Devoir de Philosophie

Que pensez-vous des princes qui ont eu la passion des conquêtes ?

Publié le 27/02/2012

Extrait du document

Il n'y a rien de plus flatteur, de plus enivrant que la gloire militaire; elle a séduit bien des princes. Les conquérants semblent, en effet, posséder une sorte de puissance qui force les événements.« La gloire « cependant, dit Montesquieu t, ne crée pas un droit « légitime de faire la guerre; ce n'est qu'une passion, «ce n'est que l'orgueil. «

« DE COMPOSITIONS FRANÇAISES 7t ont un smgulier amour pour eux-mêmes et un souve­ rain mépris pour les autres hommes, puisqu'ils en vien­ nevt à sacrifier sans hésitation des milliers d'existen­ ces, pour satisfaire quelquefois leur vengeance, plus souvent leur ambition, et toujours leur orgueil.

Il faut ne pas penser aux malheurs de 1a guerre, aux horreurs des champs de bataille, des villes assiégées, des villages incendiés, pour prodiguer tant d'admiration aux princes qui ont acquis un grand renom par des.

conquê­ tes inutiles.

Quand nous lisons le récit des guerres en­ treprises par Louis XIV, ne nous enthousiasmons pas trop pour les victoires de Turenne, de Condé et de Luxembourg; voyons un peu l'autre côté du tableau.

Il a été peint dans un passage célèbre de La Bruyère sur l'état des paysans 1 , et aussi dans la courageuse lettre que Fénelon écrivait au grand Roi: «Vos pet;­ » pies, lui disait-il, meurent de faim.

La culture des » terres est presque abondonnée; les villes et les cam­ » pagnes se dépeuplenL; tous les métiers languissent et » ne nourrissent plus les ouvriers.

Tout commerce est » anéanti.

Par conséquent, vous avez détruit la moi­ n tié des forces réelles du dedans de votre État, pour » faire ou pour défendre de vaines conquêtes au de­ » hors.

La France entière n'est plus qu'un grand hô­ }) pital désolé et sans provisions.

Vos victoires et vos » conquêtes ne réjouissent plus le peuple : il est plein >> d'aigreur et de désespoir.

>> yoilà pour le pays des vainqueurs.

Rappelons-nous aussi les ravages exercés dans le Palatinat, et nous comprendrons cette haine nationale qui anime les Allemands contre nous, haine: que les guerres du premier Empire n'ont fait qu'aug- 1.

Les Camctères.

Ch.

Xl.

De l'homme.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles