l'art, et dans la peinture en particulier veut éveiller la capacité à « vivre le Spirituel dans les choses matérielles et abstraites ». Afin d'éloigner le spectre d'une dégradation de la peinture en simple objet ornemental, l'artiste projette de fixer dans la forme un contenu spirituel et émotionnel. La couleur joue ici un rôle décisif. Kandinsky l'étudie en détail, et il consacre un chapitre à son action : « En règle générale, la couleur est donc un moyen d'exercer une influence directe sur l'âme. La couleur est la touche. L'oeil est le marteau. L'âme est le piano aux cordes nombreuses. L'artiste est la main qui, par l'usage convenable de telle ou telle touche, met l'âme humaine en vibration.

C’est une question qui peut sembler redondante à première vue, mais en vérité elle permet de dépasser l’idée habituelle selon laquelle le peintre ne ferait qu’imiter la nature, et sa toile ne serait que la reproduction du réel. Il faut donc dépasser cela pour opérer une réflexion sur l’évolution de l’art vers l’abstraction et ses conséquences pour la peinture. Le peintre a-t-il encore un rôle à jouer s’il ne représente plus rien de réel. Le dépassement de ce refus par le retour de la figuration ne nie-t-il pas une certaine « fin de l’art « ?

« est hors du temps et de l'histoire, symbole de l'éternité.

Si cet idéal de beauté est désormais révolu, alors qu'ilculminait dans l'art grec, c'est que l'organisation sociale et la production économique sont devenues prévalentes,soudant les individus dans des rapports de besoin, d'échange et de travail complexes et étroits.

L'Idéal ne peut pluss'incarner dans l'art, il s'est incarné dans l'État et la politique à la fin du xixe siècle et au cours du xxe siècle.

Onpeut toutefois remarquer qu'à notre époque présente, ces deux formations ne semblent plus animées par lesaspirations spirituelles les plus hautes des individus et de la collectivité.

Nous vivons dans l'ère du nihilisme queNietzsche avait diagnostiquée à la fin du xixe siècle. 2) La peinture abstraite ou la mort de la peinture.

Donnons une définition de la peinture abstraite : La peinture abstraite est celle qui ne représente pas lesapparences visibles du monde extérieur, et qui n'est déterminée, ni dans ses fins, ni dans ses moyens, ni dans sonesprit, par cette représentation.

Ce qui caractérise donc, au départ, la peinture abstraite, c'est l'absence de lacaractéristique fondamentale de la peinture figurative, l'absence de rapport de transposition, à un degréquelconque, entre les apparences visibles du monde extérieur et l'expression picturale .

Désormais le travail dupeintre concerne la nature de la peinture : celle-ci est tout ensemble la forme et le contenu des tableaux.

Ils netirent plus leur sens que de la peinture, de son support, de l'histoire de son procès d'application.

Il s'agit de peindrela peinture.

Conscient d'un danger potentiel d'appauvrissement de son art, Kandinsky publie en 1912 un ouvrage autitre à cet égard significatif : Du spirituel dans l'art, et dans la peinture en particulier veut éveiller la capacité à « vivre le Spirituel dans les choses matérielles et abstraites ».

Afin d'éloigner le spectre d'une dégradation de lapeinture en simple objet ornemental, l'artiste projette de fixer dans la forme un contenu spirituel et émotionnel.

Lacouleur joue ici un rôle décisif.

Kandinsky l'étudie en détail, et il consacre un chapitre à son action : « En règlegénérale, la couleur est donc un moyen d'exercer une influence directe sur l'âme.

La couleur est la touche.

L'œil estle marteau.

L'âme est le piano aux cordes nombreuses.

L'artiste est la main qui, par l'usage convenable de telle outelle touche, met l'âme humaine en vibration.

Il est donc clair que l'harmonie des couleurs doit reposer uniquementsur le principe de l'entrée en contact efficace avec l'âme humaine.

Cette base sera définie comme le principe de lanécessité intérieure.

» 3) La figuration et la reproduction du réel comme essence de la peinture ? Depuis le retour à la figuration de Jean Hélion, dans les années 1930, de nombreux artistes ont imposé l'idée d'unetotale liberté face au clivage entre art abstrait et art figuratif.

Willem de Kooning refuse de se laisser enfermer dansquelque carcan que ce soit : « Le style est une supercherie.

J'ai toujours pensé que les Grecs se cachaient derrièreleurs colonnes.

» Il n'admet aucune restriction, et il peint sur fond de désespoir conjuré et de dérision assumée :« D'une certaine façon, tremper son pinceau dans la peinture pour peindre le nez de quelqu'un, c'est assez ridicule,d'un point de vue théorique aussi bien que philosophique.

C'est vraiment absurde aujourd'hui de vouloir reproduireune image, comme l'image de l'homme, avec de la peinture, puisqu'on a le choix de le faire ou ne pas le faire.

Mais,tout à coup, il m'est apparu que c'était encore plus absurde de ne pas le faire.

Alors je crains de devoir obéir à mesdésirs.

» Aujourd'hui, il n'est pas rare de voir des artistes créer une œuvre protéiforme, qui ignore les barrières entre abstraction et figuration.

Gerhard Richter, le plus fameux d'entre eux, estime que l'on « peut tout peindre », et il nes'en prive pas.

Conclusion.

On ne peut plus désigner un objet que le peintre peindrait en priorité.

Le réel n'est plus et même n'a jamais été ceque peint le peintre.

Il utilise des couleurs pour créer des formes et engendrer des émotions, aussi le degré deressemblance avec la réalité n'est pas un critère pour juger une œuvre d'art.

C'est bien plutôt la qualité del'expression, son intensité, sa précision, son originalité qui sont déterminantes.. »

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