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Le personnage de MACBETH (Shakespeare)

Publié le 22/02/2012

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Héros d'une tragédie écrite par Shakespeare en 1606 à partir d'événements historiques, Macbeth est un être sombre et torturé. Poussé par sa femme, promis à un grand destin par une prophétie, il doit, pour assouvir son ambition, assassiner un vieillard. Une fois lancé dans le meurtre, Macbeth ne pourra plus s'arrêter; et toute la tragédie est celle d'un homme dévoré par le remords, mais incapable de s'arracher à l'engrenage fatal qu'il a lui-même mis en route. Démesuré, excessif, Macbeth passe de la haine guerrière à la terreur enfantine lorsque, en proie à des visions de cauchemar, il hurle son remords et implore le pardon de ses victimes. Par sa force, par son texte envoûtant, par la qualité de sa construction dramatique, Macbeth est l'une des pièces les plus fameuses du théâtre mondial.
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« alors qu'au même moment le héros se croit libre.

La citation la plus fameuse de la pièce, « (la vie) est une histoireracontée par un idiot, pleine de bruit et de fureur, et qui ne signifie rien » (acte V, scène V) est donc chargée d'uneterrible ironie.

Alors même que Macbeth croit son histoire sans aucun sens, le spectateur en aperçoit très bien lecheminement rigoureux et fatal.Cette notion de fatalité pourra être approfondie en comparant Macbeth aux tragédies grecques classiques, enparticulier à L'Orestie d'Eschyle.Enfin, l'un des thèmes les plus présents dans Macbeth est celui du remords et de la conscience.

Une fois son crimeaccompli, Macbeth ne peut plus échapper aux tortures du remords, pas plus que sa femme dont les crises desomnambulisme s'achèveront dans la folie et le suicide.

On pourra d'ailleurs, sur ce point, comparer Macbeth àRaskolnikov, le héros du roman de Dostoïevski Crime et châtiment.Shakespeare a illustré l'action du remords de façon croissante, d'abord par un monologue effrayé qui suit le premiermeurtre, puis par l'apparition du spectre de Banquo, dont on ne sait s'il s'agit d'un événement surnaturel ou d'unevision créée par l'imagination enfiévrée de Macbeth, et enfin par la folie de lady Macbeth.Toute la pièce baigne ainsi dans une atmosphère fantastique et macabre, avec des références fréquentes à la nuitet à la peur.

Mais ce côté sombre et tourmenté du personnage de Macbeth, l'évidente fatalité dans laquelle il estenglué, la faiblesse dont il fait preuve devant ses propres remords font qu'au-delà de ses crimes, il reste pitoyableet, pour tout dire, sympathique. Les origines Historiquement, Macbeth fut roi d'Ecosse de 1040 à 1057, soit près de vingt ans.

Comte de Morray, il pouvaitprétendre à la couronne par son mariage avec une petite-fille du roi Kenneth III.

Après avoir assassiné Duncan I", ilobtint le trône et sut faire preuve d'une grande habileté politique.

Sous son règne, l'Ecosse connut une période deprospérité et de développement, ainsi qu'une ouverture vers le continent européen (Macbeth fit un pèlerinage àRome en 1050).Il faut d'ailleurs préciser deux points.

D'une part, la complexité du système de succession écossais était telle queMacbeth pouvait en partie légitimement prétendre à la couronne.

D'autre part, les moeurs du temps étaient fortmeurtrières et de nombreux rois furent assassinés au cours des Xe et XI' siècles par des successeurs pressés.

Celadit non pour excuser Macbeth, mais pour situer son acte dans un contexte historique précis.Quoi qu'il en soit, après avoir repoussé à différentes reprises les attaques de l'armée de Malcolm, fils de Duncan Ier,Macbeth fut finalement vaincu et tué en 1057 à la bataille de Lumphanan.

Son vainqueur, couronné sous le nom deMalcolm III Canmore, fut l'un des plus grands rois d'Ecosse.L'histoire de Macbeth, rapportée par les chroniques écossaises, a été reprise dans l'Historia Scotorum publiée en1527 par l'historien Hector Boèce, puis dans la Chronique de l'auteur anglais Holinshed (1586).

Shakespeare, qui aprobablement puisé à cette source, a interprété de façon très libre l'histoire du roi écossais, noircissant lepersonnage et ramenant à quelques semaines un règne de dix-sept années. Succès et avatars Contrairement à d'autres pièces comme Hamlet* ou Othello*, Macbeth sera assez peu joué du vivant deShakespeare.

La pièce connaîtra le succès à partir de 1660, les scènes de sorcellerie permettant des intermèdeschantés et dansés.

Par la suite, elle sera énormément appréciée, son atmosphère tourmentée ayantparticulièrement séduit le public de l'époque romantique.Comme beaucoup d'oeuvres de Shakespeare, Macbeth a inspiré de nombreux musiciens.

Parmi la vingtaine de piècesmusicales dont il est le sujet, citons en particulier l'opéra composé par Verdi en 1847 et un poème symphonique deRichard Strauss (1890).Peintres et cinéastes ont également adapté Macbeth.

Parmi les premiers, on trouve l'Anglais Reynolds (1723-1792)et les Français Delacroix (1798-1863) et Corot (1796-1875).

Au cinéma, on compte vingt-neuf films tirés de la piècede Shakespeare, parmi lesquels il faut signaler ceux de W.D.

Griffith (1916), d'Orson Welles (1948) et de RomanPolanski (1972).

Mentionnons également la superbe transposition de la pièce dans le Japon médiéval, par Kurosawa,sous le titre Le Château de l'araignée (1957), et une transposition dans le monde des gangsters, Joe Macbeth,réalisée par Ken Hugues en 1955.Au théâtre, l'écrivain et dramaturge Eugène Ionesco (né en 1912) a donné en 1972 sa propre vision de l'oeuvre deShakespeare avec Macbett.

Enfin, c'est bien sûr la trame de Macbeth qui a été utilisée en 1896 par Alfred Jarrypour son Ubu roi.. »

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