Devoir de Philosophie

Pensez vous que connaître la vie des auteurs est nécessaire pour comprendre et appréciez leurs oeuvre

Publié le 02/04/2005

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Le philosophe s'il doit être homme de son temps (et nul doute que de Marc-Aurèle en passant par Leibniz et jusqu'à Sartre beaucoup l'on été) et se préoccuper de problème actuels, n'écrit-il pas aussi en vue d'énoncer ou de défendre des conceptions qu'il pense valoir éternellement ? N'est-ce pas en ce sens que l'on remarque que si la technique a progressé au fil des siècles, on en est toujours en philosophie à se poser les mêmes questions que Platon ?             Pourtant, paradoxalement rien moins que la lecture des grandes oeuvres de philosophie ne saurait être séparé de la vie de son auteur. Certes on peut apprendre de Descartes, de Platon ou de Kierkegaard sans rien savoir de leurs vies mais pourtant souvent celle-ci éclaire celle-là et la vie révèle l'oeuvre sous une autre lumière, laissant paraître des motifs qui n'ont pas forcément de valeur que psychologique.   III-Le rapport entre l'oeuvre et la vie de l'auteur n'est pas anecdotique.               Dans la philosophie pratique de Kant (sa morale) le sujet doit se donner à lui-même sa propre loi, beaucoup ont vu là (Nietzsche notamment) un rapport avec le protestantisme qui était la religion de Kant. En effet, il n y a pas pour le protestant de médium entre soi et Dieu, de même dans la loi morale le sujet est seul avec lui-même. C'est de cette façon tout un pan de la philosophie kantienne qui se trouve éclairée différemment, non parce que un mécanisme psychologique a été découvert mais parce que la philosophie est happée par l'histoire et relativisée.             Le phénoménologue Michel Henry est l'auteur d'une philosophie où l'important est toujours du côté de l'invisible, de l'auto affection pure du sujet en tant que celle-ci n'est possédée que du dedans par le sujet. Ce circuit interne du sujet avec lui-même on peut le rapporter à l'expérience d'Henry qui fut résistant pendant la seconde guerre mondiale, vivre la résistance l'a conduit à placer dans le caché, le privé, l'invisible, ce qui était vital, l'intériorité métaphysique est inspirée du repli nécessaire du résistant sur lui-même puisqu'il doit vivre comme une ombre.

Les romanciers s’inspirent souvent de leurs expériences personnelles pour écrire leurs fictions, les poètes se nourrissent de leurs sentiments intimes pour informer les vers ou la prose dont ils accouchent. Comment séparer la vie de Genet, prostitué et emprisonné dans son jeune âge de ses premiers romans tel Notre dame des fleurs, la vie de Musset de ses poèmes ou mieux encore celle de Proust d’A la recherche du temps perdu ? Mais l’œuvre ne transcende t-elle justement pas la vie de l’auteur, en la sublimant, la transfigurant en fiction littéraire n’est-elle pas toujours autre chose que ce dont elle s’inspire ? Dès lors rapporter l’œuvre à un événement de la vie de l’auteur n’est-ce pas manquer justement la force de l’écriture et son pouvoir d’arracher un drame à sa banalité universelle et d’en faire une œuvre d’art ? Mais c’est en se confrontant à des cas plus difficiles, celui des philosophes que nous affinerons notre recherche, ceux-ci produisant des œuvres qui a priori ne doivent rien à la contingence d’une vie, et pourtant.

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