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« Un personnage médiocre peut-il être un héros de roman ? »

Publié le 12/01/2012

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1- TraditionneUement, un héros de roman est un personnage d'exception

1.1 Par son caractère et ses passions extrêmes

Depuis ses origines épiques, le roman présente des personnages dotés d'une forte personnalité, héros vertueux (Michel Strogoft: Saint-Preux dans La Nouvelle Héloïse, Jean Valjean. dans Les Misérables) ou champions du vice (Mme de Merteuil dans Les Liaisons dangereuses, Vautrin dans La Comédie humaine). Ces héros se distinguen (également de l'humanité par leurs passions extrêmes: la religieuse folle d'amour des Lettres portugaises, Bérénice et·son goût de l'absolu dans Aurélien).

« passions vaines et absurdes de Bouvard et Pécuchet.

Maupassant fait ressortir le cynisme et la bassesse morale de George Duroy, figure du-parvenu dans Bel Ami.

2-2 Le type moderne de l'antihéros De nombreux romans du X:Xe siècle présentent des personnages totalement opposés aux héros ,épiques du roman traditionnèl : ces héros vont d'échec ·en· éche~, montrent leur faiblesse, leur médiocrité intellectuelle ou morale, leur lâcheté ou parfois leur ignominie.

Loin de re~hercher ·à affronter un destin contraire, ils subissent leur vie avec· passivité ·ou .résignation.

C'est ·le cas dans L'Étranger, dans Le Voyage au bout de la nuit, ou dans_ Extension du domaine de la lutte, qui · présentent de~ héros du ratage d'hier ou d'aujourd'hui.

· 2-3 La mise en question de la notion de personnage Sous l'effet des traumatismes historiqu~s et de l'évolution des idéologies du X:Xe siècle, les auteurs participant du « Nouveaù Roman » dans les années 50 ont jug鷫 périmée » la notion même de· personnage romanesque.

Ces critiques trouvent un écho .

dans les récits de Sarraute ( « Disent les imbéciles » ), Beckett (Ma/one · meurt) ou Simon (La Route des Flandres ), constniits sur les visions fragmentaires .

ou la conscience chaotique de personnages peu définis: souvent anonymes.

Autant de romans où l'aventure de l'écriture prend le pas sur l'écriture d'une aventure, tandis que la question de la· médiocrité ou de la qualité des personnages ne se ptlse _ mêmeplus.

· · 3 _ - .

Finalement, à quoi tient l'intérêt qu'inspirent les -_personnages romanesques ? 3-l Le plaisir de la lecture de romans peut venir de la fascination qu'inspirent · des héros idéalisés, certes trop beaux pour être vrais mais si captivants.

Leur caractère et leurs aventures exceptionnelles ont de quoi faire rêver les lecteurs avides d'échRpper, par l'imaginaire, aux limites ou à la médiocrité d'une existence ordinaire.

On renoue ainsi avec le plaisir enfantin.

de _l'identific~tion à des «super­ héros», comme le montre bien un passage de L'Enfant de Jules Vallès .où le collégien en retenue dévore Robinson Crusoë, en s'imaginant dans la peau du valeureux naufragé.

3-2 Certains lecteurs préféreront s'identifier à des personnages plus proches d'eux, qui leur offrent l'image fictive mais réaliste· de leurs désillusions, de leurs petites ou grandes faiblesses, de leur.existence banale ou d'un désespoir ordinaire: quelle lectrice ne s'est pas mise à) la place d'Emma Bovary ? 3-3 La complaisance dans l'échec et.

la négativité, · le ressassemeht du « ratage » que manifestent les personnages de Céline, de Houellebecq ou de tant de romanciers contemporains peuvent inspirer une sorte de fascination du pire, en accord avec une sensibilité tourmentée ou le pessimisme propre_ à certaines époques.. »

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