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Que pensez-vous de cette expression courante : on arrête pas le progrès"?"

Publié le 28/08/2005

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Le progrès n'est pas considéré ici comme un processus aveugle, il ne réalise l'union des savoirs et des libertés que sur la base de la constitution républicaine et de l'instruction publique. ® Le développement graduel de l'humanité, en tant qu'essor de ses facultés les plus éminentes, associant, quoique de façon non mécanique, améliorations pratiques et perfectionnement moral. Le progrès, pris en ce sens, n'est pas perfectibilité indéfinie, mais déploiement d'un ordre inscrit dans la nature des choses. ® La marche de l'esprit universel, non en tant que progression à l'infini, indéterminée, mais en tant que conquête progressive par l'esprit du savoir absolu de lui-même.  Hegel, La Raison dans l'histoire.     ·        Angle d'analyse :   -          Il s'agit bien ici d'analyser une formule, une sorte d'adage même, courante : « on arrête pas le progrès «. Il faut d'abord s'interroger sur les différents contextes dans lesquels on emploie une telle expression. En effet, il faut d'emblée souligner le fait qu'elle peut être tout autant positive que négative. L'étonnement d'un progrès technique qui ne semble pas pouvoir s'arrêter nous pousse à nous exclamer « on arrête pas le progrès «.A l'inverse, celle-ci s'emploie aussi de façon négative, ironique, pour exprimer le sentiment d'un mouvement qu'on ne peut arrêter et qui emmène tout droit l'humanité à sa perte.

« La notion clé du sujet est bien celle de progrès, notion qu'il va falloir longuement interroger.

Peut-on, en droit,rester sur une telle conception du progrès ? L'homme est-il condamné à progresser ? (dimension de fatalité) Et toutprogrès dans un domaine, technique en l'occurrence, est-il source d'avancée dans les autres domaines de la viehumaine ?* Qu'est ce que le progrès ? suppose déjà la question d'un Existe-t-il un quelconque progrès ? Plan : I) On arrête pas le progrès, il existe indépendamment de notre volonté · Si on reprend la conception rousseauiste de la notion de perfectibilité, alors il est vrai qu'on voit difficilement commenton pourrait « arrêter le progrès »* cf.

Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalitéparmi les hommes.

Ce qui fait qu'un homme est un hommec'est précisément sa capacité de se perfectionner sans arrêt.Or on comprend alors que cette non maîtrise du progrès sembles'inscrire dans la condition de l'homme elle-même. · Il s'agit de rappeler aussi qu'on parle ici plus précisément des progrès scientifique et technique * cette expression est bien la marque de l'étonnement de l'homme face à ses proprescapacités qu'ils admirent sans cesse en train de se développer.On peut penser au progrès de la médecine, l'ambition à longterme de faire des greffes de plus en plus complexes commecelle du cerveau, on peut penser au principe du clonage.

Ils'agit de bien appuyer sa réflexion à travers (ou même à partir)d'exemples précis (en abondance pour cette question duprogrès technique et scientifique). · Le progrès est donc ce mouvement qu'on ne saurait arrêter.

Nous n'avons pas de puissance de contrôle sur cemouvement presque autonome.

Il s'agit donc de mettre enévidence le paradoxe qu'une telle expression suppose : l'homme est à la fois l'auteur de ce progrèsmais il est aussi celui qui le subit. · D'où le point de vue négatif : le progrès est-il un mouvement infini, source de tant de maux ? II) Nécessité de la dimension réflexive : tout progrès n'est pas progrès de l'humanité dans son ensemble. · On a longtemps cru que les progrès techniques et scientifiques aller être le moteur d'une régénération de l'homme, d'un homme meilleur moralement.

A la fin du XIXe, tous croient que lascience, appuyée sur la technique, ouvre une ère de bonheur pour le genre humain.

À la fin duXVIIIe déjà, Condorcet, le grand prophète du progrès, avait décrit dans des pages demeuréesclassiques de son Tableau les dix étapes de cette avancée triomphale de l'humanité vers la science,la sagesse et le bonheur.

Ces penseurs estimaient, en fait, que les progrès allaient « dissiper les deuxfléaux du genre humain, la bêtise et la méchanceté.

» · Or on a vu que c'est loin d'être le cas : le Seconde Guerre Mondiale est bien l'oeuvre d'une société des plus moderne et des plus civilisés.

On arrête donc pas le progrès, mais le progrès semble,lui arrêter l'homme.

Expliquons-nous : d'un côté les progrès scientifiques et techniques sont trèsgrands, presque inouïs parfois, mais de l'autre il peut conduire à la barbarie à l'état pure, ou au moinsà la régression morale de l'homme. · On comprend alors que le progrès ne peut pas être le seul critère d'évaluation de l'humanité : il s'agit alors d'entamer une réflexion sur les propres oeuvres scientifiques et techniques de l'homme afinqu'on puisse le contrôler. · Le contrôle du progrès passe donc par une analyse éthique et morale de ce qu'il implique.

On peut penser, et développer, l'exemple du clonage humain et des conséquences qu'il implique, on peutpenser au problème du choix des embryons qui pourrait conduire à l'eugénisme, etc. · On voit donc que par une réflexion sur les progrès en train de se faire, on peut arriver à en contrôler les éventuels débordement, dépravation.

D'ailleurs, il faut remarquer qu'en science, ou enmédecine, on sait faire bien plus de choses qu'on ne peut en faire.

Il y a donc un décalage entrel'évolution technique et l'évolution éthique et morale de l'humanité. III) Qu'est-ce encore qu'un tel progrès ? · Il s'agit là d'une vraie question : qu'est-ce donc qu'un tel progrès si on est obligé de le contrôler. »

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